Ski de fond : Alexandre Pouyé décrypte la première semaine des championnats du monde de l’équipe de France féminine
Tout juste une semaine après le coup d’envoi de ces championnats du monde de Planica (Slovénie), Alexandre Pouyé, entraîneur de l’équipe de France féminine de ski de fond revient sur cette première partie de la compétition réalisée par ses athlètes au micro de Nordic Magazine.
Un nouveau top 15 pour Flora Dolci
« Flora [Dolci] a réalisé une belle performance. Il y a une sacrée progression cette année pour elle. C’est son troisième top 15 de la saison. Après, c’est toujours un peu frustrant, comme aux Rousses, elle est à la fin d’un wagon très serré qui aurait pu lui offrir une performance d’une autre envergure. Mais je suis satisfait de la progression qu’il y a cette année. On va travailler pour vite passer ce cap qui fera qu’elle sera au niveau d’une [Francesca] Franchi ou de Pia Fink sur ce type de course. Ce sont des filles du niveau de Flora et cela montre que c’est possible d’aller chercher un top 6 ou 7 sur des prochains Mondiaux donc c’est positif. »
De la progression pour Juliette Ducordeau
« Juliette [Ducordeau] montre les bases solides qu’elle a aujourd’hui. Elle ne sort plus trop du top 30. J’en ai discuté avec elle et sans sa chute sur le skiathlon, cela aurait sans doute été un meilleur résultat. Il va encore falloir améliorer des choses en skating notamment sur de l’économie technique et la gestion de course. Elle est aussi sur une très bonne dynamique par rapport à ce qu’elle avait fait les années précédentes. Il faut rester patient et continuer de travailler et cela sera vite beaucoup mieux. »
« Je pense que c’est une étape, une course, qui va énormément nous servir pour construire la suite »
« Concernant Delphine [Claudel], la déception est très grande. Je rejoins son constat sur le fait que l’approche mentale n’a pas été idéale. Elle a eu du mal à « switcher » et à rester sur la dynamique positive du dernier mois. Je pense que le petit surplus de pression des Mondiaux lui a fait un petit peu de mal. C’était la première fois qu’elle arrivait dans la peau d’une très solide prétendante à la médaille et non en tant qu’outsider qui y arrivait avec des défaillances des meilleures. Cela n’a pas été facile à gérer cette fois. Mais je pense que c’est une étape, une course qui va énormément nous servir pour construire la suite et que cela n’arrive plus. »
« Il ne faut pas oublier qu’elle [Delphine Claudel] reste jeune »Alexandre Pouyé à Nordic Magazine
« Il ne faut pas oublier qu’elle reste jeune et que de sa génération, au top niveau, il y a [Ebba] Andersson et [Frida] Karlsson. Il y a pas mal de filles comme [Anne Kjersti] Kalvaa, [Rosie] Brennan ou Jessie [Diggins] qui sont d’une autre génération et qui ont construit leurs carrières petit à petit et qui ont eu des trous d’air à des moments. C’est ce qui est arrivé à Delphine mardi mais on garde le côté très positif des derniers mois. Je pense que cette étape aura vraiment son importance pour la suite. »
Du positif à en tirer tout de même
« Nous avons pris un bon coup dans la tête c’est clair mais c’est un échec qui est très analysable. Nous ne sommes pas dans l’incompréhension sur ce qu’il a pu se passer. Ce sera une étape charnière pour la reconstruction. Il ne faut pas oublier que Delphine a eu son souci de respiration sur le skiathlon mais que sur le dernier tour de quatre kilomètres, elle est la seule à être dans le même temps qu’Ebba Andersson. Je pense qu’elle est en forme physiquement. C’est pareil pour Flora. Sans sa chute sur le skiathlon, Juliette était très bien sur la partie classique. »
Une préparation compliquée pour Léna Quintin et Mélissa Gal
« La préparation a été loin d’être optimale pour les deux et pour différentes raisons. Nous sommes arrivés complètement dans le flou et pas forcément dans la meilleure des dynamiques. Là encore, nous avons analysé et je pense que cela aurait été compliqué de faire beaucoup mieux au vu des circonstances. Cela a été une déception par rapport à ce qu’elles avaient montré depuis le début de saison. Maintenant, on regarde vraiment vers l’avant. On peut analyser ce que l’on ne veut pas reproduire. »
Surfer sur la dynamique
« On sent cette dynamique qui monte doucement et j’aurai aimé que ce soit un peu l’apogée sur ces Mondiaux mais ce n’est malheureusement pas le cas. Mais cela ne change pas la bonne dynamique qu’il y a et on va essayer de convaincre la fédération de pousser dans ce sens avec nous. »
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