Ski de fond : le grand bonheur du bélier Jules Chappaz
« J’ai vraiment envie de faire quelque chose à Planica. » Cette confidence de Jules Chappaz à Nordic Magazine remonte au 8 février. Au soir du sprint classique des Mondiaux de Planica (Slovénie), qu’il termine à la troisième place, on se dit que l’enfant des Alpes doit être heureux.
Du skieur à la moustache, on retiendra deux images durant cette journée complètement folle pour le camp tricolore. Celle où Jules Chappaz tend la jambe au moment où il franchit la ligne d’arrivée pour que le métal gagne en préciosité (l’or est définitivement acquis au Norvégien Johannes Hoesflot Klæbo). Mais le jeune homme de 23 ans n’aura pas droit à l’argent pour deux centièmes, au profit du Scandinave Paal Golberg.
L’autre nous oblige à rembobiner le film. Dans le portillon où les finalistes ont pris place, le sprinteur imite les cornes d’un bélier avec ses deux mains. Un geste de ralliement qui aura bien plu à son coéquipier Hugo Lapalus, un autre skieur originaire de La Clusaz (Haute-Savoie), lui aussi habitué à la même caricature.
Une médaille pour sa première saison en coupe du monde
Quelle saison que celle de Jules Chappaz. Déjà début septembre, l’homme avait montré une forme prometteuse lors du Martin Fourcade Nordic Festival. Il avait terminé troisième. « Depuis le printemps je me sens vraiment bien et j’enchaîne les heures d’entraînement sans trop ressentir la fatigue », témoignait-il alors.
On goutte également notre plaisir en évoquant sa première place lors des qualification de Bietostølen (Norvège), sa sixième lors du sprint (sa première finale) – déjà classique – de Ruka, en Finlande, lors du week-end d’ouverte de la saison. « Il a prouvé qu’il n’avait rien à envier aux meilleurs mondiaux aujourd’hui. Jules [Chappaz] revient de loin et il revient surtout très bien », estimait alors Thibaut Chêne, le coach des sprinteurs tricolores. « Je savais que j’étais en forme, mais pas à ce point », rigolait le principal intéressé au micro de Nordic Magazine.
Cinquième fondeur tricolore médaillé mondial en individuel
On oubliera par contre la chute lors de l’étape de coupe du monde aux Rousses (Jura), en janvier dernier. L’athlète quittait le stade plein de frustration. Il y avait tellement d’attente chez les Bleus qui, enfin, jouaient à domicile. Malade, il n’avait pas non plus pu jouer à Davos (Suisse), un jardin qu’apprécient depuis longtemps les tricolores.
La médaille historique de Jules Chappaz en ce 23 février est encore plus belle quand on sait que le garçon a vécu bien d’autres galères. Le Cluse a dû traverser deux étés tronqués à cause de pépins de santé, dont une fracture bi malléolaire de la cheville droite en 2021. Son exploit n’en est dès lors que plus beau. Il témoigne de sa persévérance, de sa résilience mais aussi de son amour pour le ski de fond.
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