Ski de fond : au cœur de la journée historique des Bleus avec Thibaut Chêne
Nommé entraîneur de l’équipe de France de sprint au printemps dernier, Thibaut Chêne a sans doute obtenu la plus belle des récompenses ce jeudi. Médaillé de bronze sur le sprint classique des Mondiaux de ski de fond de Planica (Slovénie), Jules Chappaz a effectivement offert un joli cadeau à son coach qui revient sur cette folle journée pour Nordic Magazine.
Un exploit historique
« C’est une journée mémorable. Nous avons trois médailles individuelles aux championnats du monde, Vincent Vittoz, champion du monde en 2005, Maurice Manificat, vice-champion du monde en 2015, et Jules [Chappaz], en bronze aujourd’hui [jeudi]. Ce genre de médaille compte dans le ski de fond français car ce n’est pas tout le temps. C’est un grand évènement ! »
« Nous avons effectué une intense assez importante dimanche avec toute l’équipe. Il a mis une grosse attaque face à tous les garçons et il a eu un peu du mal à finir. Je lui avais dit que je pensais qu’il avait de gros atouts et qu’il était capable de faire une énorme différence mais il fallait la faire au bon moment. Je pense qu’il a été très juste. Il a alterné entre la sérénité et mettre la bonne accélération au bon moment. Je pense que c’était son jour et il a su saisir sa chance. On savait que les Mondiaux étaient un moment hors normes et hors du temps. Sa performance est exceptionnelle et ce qu’il fait est anormal. Il a répondu présent et c’était fabuleux ! »
« J’ai une équipe en or »
« Il sait ce qu’il fait et il très lucide. C’est un plaisir à coacher et c’est génial d’avoir une équipe comme celle-ci. J’ai une équipe en or. Si l’on fait le bilan, on a trois gars dans les huit premiers, une médaille mondiale et c’est exceptionnel. On ne peut qu’être ravi. »
« Nous étions sereins la veille. Apaisés et déterminés également. On a une équipe qui est à maturité et on savait quoi faire et où taper. Nous étions sur un évènement anormal et je pense que c’est ce qu’il faut retenir. L’équipe était en plein dedans. »
« Une médaille individuelle, c’est juste magnifique »Thibaut Chêne à Nordic Magazine
« C’est une équipe qui a la rage et l’envie de gagner et qui sait le faire. Il y aussi une approche extrêmement professionnelle. Ils sont dans le détail et je pense que cela est récompensé. C’est la médaille du détail et de l’envie. C’est une vie dédiée à ce qu’ils ont fait. Mercredi, je leur disais que le sprint était une « expression physique pure car c’est tout de même le physique qui compte, dans un milieu très aléatoire et où les choix sont difficiles car beaucoup de choses peuvent intervenir. » Cela demande une énorme rigueur et c’est une équipe qui répond à cela. C’est là où je suis très fier. Fier de Jules Chappaz et de ma formation car elle est radicale, engagée et ne laisse rien au hasard. Une médaille individuelle, c’est juste magnifique. »
Nouvelle finale pour Lucas Chanavat
« Pour Lucas [Chanavat], cela reste une des performances les plus exceptionnelles qu’il ai fait. Le sprint classique n’a jamais été son « atout ». Il y a quelques années, certaines personnes se demandaient si la France devait continuer à venir faire du sprint classique. Lucas arrive en finale dans une neige brassée, mouillée et sur une piste qui allait au-delà des trois minutes de course. C’était très physique et il fait un très beau tournoi. Bien entendu, on ne retient que les médailles, mais sa performance est notable tout comme celle de Renaud Jay qui termine huitième et réalise sa meilleure performance en carrière sur des championnats du monde. On a des garçons qui ont répondu présents au bon moment avec une densité très forte. »
Petite déception pour Richard Jouve
« Pour Richard [Jouve], il y a de l’attente et de l’envie. Tout le monde veut qu’il sauve la France mais aujourd’hui [jeudi], on a aussi d’autres athlètes qui répondent présents. Il a eu un petit souci dans le canard et cela ne l’a pas aidé. Ce sont des faits de course et cela bascule du mauvais côté. Il pouvait passer en lucky looser pour quelques centièmes et l’histoire aurait pu être différente mais elle ne l’a pas été. C’est la vie et la vie n’est ni juste ni injuste. On sait que cela se joue sur du détail et on l’accepte. Cela a été une déception pour lui donc je suis à la fois extrêmement fier et euphorique pour Jules Chappaz mais aussi triste pour Richard Jouve. Mais cela n’est pas fini pour lui ! On verra pour la suite mais on le connaît et on compte sur lui. »
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