Ski de fond : une grande première au niveau des meilleurs pour Mathis Desloges
Le 28 décembre dernier, à Toblach (Italie), Mathis Desloges prenait le départ de son premier Tour de Ski. Neuf jours plus tard, le Français clôturait la compétition dans le top 10 du classement général. Huitième suite à sa solide prestation dans la montée vers l’Alpe Cermis (Italie), l’Isérois s’est démarqué.
Auteur de deux tops 10 pendant la tournée et toujours placé, le fondeur tricolore a rivalisé face aux meilleurs athlètes de la planète. Revenu en France dans la nuit de dimanche à lundi et lui aussi tombé malade durant les dernières heures, le Dauphinois a accepté de revenir sur sa performance globale pour Nordic Magazine. Entretien.
- Dans quel état d’esprit abordiez-vous ce tout premier Tour de Ski ?
Je savais que depuis le début de saison, je jouais quand même aux avant-postes et que j’avais la forme pour réaliser de beaux résultats. Donc l’objectif principal, c’était le général. Il ne fallait pas se mettre de limites et faire ce que j’ai fait depuis le début de saison. C’est-à-dire me faire plaisir et jouer devant. C’est super cool d’avoir pu faire deux top 10 et de finir huitième du général. C’était un super Tour.

- Y’a-t-il une course marquante à retenir de votre tournée ?
On l’avait dit, avec le staff, il y avait un tournant du Tour qui se passait sur l’individuel skate de Toblach. C’était là où ça allait creuser du temps et jouer le général. Sur celle-ci, je voulais mettre un peu plus d’intentions que les autres. Après, les sensations étaient plutôt bonnes de manière générale. Mais on enchaîne beaucoup et la récupération entre les courses est courte. Les sensations se dégradent et de dire que j’ai fini le Tour en étant en forme, ce ne serait pas vrai [Rires]. C’était un peu spécial aussi avec le départ de beaucoup d’athlètes malades.
- Vous évoquez ces maladies, quelle influence cela a-t-il sur la vie du groupe ?
C’est sûr que cela a un impact direct sur l’ambiance du groupe. On ne peut pas dire le contraire. Après, avec Hugo [Lapalus], on s’entend très bien. On était en chambre ensemble et c’est sûr que nous n’allions pas nous abandonner tous les deux [Rires]. Petit à petit, l’étau se resserrait. Et par ce biais, je pense que les liens entre nous se sont aussi renforcés. On a vite compris que c’était un peu l’hécatombe autour de nous mais qu’il fallait se serrer les coudes si on voulait terminer.
« Je suis arrivé à Val di Fiemme plus en forme qu’à Toblach »Mathis Desloges à Nordic Magazine
- Quelle impression globale ressort après cette première sur le Tour de Ski ?
C’est vraiment différent de la coupe du monde. Il y a vraiment une ambiance spéciale qui règne autour de nous. Je pense que je ne me rendais pas compte que ça allait être aussi dur. Avant de l’avoir fait, on ne peut pas se rendre compte de ce que c’est vraiment. On n’est pas du tout habitués à reproduire cet effort maximal en neuf jours. Moi, je ne l’étais pas du tout et c’est sûr que c’est spécial. Mais je pense qu’au fur et à mesure, ça allait de mieux en mieux. Je suis arrivé à Val di Fiemme plus en forme qu’à Toblach. Après, pour être honnête, on a quand même joué contre la montre sur les derniers jours. On commençait à devenir un peu fébriles et fatigués. Mais je pense que dans les années à venir, je vais pouvoir m’exprimer à 100% sur ce Tour de Ski et je pourrai me faire plaisir.

- Parlons de la montée finale vers l’Alpe Cermis (Italie). La redoutiez-vous ?
Au début du Tour, je ne la redoutais pas plus que ça. Je savais que c’était un effort qui pouvait bien me convenir. Je suis un coureur assez léger et je pouvais me faire plaisir dedans. Après, le matin même, quand j’ai fait un état des lieux physique, c’est sûr que je l’ai redouté [Rires]. C’est une super course avec des rampes très raides. Je n’avais pas repéré et quand je suis arrivé au pied du mur, j’ai levé les yeux et je me suis dis que, là, ça allait vraiment être compliqué. C’est une course magnifique avec de l’ambiance et la motoneige et l’hélico qui nous suivent. Cela fait vraiment vibrer et c’est aussi ce qu’il faut au ski de fond. Ce genre de course qui sort de l’ordinaire fait du bien au nordique.

- Vous terminez huitième du classement général final. Qu’est-ce-que cela représente pour vous ?
J’avoue, quand je regarde le post Instagram de la FIS avec les classements finaux et que je vois les dix premiers, je me dis que je suis le seul qui n’a pas encore un podium en coupe du monde. Je suis entouré de gros noms qui m’ont fait vibrer quand je les regardais à la télé. Cela peut donc laisser espérer de belles performances pour le reste de la saison.
« Petit à petit, on commence un peu à me féliciter »Mathis Desloges à Nordic Magazine
- Des gros noms avez-qui vous prenez peu à peu le temps d’échanger ?
Cela vient petit à petit. Je commence à bien discuter avec certaines personnes quand on se croise. Après, cela reste le milieu de la compétition. Mais sur le Tour, les gens sont un peu plus ouverts et il y a plus de compréhension par rapport aux états physiques des uns et des autres. Petit à petit, on commence un peu à me féliciter et, je pense aussi, à se rendre compte que je suis capable de réaliser de belles choses.
- Désormais, place à du repos avant l’étape des Rousses (Jura) ?
Je vais me reposer dans un premier temps parce que ça fait quand même un gros effort fourni sur ces dix derniers jours. Après, c’est sûr que l’on garde le cap sur Les Rousses. Cela va être une coupe du monde à la maison où il y aura toute la famille et les amis au bord de la piste. Je pense que ça va être une ambiance de fou. C’est aussi un gros objectif de ma saison.
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