Ski de fond : grosse déception pour l’équipe de France
Aligné sur l’individuel skate où il a signé une encourageante 17e place finale, Maurice Manificat n’a pas été retenu parmi les quatre relayeurs qui ont défendu les couleurs tricolores ce vendredi sur le relais des championnats du monde de Planica (Slovénie). Le vétéran de l’équipe de France de ski de fond, taulier de cette formation sur ce format depuis plusieurs saisons, a analysé la course et la cruelle quatrième place finale des Français pour Nordic Magazine.
Une surprise lors de l’annonce des compositions adverses
« Le problème principal, et c’est aussi le jeu des relais, on a tendance à l’oublier mais quand les coachs alignent leur équipe, personne ne sait ce que les autres vont mettre. Tu peux faire quelques suppositions la veille à l’entraînement mais tu ne découvre cela qu’à 18 heures. On s’attendait beaucoup à Erik Valnes en premier relayeur norvégien et cela aurait donné lieu à une situation un peu « comme d’habitude » où cela serait parti fort mais pas aussi rapidement qu’aujourd’hui. »
« Les Norvégiens ont joué la carte des « caissus » et des gars comme [Hans Christer] Holund où on savait que cela allait partir vite au début et que cela ressemblerait à un individuel. Quand j’ai vu le début, je me suis dit que cela allait faire un peu comme en coupe du monde où plusieurs groupes se forment à l’arrière. »
« Nous ne sommes plus la petite nation qui va se placer outsider »
« Pour moi, et cela fait un moment que je me le dis, en tant que Français, nous sommes attendus. Nous ne sommes plus la petite nation qui va se placer outsider. Là, nous sommes la deuxième nation sur le papier. Et cette fois-ci, tous les autres pays ont fait en fonction de nous. Tout le monde attendait que l’on fasse le job si l’on caricature un peu le truc. Mais cela n’a pas fait trop affaire. Cela fait un gros groupe où ça se regarde et dès que l’on essaie d’y aller, nous n’avons pas vraiment d’athlètes capables de faire comme les Norvégiens en sortant tout seul devant avec 20 secondes d’avance. »
« Les gars ont essayé de se mettre devant et d’imprégner du rythme pour faire sauter du monde mais cela ne marche pas car tu emmènes du monde sur le porte-bagages et cela ne va pas assez vite. Cela ressemble à une petite mass-start où il y a un effet d’aspiration et les autres peuvent suivre. L’écart ne se creuse pas et ce n’est pas bon pour nous car cela devient plus compliqué tactiquement. On a envie de « meuler » mais tu emmènes trop de monde derrière et cela devient dur mentalement car tu vois que tu mets tout ce que tu peux mais que ça ne décroche pas. A un moment, tu es obligé de laisser un relais sinon tu peux te faire déposer à un kilomètre du passage de témoin et perdre 20 secondes. »
« Cela ne fait pas médaille et c’est sûr que les gars sont déçus et nous aussi »
« Cela se goupillait mal dès le premier relais. Les Finlandais sont vite partis grâce à Iivo [Niskanen] qui a été leur atout et a creusé l’écart. A un moment, le junior finlandais se retrouve avec près de 50 secondes d’avance et ça se regarde en hésitant derrière. Et à ce moment, tout le monde regarde la France et cela ne fait pas notre jeu. »
« Cela fait quatrième au sprint contre les Allemands. On savait qu’ils étaient dangereux et leur dernier relayeur, Friedrich Moch est très fort. Il est distanceur et en même temps bien plus sprinteur que Jules [Lapierre] sur le papier. Cela compliquait la chose. C’est comme ça mais on est tout de même dans le match. Cela ne fait pas médaille et c’est sûr que les gars sont déçus et nous aussi. »
« Les Allemands ont semblé à la rupture plusieurs fois comme nous certaines années. Depuis 2014, ce genre de nation a envie d’être sur le podium et c’est eux les outsiders. Ils font en fonction des autres sans prendre les choses en main pour s’économiser et cela leur permet d’être là en embuscade pour sauter sur l’occasion. Les Suédois sont ceux que l’on imaginait les plus dangereux et [Calle] Halfvarsson a finalement sauté, [William] Poromaa n’a pas fait son job sur son passage. Il n’a pas voulu aider Clément [Parisse] mais encore une fois, nous sommes maintenant regardés et attendus. Cela fait forcément un match différent. Nous avons regardé ensemble avec Renaud [Jay] derrière la télé et c’est tout aussi stressant [Rires] ! »
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