SKI DE FOND – Le Suisse Toni Livers change d’écurie. Il quitte Rossignol pour Salomon.
Le ski de fond a aussi son mercato. Toni Livers, pilier du team Jobstation – Rossignol, rejoint Salomon. Le Suisse vient de l’annoncer sur son compte Facebook. « Merci Rossignol pour le soutien et toutes les expériences les dernières années. Un grand merci à Simon Caprini pour le travail en coupe du monde et à Stéphane Mouton et tout le team Jobstation – Rossignol, en spécial Guilhem de Lajarte (Jobstation), pour les bons moments passés ensemble », écrit-il.
Un fondeur dans l’histoire
Toni Livers est l’un des meilleurs fondeurs helvètes. Notons, à son palmarès, la première victoire individuelle et le premier succès du relais suisse en coupe du monde. La gloire lui est tombée dessus à Davos, en 2007 sur un 15 km libre. Puis, c’est avec Curdin Perl, Remo Fischer et Dario Cologna qu’il remporta la relais de La Clusaz en 2010.
Toni Livers est né dans le petit village de Trun perché dans les Grisons, il a passé une partie de son enfance… dans les champs et sur un tracteur. Jusqu’à l’âge de 15 ans, il aida tous les étés, avec ses deux sœurs Sereina et Catrina, ses parents à la ferme familiale. En 2016, il confiait à notre site : « On vivait dans la montagne, on prenait la fourche dans les pentes raides, je descendais en vélo chercher le courrier avant de remonter la pente pendant une heure… En fait, on était ensemble dehors du matin au soir. C’était parfois dur mais c’était une belle vie. »
« Enfants, on accompagnait les parents dans les champs : eux travaillaient et nous jouions avant de les aider ensuite une fois un peu plus grands, racontait pour sa part sa sœur Catrina qui réside toujours à Trun. Ce travail a donné une condition physique à Toni qui, depuis tout petit, a toujours été très sérieux et concentré dans ce qu’il faisait. C’est une fierté pour toute la famille et nous l’accompagnons parfois à Oslo, Falun, Oberstdorf ou Turin et le regardons souvent à la télé. »
Quatre olympiades
A la maison, on ne parle que le romanche – 4e langue nationale pratiquée par 60 000 Suisses. Quand l’adolescent qui sillonne les pistes du coin en ski de fond depuis ses 8 ans, tente sur un coup de tête – et réussit avec un ami – le concours de l’école des Sports, il doit se mettre tardivement à l’allemand ! Cinq années de formation aux côtés d’hockeyeurs, de tennismen, de skieurs alpin affinent les qualités du futur champion qui deviendra plus tard garde-frontières. Une rencontre décisive avec Gjetil Holson, un entraîneur norvégien, a marqué le sportif : « Il m’a amené vers le haut niveau, m’a fait comprendre que la tête est aussi importante que les jambes », disait encore l’athlète à Nordic Magazine. Il découvrit le circuit de la coupe du monde à Davos en 2003.
Aujourd’hui, Livers compte déjà quatre olympiades à son actif : Turin, Vancouver, Sochi et Pyeongchang.
Au sein du team Jobstation – Rossignol, il a remporté, en 2016, le classement général de la FIS Worldloppet Cup.
Photos : NordicFocus