SKI DE FOND – Théo Deswazière fait partie du nouveau team Decathlon Experience, né de la fusion du e-Liberty Ski Team et du Team Nordique Crédit Agricole Franche-Comté. Actuellement en stage à Tignes, il envisage l’hiver avec de nombreux objectifs… à condition que les courses puissent être organisées. Entretien.
À l’occasion du stage du Team Decathlon Experience sur le glacier de Tignes, Théo Deswazière, spécialiste des longues distances en ski de fond, revient pour Nordic Magazine sur sa préparation et ses objectifs pour la saison à venir, sur ses craintes vis-à-vis de la crise sanitaire et sur son ressenti au sein de la nouvelle équipe.
- L’hiver dernier, on peut dire que vous avez vécu quelques temps forts ?
Oui, je suis arrivé en tête de la coupe de France de sprint, à Autrans. J’ai fait une troisième place à La Savoyarde classique et ce qu’on peut aussi retenir de ma saison, c’est mon échappée sur la Vasaloppet 2020.
- Après le confinement, vous avez enchaîné avec une préparation estivale vécue au sein du nouveau team Decathlon Experience. Est-ce que vous ressentez une différence par rapport aux années précédentes ?
Par rapport à avant, on est un plus gros groupe avec des personnes qui sont plus spécialisées dans la poussée, le skating, la longue distance … Du coup, chacun apporte quelque chose à la structure. Aussi, je dirais que, par rapport aux autres années, c’est assez similaire au niveau entraînement, mais qu’il y quand même des nouveautés. Par exemple, l’arrivée de nouvelles personnes, comme Alexis Jeannerod qui est un leader en poussée sur les longues distances sur la Visma Ski Classics et qui nous apprend beaucoup. Il y a vraiment une bonne ambiance, on déconne tous bien ensemble, on a une belle équipe !
- Comment s’est passée votre préparation ? Quelle a été votre progression durant l’été ?
Pour ma part, la préparation estivale s’est bien passée. Même si moi je travaille à côté en menuiserie, ça me prend pas mal de temps. Alors l’été, c’est toujours un peu la course. Je n’ai pas eu de blessures, j’ai juste fait une petite chute en ski-roues en fin d’été mais rien de grave.
Je pense effectivement que j’ai progressé, mais c’est toujours difficile de comparer avec le niveau que j’avais au début d’année lors de la présente saison. Il n’y d’ailleurs a pas eu beaucoup de courses, ni de vraiment de chrono significatif. Du coup c’est compliqué de se comparer aux autres. J’essaie vraiment de faire l’entraînement au mieux. C’est de toute façon sur les premières courses qu’on pourra voir et se comparer.
- Quel est votre programme des prochaines semaines ?
Depuis samedi 24 octobre, on est sur le glacier de Tignes avec tout le team Décathlon Expérience ; on reste pendant 15 jours. Ensuite, on revient à la maison et fin novembre, on monte à Livigno une semaine avant les première course de la Visma Ski Classics pour faire un petit stage, prendre possession du terrain et s’acclimater à l’endroit.
Le stage à Tignes est la première fois qu’on rechausse les skis depuis la fin de saison et ça fait vraiment du bien ! Jusqu’à présent, on a pu skier presque tous les jours sur le glacier et la neige était bonne.
- Quel sont d’ailleurs vos objectifs pour l’hiver ?
L’objectif est de toujours garder un pied dans le fond spécial, donc je vais jouer mes sélections au début de saison. C’est là où ça se joue vraiment. Selon moi, s’entraîner avec un team de longue distance est une belle préparation pour le fond spécial. Donc je vais tout donner pour essayer de monter en coupe d’Europe et pourquoi pas en coupe du monde après. J’ai aussi pour objectifs de faire des performances sur les Visma Ski classics, rentrer une nouvelle fois dans le top 30 et essayer de faire des échappés. Mais tout en me faisant plaisir !
- Encore faut-il que la Covid-19 permette l’organisation des épreuves…
De mon côté, je n’y pense pas trop, mais c’est vrai que quand on en parle entre nous, ça fait un peu peur. On s’entraîne et on donne beaucoup de notre personne pour être au mieux au moment de l’hiver. Alors, quand on parle d’annulation de courses, ça nous fait un peu flipper. Mais pour ma part, je reste la tête baissée et j’évite d’ouvrir les yeux jusqu’au début de la saison et après, je verrai bien puisque de toute façon, ce n’est pas moi qui décide si une course aura lieu ou pas.
Photos : Nordic Magazine, Instagram et Thomas Bruas.