SKI DE FOND – L’édition des 40 ans de la plus grande course de ski de fond en France, La Transjurassienne, a été remportée par Robin Duvillard devant Gérard Agnellet et Benoît Chauvet.
La belle épopée de Robin Duvillard
Quelle épopée signée Robin Duvillard sur cette Transjurassienne 2019 ! Le fondeur de l’équipe de France de ski de fond et du team Grenoble Isère nordique a signé une échappée digne de ses illustres prédécesseurs comme Hervé Balland ou Stéphane Passeron pour aller chercher une deuxième victoire sur la plus grande course populaire de France…
Vainqueur en 2017 devant ses compères de l’équipe nationale, Duvillard était favori de cette édition, qui plus est en l’absence d’un sérieux rival suisse, Toni Livers, qui n’a pas pris le départ depuis la combe du lac à Lamoura. Et il a parfaitement assumé son statut.
Privé des mondiaux de ski nordique de Seefeld, l’Isérois misait gros sur cette Transjurassienne. Et a rapidement pris les devants pour viser une deuxième cloche, trophée traditionnellement attribué au vainqueur.
Avant même Les Rousses, il se retrouvait en tête d’un petit groupe de favoris et plaçait un relais appuyé. Que personne ne pouvait suivre.« Il a tué la course », constatait simplement l’entraîneur du e-Liberty ski team Emilien Buisson.
Duvillard se retrouvait seul en tête à 50 km de l’arrivée ! Culotté d’attaquer si tôt, il profitait, en solo, de la montée de l’Opticien, puis celle du Risoux sur une neige extrêmement rapide. Bien aidé par un fort vent de dos sur la partie Bellefontaine – Mouthe, le futur double lauréat volait littéralement sur la piste à près de 40 km/h sur le plat !
Sans être renseigné sur ses poursuivants, il maintenait l’allure jusqu’à la ligne d’arrivée salvatrice qu’il franchissait en un temps canon de 2h28 (soit une vitesse moyenne d’environ 27 km/h) ! « Quand j’ai su que la course était gagnée, beaucoup de souvenirs me sont revenus en tête pour en arriver là. Les bons et les mauvais moments de ma carrière de ski de fond, beaucoup d’émotions se sont bousculées dans mon esprit », racontait-il, heureux et ému, la cloche Obertino sous le bras.
La folle course de Gérard Agnellet
Derrière lui, la chasse n’a pas franchement eu lieu. Faute de moyens. « Robin était vraiment très fort aujourd’hui. Il a fait ce qu’il voulait et quand il m’a demandé un relais après que j’ai accéléré une fois, j’étais déjà au rupteur et il est parti tout seul », témoignait son dauphin du jour, Gérard Agnellet qui a vécu une course riche en rebondissements.
Leader du classement général de la FIS marathon cup, le fondeur de La Clusaz et du e-Liberty ski team a chuté entre Les Rousses et Bois d’Amont, perdant sa gourde au passage. « Je me suis retrouvé à 40 secondes du groupe de chasse. Je pensais, sans ravitaillements, que la course était pliée pour moi. Mais j’y ai cru et me suis accroché. » Sa ténacité a été récompensée dans le Risoux où il a refait son retard et d’où il est sorti accompagné de Benoit Chauvet et Bastien Poirrier, les deux skieurs du team Jobstation Rossignol.
Si ce dernier perdait du terrain dans les 20 derniers kilomètres et se contentait d’une très honorable 4e place, les deux premiers ne se lâchaient pas d’une semelle. et c’est finalement Agnellet, déjà deuxième l’an passé, qui prenait une « seconde place inespérée » sous le ciel gris du Doubs.
Juste derrière lui, le double vainqueur de l’épreuve jurassienne Benoit Chauvet cueillait la troisième du jour. Une performance là aussi venue de loin pour le fondeur de Megève : « Il y a encore une semaine, je ne donnais pas cher de ma peau. Et là, comme à Bessans, je retrouve le podium d’une grande course », souriait l’homme au bonnet orange.
La physionomie de la course avec ce vent de dos n’a pas entraîné la formation de groupe de coureurs si bien que Loic Guigonnet 5e, Adrien Mougel 6e, Damien Tarantola 7e ou encore Petter Soleng Skinstad 8e sont arrivés chacun leur tour sur la ligne d’arrivée encore épargnée par la pluie à cette heure là.
Le grand départ en images
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Photo : Nordic Magazine