Ski de fond : Johannes Hoesflot Klæbo rattrapé par ses émotions
Les Mondiaux de Trondheim finiront dimanche. Durant dix jours, les athlètes seront passés par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Il y a ceux qui auront brillé et les autres qui rentreront à la maison avec le sentiment d’être passés à côté. « Il va falloir relever la tête », confiait par exemple Jules Chappaz après le team sprint. « C’est dur de passer à côté », abondait Richard Jouve. « L’après-course a été difficile », témoignait Hugo Lapalus après le 10 km classique.
L’investissement est si important – les championnats du monde n’ont lieu que tous les deux ans, c’est un événement à part – qu’il n’est pas rare que les émotions prennent le dessus.
Des larmes, il y en a eu beaucoup depuis le coup d’envoi des épreuves. Vendredi, Kristin Austgulen Fosnæs a craqué après la ligne d’arrivée. La Norvégienne venait de perdre trente-sept secondes lors de son relais, ce qui avait permis aux rivales suédoises de triompher. La veille, c’est un Suédois qui s’était littéralement écroulé. Truls Gisselman venait de chuter dans une descente juste avant de lancer son coéquipier, alors qu’il skiait en deuxième position derrière la Norvège. « Ce devait être une très bonne journée, c’est devenu probablement la pire chose qui me soit arrivée dans la vie », a-t-il déclaré en pleurs, comme l’a rapporté Expressen.
Truls Gisselman i tårar efter VM-bronset i herrarnas stafett 🫶🏆 pic.twitter.com/Dpd0QULkNW— Viaplay Vinter (@ViaplayVinter) March 6, 2025
Après le skiathlon, la carapace de Jan Thomas Jenssen s’est également craquelé. Dans sa ville natale, il a terminé à la quatrième place, manquant de peu la médaille de bronze après une arrivée serrée. Une photo finish a été nécessaire pour départager les Norvégiens se disputant l’argent et le bronze.
C’est donc à fleur de peau qu’il s’est présenté en zone mixte. Quand un journaliste lui a demandé comment il se sentait, il a éclaté en sanglots. « Je garderai ce jour en mémoire jusqu’à ma mort. J’étais censé monter sur le podium aujourd’hui. Et j’y parviens presque. Je suis fier. Fier d’être ici », a-t-il confié.
Un reporter du quotidien Dagbladet présent à Granåsen rapporte que la Suédoise Jonna Sundling a quitté ébranlée le stade après la cérémonie des fleurs du skiathlon. Tout comme Therese Johaug quand elle a réalisé que l’or lui avait glissé des mains pour atterrir dans l’escarcelle d’Ebba Andersson, ou Frida Karlsson, quatrième : « C’est nul », jugeait-elle au micro d’Aftonbladet.
Sur la même course, les yeux d’Astrid Oeyre Slind étaient pareillement humides après que son ski ait glissé lors du changement de ski et que ses chances de médaille aient été ruinées.
Lors de l’individuel, Martin Loewstroem Nyenget a aussi perdu pied après avoir franchi la ligne d’arrivée. Il était tombé alors qu’il luttait pour une place dans le top 3. « Je rate la chance de ma vie », a-t-il lâché à VG.
Aux Mondiaux, on n’a pas seulement sangloté après avoir trébuché. Lors de la cérémonie des médailles du skiathlon, Johannes Hoesflot Klæbo a bien eu du mal à retenir ses larmes. Le roi de Trondheim était très ému au moment d’être honoré pour son premier titre mondial en distance. Il ne savait pas encore qu’il était en chemin pour un grand chelem. Il ne lui reste plus qu’à gagner le 50 km.
Si Erik Valnes a aussi pleuré, c’est pareillement de joie. Après avoir décroché une médaille d’argent sur le 10 km classique, il s’est isolé sous les flocons de neige et a enfoui son visage prenant appui sur une barrière. Souffrant du dos, le Scandinave n’avait pas pu participer au sprint. La douleur était trop forte. Il était donc revenu du diable vauvert.
Les Mondiaux, c’est donc à la fois le paradis et l’enfer.
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