Ski de fond : « Je ne voulais pas me retirer en étant dégoûté du ski de fond », avoue Théo Deswazière
Il y a quelques jours, le Bornandin Théo Deswazière, 26 ans, a annoncé mettre un terme à sa carrière de fondeur de haut niveau. Evoluant d’abord sur le circuit classique et disputant des coupes de France et d’Europe, il s’était ensuite reconverti dans les longues distances. Pilier du TNE Coste – Fromageries Marcel Petite, le Haut-Savoyard, tiraillé, a mis du temps avant de se décider.
Actuellement en vacances en Espagne, il a expliqué en profondeur à Nordic Magazine les raisons de son retrait. Entretien.
- Pourquoi avoir décidé de mettre un terme à votre carrière de fondeur de haut niveau ?
C’est une décision qui a vraiment été réfléchie un long moment parce que cela fait vingt ans que j’ai débuté le ski au club du Grand-Bornand ! Dans l’hiver, déjà, les premières questions sont apparues, même si je prenais énormément de plaisir lors des courses. Ces dernières années, sur la longue distance, j’avais vraiment trouvé quelque chose qui me faisait vibrer. Cela faisait plusieurs saisons que je prenais les années les unes après les autres, mais, ce printemps, et pour la première fois, j’ai pesé le pour et le contre.
- Et c’est le contre qui l’a emporté…
Le fait de me faire moins plaisir qu’avant à l’entraînement a notamment fait pencher la balance. Le ski de fond est un des sports où il faut faire le plus de sacrifices pour performer et je ne voulais pas continuer sans me donner à 100%. J’ai retourné la situation dans tous les sens, et j’ai décidé de m’arrêter sur cette belle année. Comme je veux continuer dans ce milieu, je ne voulais pas me retirer en étant dégoûté du ski de fond.
- C’est donc votre manque de motivation pour repartir sur une saison d’entraînement qui explique grandement votre fin de carrière…
Cela demande énormément d’énergie, et j’avais l’impression que j’étais arrivé au bout de quelque chose, que j’avais fait le tour. A ce niveau-là, il faut être à 200%. Moi, les courses me font vibrer, mais s’il n’y a que cela, c’est impossible de performer. J’ai participé à toutes les grandes courses de la Ski Classics, sur lesquelles je me suis éclaté, de la coupe de France et de l’OPA Cup. Le seul petit regret, c’est de ne pas être parvenu à monter sur la coupe du monde.
- Comme vous le disiez, c’est une décision très difficile à prendre…
Carrément ! Ce qu’on vit en équipe, c’est énorme et complètement fou. Le milieu du ski, même au niveau international, est petit et j’ai trouvé qu’il était génial. Il y a beaucoup de bons moments et c’est donc pour cela que la décision est difficile à prendre. J’ai fait cela toute ma vie et cela fait bizarre d’avoir plus de temps pour faire d’autres choses. Il y a une sensation de petite mort parce qu’on change complètement de vie ! Même si je veux terminer mon BE et devenir coach, ce sera différent.
- Vous qui avez connu toute la montée en puissance de la longue distance en France, la vie en équipe va-t-elle vous manquer ?
C’est sûr que cela va me manquer… J’ai pu connaître différentes équipes et pas mal d’athlètes qui sont devenus mes copains. Cela fait donc bizarre de voir les autres partir en stage et pas moi !
- Vous reverra-t-on sur les pistes de ski sur certaines longues distances, pour le plaisir ?
Pour le moment, je prends le temps de me reposer et de me poser pour me retrouver et bien savoir sur quoi je vais repartir. J’ai l’esprit de compétition, donc il n’est pas impossible de me revoir sur des courses ou même d’autres sports comme le VTT enduro, le trail ou le vélo. Sinon, avec Antoine Agnellet, ancien membre du Haute-Savoie Nordic Team, on a monté une boîte de location de mobilier de palettes, Palett’ Aravis. Cette année, cela a pris de l’ampleur, donc on a quelques dates par-ci, par-là !
A lire aussi
- Fin de parcours pour Théo Deswazière
- Théo Deswazière vainqueur de la première édition de la Boarder Line
- Théo Deswazière deuxième du 40 km de l’Årefjällsloppet
Les cinq dernières infos
- Ski de fond : en vidéo, Lucas Chanavat dévoile le quotidien des Bleus en stage à Font-Romeu
- Biathlon : l’IBU s’apprête à désigner les villes qui accueilleront les Mondiaux en 2028 et 2029
- Biathlon : avant la saison, les directeurs de course de l’IBU visitent les sites. C’est le cas à Ridnaun, en Italie
- Ski de fond : Johannes Hoesflot Klæbo se méfie de Lucas Chanavat « qui a fait de gros progrès »
- Ski de fond : deux nouvelles recrues d’exception pour le Team Ragde Charge