Ski de fond : Renaud Jay veut être de la partie à Pékin 2022
L’heure est au bilan pour le Savoyard Renaud Jay. Après une première partie de saison plutôt encourageante, le fondeur des Menuires (Savoie) a de belles ambitions pour la suite des événements. L’homme de 30 ans s’est confié à Nordic Magazine sur ses sensations retrouvées, et ses espoirs de revenir à son meilleur niveau.
- Comment décririez-vous votre première partie de saison ?
J’ai eu de très bonnes sensations dès Lillehammer (Norvège). Je sors d’une saison très délicate, où j’étais en manque de confiance, en manque de repères. Il a fallu que je retrouve tout cela dans ce début d’hiver. C’était beaucoup mieux sur Dresde (Allemagne) et Lenzerheide (Suisse), où j’ai montré que je pouvais jouer avec les meilleurs, notamment avec cette demi-finale fin décembre. J’ai retrouvé plus de confiance tactiquement et je pense que cela va me servir pour la suite.
- Peut-on dire qu’on a retrouvé le vrai Renaud Jay en pleine possession de ses moyens ?
Disons que ce n’est pas du tout le Renaud Jay de l’an dernier. Cet été, pendant toute la préparation, j’ai vu que j’étais dans le rythme. C’est vrai que cela m’a rassuré et redonné de l’envie pour mon objectif principal de la saison : les JO. Cela fait huit ans que j’attends cela, car le sprint de Pyeongchang (Corée du Sud) était en classique. Tout le travail que j’ai fait durant toutes ces années, je me rends compte aujourd’hui qu’il a payé. Et malgré une saison difficile l’année dernière, je me sens beaucoup mieux et capable de faire quelque chose de bien.
« Cela fait huit ans que j’attends le sprint de Pékin »Renaud Jay, à Nordic Magazine
- Est-ce que vos performances lors du sprint par équipes de Dresde, où vous aviez très bien figuré, peut vous servir de course référence pour la suite de la saison ?
C’est sûr que les courses de team sprint, c’est important pour moi car je prends énormément de plaisir à y participer et c’est quelque chose que j’affectionne particulièrement. On peut s’exprimer un peu plus en faisant plus de tours et en se battant pour les copains. C’est le format de course, je pense, qui me convient le mieux. Avec Arnaud Chautemps, on avait montré ce qu’on était capables de faire. Cela m’a confirmé dans ma bonne forme mais ce n’est pas forcément aussi concret qu’en individuel. Le sprint individuel, c’est la course de référence.

- On imagine que les podiums de Richard Jouve et de Lucas Chanavat vous poussent aussi à donner le meilleur de vous-même. Comment est l’ambiance au sein de l’effectif, Renaud Jay ?
On a toujours eu une très bonne ambiance. Avec Lucas et Richard, on est le noyau dur du sprint français. L’effectif est toujours renforcé par des jeunes en plus, mais on a toujours gardé cette grosse cohésion. On est tous des copains et c’est clair que cela nous fait plaisir de voir ce que Richard et Lucas font. Quand on s’entraîne avec eux, on sait qu’on est capables parfois de matcher avec eux. Le fait de se dire que ce n’est pas impossible de les battre, c’est aussi ce qui nous pousse à nous surpasser tous les jours.
- Votre entraîneur, Cyril Burdet, disait que vous pouviez parfois vous mettre trop de pression dans les moments clés. Est-ce que vous êtes d’accord avec cela ?
C’est quelque chose qui peut me coûter des bons résultats parfois. Pendant la course, je prends de temps en temps une mauvaise décision car je suis un peu trop stressé. J’ai beaucoup travaillé avec une préparatrice mentale ces derniers temps et le fait de retrouver des bonnes jambes et des sensations, c’est aussi grâce à cela.
- On imagine forcément, pour enchaîner sur le futur, que l’annulation de l’étape de coupe du monde des Rousses (Jura) a dû vous attrister. Comment avez-vous réagi à cette annonce ?
Quand on l’a su via le communiqué, c’était une grosse déception. Je n’ai jamais eu la chance encore de courir sur une coupe du monde en France. La Clusaz (Haute-Savoie), c’était il y a un sacré moment et, en plus de cela, c’était une première qu’on ait un sprint à la maison. J’avais une bonne forme et vu les dernières prestations de Lucas et de Richard, on aurait adoré avoir un podium à domicile. Mais c’est comme cela. Aujourd’hui, on est rentrés chez nous pour préparer la suite. On est sur une période un peu creuse du coup mais on va vite reprendre après un mois de décembre très chargé.
« J’aimerais vraiment me propulser au moins une fois jusqu’en finale cette saison »Renaud Jay, à Nordic Magazine
- Cette annonce change également la donne pour les sélections pour les Jeux olympiques. Est-ce que vous êtes confiant pour aller à Pékin ?
Avec les Jeux, c’était le gros objectif de la saison pour moi après les Rousses. La décision a été vécue pour la plupart comme un gros coup de massue. On espère qu’on aura l’occasion d’y être l’année prochaine. Mais aujourd’hui, on se refocalise sur les Jeux. Pour l’instant, de ce qu’on sait, on va attendre la date du 17 janvier pour la liste définitive si rien ne change. Je vais me tenir à cette date et voir si je vais être pris.

- Quels vont être vos principaux objectifs de cette fin de saison ?
Si je suis sélectionné, il y aura forcément le sprint skate de Pékin dans le viseur. Après cela, je vais essayer de trouver plus de régularité en parvenant à passer les qualifications en classique. L’an dernier, j’avais trouvé des moyens de progression donc je vais vouloir confirmer cela. En skate, je sens que je suis dans le coup. J’aimerais vraiment me propulser au moins une fois jusqu’en finale. Après, comme on dit, en finale, tout est possible.
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