Ski de fond : Maurice Manificat a assisté au sprint skate et au skiathlon en Norvège
Alors qu’il annonçait en mars dernier qu’il ne serait plus au sein des équipes de France de ski de fond après plus de vingt ans passés à traverser le monde pour représenter les couleurs tricolores sur les étapes de coupe du monde, Maurice Manificat s’est rendu à Lillehammer (Norvège) le week-end dernier.
Le Haut-Savoyard raconte à Nordic Magazine cette grande première vécue de l’autre côté de la barrière en Scandinavie.
Le débrief de Maurice Manificat
« Ce week-end de Lillehammer était un super week-end pour plusieurs raisons. Déjà, c’était le retour de la coupe du monde sur le stade original de la Birkebeinerrennet qui est le Birkebeineren Stadion. Ce sont les pistes olympiques qui ont été modifiées il y a quelques années. »
« Moi, je n’avais pas connu les pistes olympiques de 1994. Enfin, cela a été travaillé autour de 2013. Le stade était déjà modifié, mais c’est quand même sur le site avec les belles pentes et les belles bosses que l’on connaît. C’est vraiment une piste de fondeur et elle est plus sélective par rapport aux dernières années. »
« La dernière fois qu’on a couru sur ces pistes originales, j’avais fait cinquième si je ne dis pas de bêtises. C’était en décembre 2017. Depuis, cela faisait plusieurs années qu’on était sur les pistes des épreuves de biathlon parce que cela manquait de neige et les organisateurs ne voulaient pas utiliser la neige de culture. Ces pistes là étaient belles mais elles manquaient de sélection. Cela ne permettait pas de faire un skiathlon comme cela a été le cas ce week-end. »
Un skiathlon qui a plu au quadruple médaillé olympique
« C’est aussi pour cela que c’était un beau week-end. Certes, il y avait un individuel skate, un sprint skate mais c’est vrai que le skiathlon est vraiment une des plus belles épreuves du ski de fond. On se l’est tous dit avec les copains. Cela représente bien notre sport avec les deux styles que sont le classique et le skate. Il y aussi le changement de ski, un format de 20 kilomètres depuis seulement quelques années et cela permet de rester sur un format qui est relativement court et dynamique. Et puis, c’est une mass-start. On a assisté à un beau spectacle et c’était vraiment incroyable. »
« Pour ce skiathlon, on était sous le soleil scandinave qui reste très bas et offre des lumières sublimes. Quand c’est tout blanc, c’est vraiment des paysages hivernaux que l’on aime. Pour les Français, cela a été un peu mitigé. Les distanceurs ont joué placés avec Hugo [Lapalus] et Mathis [Desloges] qui fait vraiment plaisir en jouant ce maillot vert face à Edvin Anger. La course s’est déroulé sur un rythme effréné avec les Norvégiens et c’était donc très dur pour ceux qui étaient à la limite. »
« La neige a été de plus en plus glissante au fil du week-end même si c’était difficile d’accrocher et on l’a vu chez les filles. La partie en classique était rédhibitoire et il n’y a pas que des Français qui sont passés au travers. Sur cette course, ça passe ou ça casse mais cela fait un final et une épreuve incroyable. La météo fait aussi qu’on a eu un peu toutes les neiges. On était sur des neiges assez lentes au début. Pour ma part, j’ai eu la chance d’assister au sprint et au skiathlon car je suis arrivé vendredi soir en Norvège. Sur la journée de samedi, il y avait du brouillard et c’était couvert. C’était tout de même une belle épreuve avec de beaux combats. »
« Chez les filles, c’est vrai que Therese Johaug a fait un petit peu de mal à la course [Rires]. Elle a creusé des écarts d’entrée de jeu et c’est sûr que ça rend les épreuves féminines un petit peu moins intéressantes comme à l’époque. En tout cas, il y a un beau match derrière dans les groupes avec Heidi Weng, Jonna Sundling, Ebba Andersson, Astrid Oeyre Slind, les Allemandes mais aussi Jessie Diggins qui a le dossard jaune. Il y a une vraie bagarre pour le général. Maintenant, il faut voir comment Therese va gérer sa saison et si elle sera là sur toutes les courses ou pas pour préparer Trondheim. »
Des Bleus en manque de « peps »
« Chez les Françaises, Flora [Dolci] fait un début de saison très régulier et c’est la Française la mieux placée. Elle est en forme donc c’est de bon augure pour Davos et le Tour de Ski. Delphine [Claudel] est un peu plus en retrait mais elle s’inscrit un peu dans la lignée des Français qui manquent de « peps ». Cela peut venir plus tard dans la saison. Sur cette période scandinave, nous ne sommes pas chez nous et cela a un effet que l’on ressent pas mal. Quand on rentre dans les Alpes, passer un jour ou deux à la maison, ça ressource. »
« Sur le sprint, c’était un peu décevant. Ces dernières années, nous sommes habitués à avoir beaucoup de Français qui passent et notamment en skate. Après, c’est comme ça et de ce que j’ai entendu, cela manque encore de watts sur ce début de saison et ils sont assez nombreux à le ressentir. C’est difficile d’expliquer pourquoi mais je reste persuadé que cela va venir un peu plus tard ! »
A Davos, Maurice Manificat assistera encore aux épreuves
« Côté public, il n’y avait pas grand monde. Ce n’est pas l’étape où il y a le plus de monde en général, mais par contre, on a de la visibilité et on peut naviguer un peu de partout sur les pistes. J’avoue que j’ai vibré pour les Français notamment, mais c’était aussi incroyable de voir ces beaux combats, ces accélérations et ces coups de punch dans les bosses. C’était un très beau week-end et les Français sont placés. Il y a du bon et du moins bon, mais ils sont là. »
« Je pense que le retour dans les Alpes à Davos va faire beaucoup de bien. D’expérience, je sais que revenir à la maison et voir le soleil du sud nous fait beaucoup de bien. On est comme Superman, on a besoin d’énergie et de soleil [Rires] ! Je serai normalement à Davos avec le Team Farté. Ca va être un chouette week-end à encourager les Français. C’est toujours particulier d’aller là-bas pour moi. »
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