L’enthousiasme de Thibaut Chêne
L’hiver dernier, l’équipe de France féminine de ski de fond, portée par une immense Delphine Claudel, notamment sur le podium de l’Alpe Cermis (Italie) et dans le top 10 du skiathlon des Mondiaux d’Oberstdorf (Allemagne), a réalisé une grande saison. Un succès rendu possible par Thibaut Chêne, entraîneur du groupe.
Pour Nordic Magazine, et alors qu’il se trouvait jusqu’à hier à Prémanon (Jura) avec ses athlètes et les fondeuses managées du groupe B et jeunes/juniors managé par le duo Samuel Régé-Gianasso/Julien Bouchet pour un rassemblement, il revient sur le début de la préparation de ses protégées : Delphine Claudel, Flora Dolci, Léna Quintin et Juliette Ducordeau. Entretien.
- Comment s’est déroulé le début de la préparation de l’équipe de France féminine de ski de fond ?
On a fait trois stages pour le moment. Le premier aux Saisies, où on a pu reprendre dans notre sport de prédilection, le ski de fond, dans des conditions totalement hivernales dès le début du mois de mai. On a partagé cela avec le groupe distance masculin, un peu en mode colocation où on se faisait à manger. Ensuite on a effectué un autre stage dans le sud, en partant d’une des maisons de Flora Dolci. On a ensuite remonté à vélo par le mont Ventoux avant d’aller dans les Hautes-Alpes chez moi. C’était une approche différente par rapport aux reprises habituelles. J’ai trouvé cela très intéressant.
- Et le mois dernier, vous étiez sur le glacier de la Grande Motte de Tignes…
Oui ! On a fait un gros bloc de travail de trois semaines de volume jusqu’au début du mois de juillet. On a passé seize jours à Tignes où on avait trois objectifs essentiels : travailler en altitude dans la continuité des dernières années, toucher la neige en faisant du ski, ce qui est notre priorité et faire des séances de qualité.
« Quand Léna Quintin fait la montée de la Rosière avec Jonna Sundling et Maja Dahlqvist, ça ne peut que lui donner confiance »Thibaut Chêne à Nordic Magazine
- Les filles ont notamment pu partager une séance d’intensité avec l’équipe nationale de Suède ! C’était une belle expérience pour elles ?
Cela s’est passé dans la montée de la Rosière, en skating. Cela nous a bousculés et changés dans nos habitudes de travail. C’était vraiment super parce qu’on a fait toute la montée avec la meilleure équipe féminine du monde. Chacune a pu s’étalonner et voir que c’était possible de faire le même genre de séances qu’elles. Quand une Léna Quintin fait toute la montée avec Jonna Sundling et Maja Dahlqvist, ses alter egos chez les sprinteuses, ça ne peut que lui donner confiance. C’était un grand moment pour Léna de faire quasiment 50 minutes de seuil avec elles.
- Cet été, le groupe dames est moins fourni que les autres années : c’était une vraie volonté de votre part de travailler la qualité plus que la quantité…
Depuis plusieurs années, on a amorcé un gros travail pour avoir un vrai groupe coupe du monde. Au sortir de l’hiver 2021, la ligne directrice était d’avoir ce niveau coupe du monde et on a resserré l’effectif.
« J’ai bien en tête qu’on aura de nouvelles filles en équipe de France l’hiver prochain. »Thibaut Chêne à Nordic Magazine
- Tout en restant ouvert pour les athlètes recalées ou membres du groupe B…
Il y a deux choses intéressantes dans notre choix. D’abord, en interne, on peut travailler plus individuellement et spécifiquement sur chaque athlète. On a gagné en souplesse dans l’entraînement et le management pour que ces quatre filles puissent s’entraîner dans les meilleures dispositions possibles. La deuxième chose, c’était de donner un cap pour hausser le niveau, mais celles qui n’ont pas été retenues peuvent aussi avoir ce niveau et faire parties de ce groupe. Une athlète qui gagne sur le circuit inférieur a sa chance au niveau au-dessus, c’est une ouverture qui est là et qui reste bien présente pour les filles. J’ai bien en tête qu’on aura de nouvelles filles, de nouvelles têtes en équipe de France l’hiver prochain.
- Blessée en tout début l’hiver passé, Juliette Ducordeau n’avait pas pu rechausser les skis avant la fin de la saison : comment va-t-elle ?
Elle va bien après avoir dû faire face à une grosse blessure. Elle a dû se faire opérer, réapprendre à marcher, à skier puis à s’entraîner. Il a aussi fallu qu’elle réapprenne à son genou à supporter les charges de travail. Elle fait preuve de résilience et est plutôt dans un bon rythme pour reprendre. Elle est dans une sorte de progressivité et, j’espère que d’ici à la fin de l’été, on soit dans des conditions optimales. On a du temps et on a confiance.
Les cinq dernières infos
- Saut à ski | Combiné nordique : la coupe de France de Prémanon, prévue ce week-end, est annulée
- Biathlon | « Je vais bien, même si j’aimerais évidemment être à Hochfilzen en ce moment » : Ingrid Landmark Tandrevold dénonce les « informations erronées » sur sa santé
- Alpes françaises 2030 | Désignation du président du COJOP : pourquoi ça bloque pour Martin Fourcade ?
- Biathlon | Junior Cup : les listes de départ des individuels de Ridnaun-Val Ridanna
- Biathlon : hors de forme, Anastasiya Kuzmina n’est pas du groupe slovaque pour la coupe du monde d’Hochfilzen