Ski de fond : une saison marquée par la fatigue et les doutes pour Victor Lovera
Réintégré au sein du collectif relève de l’équipe de France de ski de fond au printemps dernier, Victor Lovera n’a cependant pas connu l’hiver qu’il espérait. Vainqueur de la course du Martin Fourcade Nordic Festival en fin d’été, le Chartrousin a ensuite couru après ses meilleures sensations tout au long de la saison.
S’adjugeant – avec la manière – la Foulée Blanche en janvier, le fondeur de vingt-trois ans n’a ensuite disputé que quelques courses sur la coupe de France ou à l’international sur des épreuves populaires comme le Marathon de l’Engadine. Pour Nordic Magazine, le jeune homme a accepté de revenir sur son exercice 2023/2024.
- Quel premier bilan tirez-vous quelques semaines après la fin de saison ?
En termes de résultat, c’est un très mauvais hiver. Pour moi, ma saison était terminée à la mi-janvier. Derrière, il n’y avait plus d’objectif important. Je suis arrivé fatigué et malade dès le début de saison et les premières courses. Je pense que nous n’avons pas su garder la forme au bon moment. Cela fait six, sept mois que je suis vraiment fatigué. Nous n’avons pas su gérer cela avec Mathias [Wibault, coach de l’équipe de France relève].

- À quoi peut-être due cette méforme ?
C’est un mélange de tout. J’ai eu le Covid juste après le Martin Fourcade Nordic Festival [où il l’a emporté, N.D.L.R]. J’ai très vite repris l’entraînement, voire même trop vite. Je faisais beaucoup trop de volume alors que je m’étais déjà beaucoup entraîné en août. Derrière, je suis arrivé crevé aux championnats de France de ski-roues à Arçon à la mi-octobre. J’étais complétement hors de forme. Cela ne m’a clairement pas aidé à avoir confiance. Au fond de moi, j’ai su très tôt que cela allait être une saison difficile.
« Je ne me faisais plus du tout plaisir »Victor Lovera à Nordic Magazine
- Comment gériez vous cette période ?
Cela n’était pas évident car je ne me faisais plus du tout plaisir. Sur les FESA Cup et la coupe de France, je me demandais ce que je faisais là. En premier lieu, il fallait que je retrouve du plaisir à travers ce que j’aime et avec les copains comme cela a pu être le cas sur la Foulée Blanche.

- On imagine que cela n’a également pas été simple à gérer d’un point de vue mental…
Il y a eu beaucoup de doutes et il y en avait déjà à la mi-octobre. Pendant les mois de décembre et janvier, je me disais que cela n’avait aucun intérêt de continuer à faire du ski pour ça. C’était quand même compliqué.
- Y a-t-il tout de même quelques aspects positifs à tirer de cet hiver ?
En plus de ne pas être en forme, je n’ai pas eu beaucoup de chance mais il y a tout de même quelques petites choses positives. Au fond de moi, je sens que j’ai progressé. Mais je me suis assez vite tourné sur la saison prochaine.
« C’est très important pour moi d’être au cœur de mon projet »Victor Lovera à Nordic Magazine
- En parlant de l’hiver à venir, vous êtes-vous déjà penché sur ce dernier ?
J’ai eu du temps pour y réfléchir. Déjà, j’ai su très tôt que je ne serai pas dans les groupes fédéraux l’hiver prochain. Cela m’a permis de me projeter rapidement. Je vais faire ce que j’aime. C’est très important pour moi d’être au cœur de mon projet. Dans les équipes de France, c’est plutôt le collectif qui est mis en avant et c’est une vraie chance. Mais j’aime bien aussi faire mon propre chemin. Je ne sais pas encore quelles courses je vais viser et ni quels seront mes objectifs. Je veux plus penser à la manière et à comment je vais faire pour être le meilleur. Ce que j’aime dans le ski de fond, c’est m’entraîner et me faire plaisir.

- En sortant des groupes fédéraux, cela vous rapproche-t-il d’un retour au Team Vercors Isère ?
Oui, j’évoluerai avec le Team Vercors Isère. Ils m’ont déjà accompagné cette année sur les longues distances et c’est un groupe avec lequel je vis bien. Je suis très bien entouré avec des amis et des coachs qui commencent à me connaître. C’est une vraie chance d’avoir cette équipe pour m’accompagner.
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