Ski Classics : Thomas Joly sceptique concernant l’interdiction du fluor
Vainqueur du général du World Classic Tour cet été, Thomas Joly est sur un petit nuage avant de prendre part à la première étape de la saison en Ski Classics, le circuit longue distance du ski de fond mondial. A Bad Gastein (Autriche), le Doubiste s’élancera ce samedi matin, avec sa nouvelle formation du Team Næringsbanken, sur le Pro Team Tempo, contre-la-montre par équipes de 13 kilomètres. Il partage de grandes ambitions pour sa dernière saison en quête du maillot du meilleur jeune.
Le Pontissalien annonce d’ores-et-déjà la couleur : « L’objectif, c’est que je puisse jouer le podium sur chaque course. On va faire le maximum pour que tout fonctionne et c’est quelque chose que j’ambitionne complètement », livre-t-il dans une interview à retrouver dans le numéro 40 de Nordic Magazine, disponible ICI.
Mais une nouveauté vient profondément changer les plans de toutes les équipes engagées en Ski Classics : l’interdiction du fluor. Après les premiers tests effectués en coupe du monde de biathlon et de ski de fond, c’est donc au tour de la Ski Classics d’effectuer ses débuts avec le no fluor. Si les premières compétitions se sont déroulées sans accroc en coupe du monde, Thomas Joly reste sceptique concernant le retrait de ce produit sur la longue distance.
« D’un côté, c’est une bonne chose parce que c’est important qu’on prenne soin de l’environnement et de la santé de chacun, donc je trouve cette décision logique. Mais de l’autre, je trouve cela un peu ambitieux et très audacieux. Le fluor est encore en circulation sur le marché, c’est un produit qui est toujours très consommé donc c’est aussi dommage de devoir s’en passer », explique-t-il.
Et pour cause, même le directeur général de la Ski Classics, David Nilsson, faisait part de ses incertitudes concernant la nouveauté. « Nous sommes dans l’inconnue totale concernant le comportement des skis sur les très longues distances. Nous ne savons pas si, lors d’un 100 km, un athlète utilisant des farts fluorés au départ aura encore du fluor au moment de franchir la ligne et, ainsi, éviter de se faire détecter par la machine. La FIS n’a pas effectué de tests à ce sujet et c’est ce que nous allons devoir apprendre au cours de cette première saison », avait-il indiqué dans nos colonnes quelques temps plus tôt.
Pressé d’en savoir plus
Le Pontissalien reprend : « Après, c’est un défi pour chacun. En tant qu’athlète, je suis inquiet mais je pense que je ne suis pas le seul. Personne, que ce soit les plus grandes équipes ou les fédérations, n’a vraiment de recul là-dessus, donc personne ne sait où c’en est. On est forcément dans l’incertitude par rapport aux performances de tout le monde pour ce début de saison, selon si on va avoir de grosses différences ou pas en fonction des teams. Si ça se trouve, on sera tous à peu près au même niveau et je trouverai cela super. »
Le jeune fondeur tricolore de vingt-cinq ans estime cependant que les performances sans fluor ne changeront pas fondamentalement la donne : « On ne sentira pas vraiment de différence je pense, les skis seront sans doute moins performants mais on a l’habitude de temps à autre de s’entraîner sans fluor. Le problème, ce sera surtout en course, comment certaines équipes auront trouvé des produits qui fonctionnent mieux que d’autres. C’est inquiétant parce que c’est un nouveau produit que personne ne connaît vraiment, donc hâte de voir les premières courses pour voir ce que cela va donner. »
Comme finalement avant l’interdiction du fluor, la question revient au même selon Thomas Joly : « Est-ce que ce sont les produits qui vont encore faire la différence ou est-ce que c’est le ski et la structure qui va donner les écarts ? On est assez pressés de savoir », lance-t-il.
Premier élément de réponse ce week-end, Bad Gastein (Autriche), avec le contre-la-montre par équipes de 13 km à disputer ce samedi matin. Un 35 km suivra ensuite le dimanche pour clôturer ce premier week-end de compétition.
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