Ski de fond : l’heure du bilan pour Samuel Régé-Gianasso
Entraîneur de l’équipe de France féminine juniors et U23 de ski de fond, Samuel Régé-Gianasso dresse le bilan de l’hiver quelques jours après la dernière OPA Cup qui avait lieu à Toblach (Italie).
Depuis le début de la saison, il a en charge un groupe de neuf filles titulaires (quatre seniors et cinq juniors) qui a été construit à l’inter-saison. L’effectif a ensuite été porté à douze membres, avec une partenaire senior (Clémence Didierlaurent) et aussi deux invitées juniors (Maya Desseux et Manon Favre-Bonvin) : « Nous avons fait notre préparation en Savoie au tout début, explique-t-il à Nordic Magazine. Nous sommes ensuite partis à Prémanon où nous avons effectué du travail de fond à partir des VO2 max sur tapis. C’était un appui technique et cela nous a permis aussi de récolter des valeurs qui nous ont servis pendant le reste de cette période. »
La formation tricolore n’a pas attendu très longtemps pour retoucher à la neige, comme l’indique Samuel Régé-Gianasso : « Nous sommes allés à Oberhof dès septembre. L’idée était de pouvoir skier ensuite quasiment tout l’automne, mais les conditions d’enneigement ont fait que nous avons du revoir nos plans. Nous sommes allés à Bessans pour profiter du snowfarming en octobre. Nous avons pu profiter de cet effet altitude. »
Puis, l’équipe de France féminine a rapidement participé à ses premières compétitions : « Nous voulions prendre le départ des courses FIS avant l’OPA Cup. On a commencé à Livigno fin novembre. Nous sommes ensuite allés sur la première étape de l’OPA à Santa Caterina dans la foulée. Ensuite nous avons enchaîné avec la coupe de France pour aller jusqu’aux Mondiaux U23 et juniors [du 28 janvier au 4 février dernier, NDLR]. L’objectif était de rabattre les cartes pour donner des chances à tout le monde avant les championnats du monde. »
Des podiums dans les deux catégories
Dans la catégorie juniors, même si les podiums ont été moins courants que l’an dernier (deux podiums, pour Liv Coupat, cette saison contre huit l’hiver dernier), les Françaises ont régulièrement réussi à se hisser dans le top 10 : « Nous sommes tombés face à une équipe italienne qui a su passer le cap avec des filles qui ont été proches des médailles aux Mondiaux juniors. Pour notre part, nous venons taper aux portes. Notre devoir, en tant qu’équipe de France, était d’aller chercher plus de podiums », confie leur entraîneur.
En seniors, les jeunes femmes ont été habituées à fréquenter le haut du classement cette saison avec deux podiums pour Julie Pierrel, un pour Eve-Ondine Duchaufour et un autre pour Clémence Didierlaurent.
Une bonne habitude déjà prise pour certaines lors de leur première année à ce niveau : « Nous avons des filles qui étaient en juniors l’hiver dernier et qui performaient déjà. Cette saison, elles ont réussi à réitérer cela dans la catégorie supérieure, en étant souvent proches du podium. Les années précédentes, on partait pour jouer le top 10, cette fois-ci, nous visions le top 3. Nous avons eu une saison crescendo. Les filles ont senti dès le début que c’était à leur portée. En entrant chez les seniors, l’objectif est de rejoindre la coupe du monde. Elles se construisent autour de cela. »
Un groupe émoussé en fin de saison
A Toblach (Italie), site des finales de l’OPA Cup, les protégées de Samuel Régé-Gianasso ont semblé plus en difficulté. Placées au général, les seniors n’ont pas su capitaliser de l’autre côté des Alpes : « Je pense que l’on finit la saison sur les rotules. Nous étions dans le coup pour le général et on ne finit pas très bien. Les filles font finalement quatrième [Julie Pierrel], cinquième [Clémence Didierlaurent], huitième [Mélissa Gal] et neivième [Eve-Ondine Duchaufour] alors que l’on jouait le podium. Il y a un goût un petit peu amer avec de la frustration. C’est plutôt bon signe car ce sont des compétitrices. Je pense que l’on a fait une bonne préparation et nous avons franchi des caps, mais nous avons peut-être un peu tiré sur la corde aussi. Les juniors ont également franchi un palier dans le sillage des seniors. Je sens une belle solidité dans les deux groupes, mais qu’il nous a manqué la grosse flamme à certains moments. Nous n’avons pas été épargnés par les blessures ou les maladies. C’est aussi un signe qui montre que nous étions peut-être sur le fil », analyse le coach savoyard après coup.
L’ancien pensionnaire du club des sports de La Féclaz (Savoie) tire tout de même un bilan positif de ces filles avec lesquelles il a aimé travailler : « J’ai apprécié ce groupe car les filles n’ont jamais rechigné. Chacune y a mis du sien pour que cela se passe bien. Elles savent que si le groupe fonctionne ça tire tout le monde vers le haut. Ce sont de belles personnes et elles sont attachantes. Qu’elles réussissent bien ou pas, c’est aussi l’école de la vie que d’être au haut niveau », conclut-il.
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