Ski de fond : « Ce n’est pas une décision qui a été si facile que cela à prendre », avoue Cyril Burdet
Le 11 mars dernier, lorsque Richard Jouve a passé en vainqueur la ligne d’arrivée du sprint de Falun (Suède) pour s’offrir le petit globe de cristal de la spécialité, Cyril Burdet a pris la décision de quitter son poste d’entraîneur du groupe sprint de l’équipe de France de ski de fond.
« J’ai vécu les Jeux comme un échec et, presque, comme une forme d’injustice parce que tout avait été fait comme il le fallait. Cela a été une bonne claque et voir, ensuite, cette équipe réagir de la sorte, c’était génial, explique-t-il à Nordic Magazine. J’ai donc décidé de passer la main quand Richard et Lucas [troisième, NDLR] passent la ligne à Falun. J’ai eu, à ce moment-là, le sensation du devoir accompli même si ce n’est pas une décision qui a été si facile que cela à prendre. »
« Quand il commence à y avoir des petits grains de sable, il vaut mieux arrêter pour rester sur du positif »
D’autres raisons, plus profondes, expliquent effectivement le départ de Cyril Burdet, arrivé au chevet de l’équipe de France de sprint en 2014. « La première, sans doute la plus importante, c’est la sensation d’être parvenu à construire une équipe solide. La deuxième, ce sont des petits moments dans la préparation et l’hiver où il y a eu une forme d’usure, de lassitude, de fatigue pour moi mais aussi, parfois, chez certains athlètes. Des choses qui, d’habitude, ne posaient pas de problème, devenaient plus difficiles à gérer. Quand il commence à y avoir des petits grains de sable, il vaut mieux arrêter pour rester sur du positif. »
Repartir pour une olympiade à la tête de ce groupe n’était pas possible pour Cyril Burdet « à cause du risque de ne plus être capable d’entretenir la machine », glisse-t-il.
« Je sais aussi que je laisse une équipe qui, dès l’année prochaine, peut viser un titre ou une médaille en classique aux Mondiaux [prévus à Planica en février 2023, NDLR]. Ce n’est plus du fantasme, ils en ont largement le potentiel, reprend-il. Je suis très serein pour les quatre prochaines années qui arrivent avec des stars, des cadres installés et des petits jeunes qui n’ont plus les freins psychologiques d’il y a quelques années. »
« Je sais qu’il y a un poste qui est libre et qu’on pense à moi »
Cyril Burdet, durant son passage au coaching des sprinteurs français, aura fait sauter, avec le concours de Baptiste Gros, Valentin Chauvin, Lucas Chanavat, Renaud Jay ou Richard Jouve, nombre de barrières pour placer son collectif parmi les meilleurs du monde.
« Ma fierté c’est vraiment cela, tout ce chemin parcouru en huit ans. C’est le sentiment à la fois immense et simple de partir de quelque chose qui ressemblait à du rêve pour le transformer petit à petit, en construisant, en un truc concret, décrit-il. On est une grosse équipe d’amateurs qui se bat contre des professionnels et, aujourd’hui, les amateurs sont meilleurs qu’une grande partie des professionnels. C’est une grande fierté. »
Pour la suite, Cyril Burdet est en grande réflexion alors même que le poste d’entraîneur de ski de fond de l’équipe de France dames de biathlon est vacant. « Je veux prendre le temps de me reposer, de faire le point au niveau familial. C’est ma priorité puis, ensuite, il sera temps de voir pour la suite, qui n’est pas encore clair dans ma tête. »
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