Ski de fond : Dix Norvégiens dans les treize premiers lors de l’individuel
En ski de fond, la Norvège est-elle imbattable ? Vendredi, elle a tout dévoré lors de l’individuel skate de Lillehammer. Elle occupe les six premières places chez les hommes, en l’absence de la star Johannes Hoesflot Klæbo. En tant que pays hôte, elle a pu aligner douze coureurs. Dix d’entre eux se sont classés parmi les treize premiers. Chez les dames, elle truste les trois premières positions chez les dames (six dans les dix).
Cette domination fait débat dans la caravane. On tire même la sonnette d’alarme car le scénario de l’hiver dernier semble se répéter. La discipline pourrait même mourir de cette suprématie, menacent les plus pessimistes. « La Norvège est la meilleure sur et hors piste. Et cela ne peut pas continuer ainsi », écrivait vendredi un journaliste norvégien dans un quotidien. Il s’interroge : qui a encore envie de regarder une course à la télévision quand, à la fin, c’est toujours un Norvégien qui gagne ?
En Suède, Calle Halfvarsson approuve : « Il faut qu’il y ait des changements, sinon notre sport va être périr », prévient-il dans les colonnes d’Aftonbladet. Des propos tenus alors qu’au bord de la piste de Lillehammer, le public n’est pas au rendez-vous. « Je ne suis pas surpris, c’est comme ça chaque année ici. Je pense que cela ne fera qu’empirer », regrette-t-il.
« C’est à Calle et aux autres d’aller plus vite pour qu’il y ait plus de suspense », lui a rétorqué Harald Oestberg Amundsen. Lotta Udnes Weng n’est pas plus tendre avec son voisin. Pour elle, dès que la Suède ne monte pas sur le podium, elle se plaint. « Je les appelle l’équipe pleurnicharde », déclare-t-elle à la SVT.
Depuis le coup d’envoi de la saison, celui qui résiste tant bien que mal aux Scandinaves est l’Autrichien Mika Vermeulen. Pour lui, outre le vivier d’athlètes que possède le royaume nordique, la qualité du matériel joue un rôle important. Ce que confirme le Britannique Andrew Musgrave qui collabore avec la Norvège pour la préparation de ses skis. « J’avais l’impression d’avoir de sacrément bons skis aujourd’hui. Ceux qui sont dans le camion de fartage font du bon travail », confiait-il hier à Nettavisen. Logiquement, ajoute-t-il, « face aux meilleurs coureurs et aux meilleurs skis, il devient difficile pour les petites nations de concourir ».
De quoi apporter de l’eau au moulin à ceux qui militent pour une préparation identique de tous les skis et à ceux qui réclament une aide financière plus importante de la Fédération internationale de ski aux petits collectifs.
L’entraîneur de l’équipe nationale masculine norvégienne, Arild Monsen, n’est pas d’accord. « Nous avons une équipe aussi grande que sept autres nations », rappelle-t-il. Pour lui, si ses protégés occupent le haut du classement, c’est d’abord une histoire de « culture ». Autrement dit, en Norvège, il y a plein de « jeunes formidables qui s’investissent dans le ski ».
Martin Loewstroem Nyenget avance une autre raison, stratégique celle-là. Des pays comme la France ont pour objectif de monter en puissance jusqu’au Tour de Ski. Les Norvégiens, eux, doivent briller dès les premières courses s’ils veulent participer aux Mondiaux à domicile à Trondheim (Norvège) : « La compétition au sein de l’équipe norvégienne pour faire partie des championnats du monde est si féroce que nous nous poussons très fort. Je pense que beaucoup d’autres nations seront à leur meilleur à ce moment-là ».
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