Ski de fond : fin de parcours pour Emilien Louvrier
Le 13 février 2022, le fondeur franc-comtois Emilien Louvrier a vécu son jour de gloire. En remportant ce dimanche-là et à seulement 22 ans La Transjurassienne, il avait effectivement atteint un Graal inattendu, décrochant la précieuse cloche Obertino. « Je n’ai fait que pleurer pendant cinq minutes », confiait ensuite sous le soleil jurassien celui qui était licencié au ski club des Verrières-La Cluse.
En ce premier jour du mois de septembre 2023, un an et demi plus tard, Emilien Louvrier, porté par sa foi catholique, annonce dans les colonnes de Nordic Magazine avoir décidé d’arrêter le ski de fond de compétition.
- Pourquoi avez-vous décidé d’arrêter le ski de fond de haut niveau ?
J’ai pris la décision d’arrêter ce printemps. Dans la tête, c’était déjà compliqué l’hiver dernier parce que j’avais un peu plus de mal à m’accrocher et plus trop d’objectifs. Cela me paraissait donc logique d’arrêter.
- Cela a-t-il été compliqué de prendre cette décision ?
Je suis beaucoup dans la foi catholique et c’est vraiment cela qui cible ma vie et qui me dicte tout. J’arrive assez bien à discerner ce qui est bon pour moi et ce qu’il se passe dans ma vie. Là, je peux dire que ma priorité n’est plus le sport, mais ma foi qui est vivante en moi et qui m’a fait arrêter le ski de fond. Je n’ai pas de remords parce que remporter La Transjurassienne en 2022 était vraiment un accomplissement et une vraie rencontre dans ma foi catholique. Cela m’a ouvert beaucoup d’horizons.
- Comment se matérialise cette foi que vous décrivez comme vivante en vous ?
Le sport a été mon école pour apprendre à connaître mon moi profond. A travers les émotions et tout ce que l’on peut vivre, d’une certaine manière, on se rapproche beaucoup de Dieu sans forcément s’en rendre compte. C’est cela qui m’a porté et je sens intérieurement que cela m’a fait rentrer dans une certaine humilité et un schéma où je sentais la présence de Dieu en moi et que j’étais, entre guillemets, son fils. J’avais une mission autre que le sport à faire véhiculer dans mon parcours de vie. Cela se matérialise à travers tout ce que je peux faire aujourd’hui dans la paroisse et le message que je peux porter au quotidien dans tous les horizons où je peux amené à être porté par Lui. C’est au quotidien que j’essaie de porter l’amour partout où je peux aller.
- Quel est votre nouveau quotidien ?
Depuis ce printemps, j’ai fait beaucoup de discernement intérieur pour connaître mon avenir. Pleins d’horizons s’ouvrent à moi : je peux aussi bien devenir prêtre que rentrer dans les ordres en devenant moine ou religieux. A l’heure actuelle, j’ai un suivi spirituel en allant à la messe tous les jours et en pratiquant beaucoup. J’essaie d’aider ma paroisse, mais je n’ai pas pour le moment une vocation particulière. Je me laisse un peu guider et je vis au jour le jour.
- Sur le niveau sportif, on imagine que votre victoire en 2022 sur La Transjurassienne retient votre attention…
[Rires] Cela a été le moment marquant de toute ma vie jusqu’à maintenant ! C’est vraiment cela qui a été essentiel pour moi sur les plans sportifs, spirituels et familiales. J’ai tout vécu en une seule journée avec la puissance de la spiritualité qui m’a fait gagner cette course, ma famille qui était unie et réunie avec moi et la satisfaction sportive d’avoir accompli quelque chose de fort dans ma carrière.
- Vous avez aussi gagné quelques autres courses réputées, à l’image des Belles Combes ou du marathon du Turchet : vous n’avez jamais eu envie d’intégrer un team ?
La saison 2022 a effectivement été riche en victoires sur des courses que je n’avais jamais pensé gagner dans ma vie ! J’y allais, je découvrais et je gagnais. Cependant, cela n’a jamais fait partie de mon identité de rejoindre un team parce que j’ai toujours été entraîné par mon papa, sans trop me prendre la tête avec un plan d’entraînement précis. C’était une attache que j’avais et qui faisait partie de ma particularité. Cela m’a aidé et m’a porté vers des victoires inattendues.
A lire aussi
- La Transjurassienne pour Emilien Louvrier
- La Transjurassienne : l’album photo de la victoire d’Emilien Louvrier
- La Transjurassienne : la victoire d’Emilien Louvrier en vidéo
- Les résultats complets de la 32e Rubatée verte, remportée par Emilien Louvrier
- Emilien Louvrier remporte le Marathon du Turchet
- Emilien Louvrier : « Performer aussi bien sur le trail que sur les skis »
- Emilien Louvrier et Solène Faivre remportent le 42 km classique des Belles Combes
- Emilien Louvrier et Céline Chopard-Lallier s’imposent aux Belles Combes
- Emilien Louvrier et Céline Chopard-Lallier s’imposent sur la Traversée de la Haute-Joux
- Risouxloppet : Emilien Louvrier ajoute une victoire à son palmarès
- Emilien Louvrier ouvre la saison dans le Jura en gagnant la Course du Mont Noir
- Nordic Story : Emilien Louvrier
- Le questionnaire ski nordique d’été : Emilien Louvrier
Les cinq dernières infos
- Biathlon | Caroline Colombo, toujours gênée par une neuropathie plus d’un an après son déclenchement : « Ma fracture ouverte de la cheville, c’était quelque chose de banal par rapport à ce que je vis »
- Biathlon | Ski nordique : le programme du samedi 9 novembre
- Biathlon | Canmore : Nadia Moser et Logan Pletz vainqueurs sur les poursuites des sélections canadiennes, Lisa Cart-Lamy neuvième
- Biathlon : blessé à la main durant l’été, Tero Seppälä a adapté sa préparation
- Ski nordique : le CNSNMM inaugure ses espaces Horizon et Haute Performance en présence de Lou Jeanmonnot
La rédaction de Nordic vous conseille de lire aussi :
1 Commentaire(s)
Leave a Reply
Annuler la réponse
Leave a Reply
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Zorg
01/09/2023 à 12 h 27 min
Merci pour ce sujet. Bon papier, beau témoignage.