Ski de fond | Jérémy Royer : « une bonne et une mauvaise idée »
Pour la saison 2025-2026 de la Ski Classics, les organisateurs ont confirmé le grand retour d’une épreuve emblématique : le 50 km contre la montre. Le format, abandonné par la coupe du monde, refait surface après dix-sept années d’absence. Selon le site Maastohiihto, Martin Johnsrud Sundby, Marit Bjoergen et Petter Northug Jr font partie de ceux qui ont appelé à son rétablissement.
L’individuel se déroulera les 7 et 8 mars 2026 à Orsa Grönklitt (Suède), à deux pas de Mora, où la Vasaloppet se sera terminée le week-end précédent. « C’est le joyau du ski de fond et sa disparition de la coupe du monde a été une perte pour beaucoup, moi y compris », a déclaré Joergen Aukland à Proxcskiing.com. Et d’ajouter : « Le contre-la-montre de 50 km a quelque chose d’unique. Je m’en souviens très bien grâce à ma propre expérience. C’est un format où il se passe beaucoup de choses, surtout dans les 12 à 15 derniers kilomètres. C’est vraiment formidable que la Ski Classics l’inclue dans son programme ».
Il émet toutefois une petite critique. La date est, selon lui, mal choisie : « Comme la course se déroule entre la Vasaloppet et la Birkebeinerrennet, certains devront faire des choix », regrette-t-il. Une opinion partagée par Jérémy Royer qui court sous les couleurs d »Eksjöhus.
Andreas Nygaard est également conquis. « C’est une excellente idée », estime le skieur de l’équipe Ragde Charge qui n’a encore jamais vécu une telle expérience dans sa carrière.
« C’est un effort que je ne connais pas du tout non plus, enchaîne le Haut-Doubiste Thomas Joly, sociétaire du prestigieux Team Ramudden. Je pense d’ailleurs que je n’ai jamais couru d’individuel au-dessus de 20 km ».

Actuellement en stage en Suède, Jérémy Royer – qui porte les couleurs d’Eksjöhus – a pu glaner quelques informations auprès du directeur de course de la Ski Classics, Oskar Svaerd. L’épreuve sera un deux fois 25 km avec une section pour le sprint et aussi une partie pour les grimpeurs.
Ça va être un massacre !Amund Riege, membre de la Team Aker Dæhlie
Plusieurs jeunes skieurs sont également enthousiasmes, notamment Amund Riege, qui a récemment signé avec l’équipe Aker Dæhlie et qui attend le défi avec un mélange d’excitation et de peur. « Je pense que ça va être un massacre ! Il est extrêmement important de commencer au bon rythme. (…) Je pense que les résultats pourraient être très différents de ceux des courses classiques », estime-t-il.
« C’est un effort hyper spécifique. C’est vraiment une gestion millimétrée qu’il faut avoir. On est donc dans un effort de type seuil, seuil ou alors seuil haut », décrit son ex-coéquipier du Team Ramudden. Et d’ajouter : « Donc, il faut vraiment bien se connaître, ne pas faire d’erreurs de rythme et réussir à toujours pouvoir emmener la plus grande vitesse possible.
Amund Riege craint toutefois que la compétition ne devienne inéquitable si l’ordre de départ n’est pas soigneusement géré. « Je pense que, même s’il y a un départ toutes les minutes, le tirage au sort des dossards sera hyper important », confirme le Français.

« Ils veulent toujours un peu faire comme au Tour de France, avoir une lutte d’écart entre les meilleurs, explique Jérémy Royer. Mais le problème, c’est que ça fait beaucoup d’écarts du coup, et pour la télé, ça rend la chose aussi super longue à diffuser. »
Sur ce point, Thomas Joly se montre également sceptique : « Le passionné de ski de fond, il va se régaler parce que c’est vraiment un effort de purisme, on va dire. Pour le grand public, c’est quand même un départ toutes les minutes pour plus d’une centaine d’athlètes sur une course individuelle d’environ 2h/2h15. » On sera donc très loin des arrivées au sprint avec le suspense qui va avec. « Je pense que ce sera un excellent divertissement télévisé », considère malgré tout Andreas Nygaard avec sa culture norvégienne. La course sera retransmise en direct par la NRK dans son pays et sur la SVT en Suède.

Enfin, les deux Français n’ont pas l’intention d’inclure une « préparation spécifique » dans leur programme estival. « Souvent, les séances de seuil, elles sont autour d’une heure. Là, il faudrait les pousser autour de deux heures sur une allure de course », pense Thomas Joly. Jérémy Royer, qui se veut philosophe, jugera sur pièce : « si la forme est bonne, ça sera une bonne course ; si la forme est un peu compliquée après la Vasa, ça sera un peu compliqué. »
Oskar Svaerd se réjouit de l’accueil positif et comprend également les préoccupations concernant le timing et l’équité. « Cette année, c’est prévu comme ça », confirme-t-il, mais il précise que la date et le lieu ne sont pas gravés dans le marbre. L’année sera donc expérimentale.
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