Ski de fond : Richard Jouve récidive à la troisième place, mais espérait mieux
Troisième du sprint skate de ski de fond à Davos (Suisse) ce samedi, Richard Jouve a signé son deuxième podium consécutif dans cet exercice. Quatrième à Ruka (Finlande) en novembre et troisième à Lillehammer (Norvège) le week-end dernier, le médaillé olympique a cette fois été devancé par le Norvégien Johannes Hoesflot Klæbo et le Russe Sergey Ustiugov. Après sa course, le Français de 27 ans s’est confié à Nordic Magazine.
- Comment analysez-vous le fait que vous parveniez à enchaîner de telles performances ?
Honnêtement, je n’en sais rien. Je pense que c’est le travail de ces dernières années qui paye, j’arrive à être plus régulier et surtout à être plus fort dans la tête.
- On commence à s’habituer à vivre le même scénario avec vous. Comment arrivez-vous à gérer ce stress lorsque vous finissez une nouvelle fois troisième, et donc dans l’attente d’être repêché ou non, en demi-finale ?
Croyez-moi, ce n’est jamais fait exprès, j’aimerais vraiment pouvoir me qualifier directement en finale ! Quand j’ai passé la ligne et que j’étais lucky loser, l’objectif, c’était de faire la récupération pour la finale de toute manière, car on ne sait jamais ce que va donner la deuxième demi-finale. J’étais donc sur mon vélo, je faisais ma récupération et je regardais d’un coin de l’œil la course pour voir les temps. Et puis une fois que tout le monde était arrivé, j’étais déjà focalisé sur la finale donc je n’étais pas spécialement perturbé. J’étais déjà pleinement concentré pour aller chercher un beau résultat.
- Cette fois-ci, vous étiez deux Français, avec Lucas Chanavat, à participer à la grande finale. Est-ce que vous vous avez discuté tous les deux avant le début de la course ?
C’est vrai que ce coup-ci, on ne s’est pas échangés de mots en particulier avant le départ. On était chacun focalisé sur sa course. Mais cela ne nous changeait rien, on savait ce qu’il en était des enjeux et on ne pensait qu’à faire un résultat. On s’est seulement vus après et on a échangé une fois qu’on a franchi la ligne d’arrivée.
« Si j’avais été mieux placé, j’aurais pu, à mon avis, être plus fort dans la dernière bosse »Richard Jouve, à Nordic Magazine
- Comment avez-vous abordé cette finale ?
La stratégie que je voulais déployer pour la finale n’a absolument pas été celle que j’ai adopté ici. Je voulais faire la course devant, être un peu mieux placé qu’à Ruka ou à Lillehammer. Je n’ai pas fait un très bon départ, je me suis donc fait très vite enfermer derrière. Il a fallu que je fasse un gros effort sur le plat pour bien me replacer avant la dernière bosse. Si j’avais été mieux placé, j’aurais pu, à mon avis, être bien mieux dans la montée. C’est frustrant mais c’est comme cela. Je savais que je n’étais pas si mal dans les derniers mètres. Mais sur une finale, on est tous un peu fatigués, on veut tous la même chose et cela s’est finalement bien passé pour moi, c’est très satisfaisant.
- Quelque part, vous auriez voulu avoir la même stratégie que Lucas Chanavat, qui était lui parti en tête dès le début de la course…
Oui, j’aurais préféré courir devant, ce qu’il a bien réussi à faire au départ. C’est vrai que c’est un peu frustrant car cela me laisse un goût d’amertume sur, au moins, la deuxième place. Depuis le début de l’hiver, il y a toujours eu un point tactique ou une erreur de placement qui fait que je termine la course en étant un peu déçu. C’est surtout parce que j’avais le sentiment que j’aurais pu mieux faire. À Ruka, je n’ai pas pris la bonne trace. À Lillehammer, j’ai eu des soucis de placement. Il aurait fallu que je fasse une ou deux choses différemment pour pouvoir bloquer les autres et être devant. Ce sont des petites erreurs qui coûtent cher car il y a moyen de faire mieux. Mais je prends tout de même de la confiance et cela me fait du bien.
« J’arrive bien à prendre depuis le début de la saison les courses les unes après les autres »Richard Jouve, à Nordic Magazine
- Davos est un site en altitude, comme celui de Pékin. Pour vous, est-ce déjà une bonne indication de réaliser ce type de performance ici avant les Jeux en février ?
Honnêtement, je ne prenais pas vraiment cette course comme un premier test pour Pékin 2022. Je m’entraîne régulièrement en altitude. Quand je rentre à la maison, je suis tout de suite à 1 400 mètres voire même à 1 700 mètres d’altitude. Ce sont plutôt toutes les courses en skate que je prends comme des repères pour ne pas reproduire les mêmes erreurs là-bas. J’arrive bien à prendre depuis le début de la saison les courses les unes après les autres. Après, c’est toujours plaisant de sentir qu’en altitude, cela fonctionne aussi. Mais, pour moi, les courses sont une meilleure préparation pour les Jeux, donc je vais continuer comme cela.
- Allez-vous participer à l’individuel de Davos ce dimanche ?
Non. Je vais rentrer à la maison et je vais me préparer pour Dresde (Allemagne) le week-end prochain.
Le résumé vidéo de la finale
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