Ski de fond : le « nouveau challenge » de Vincent Vittoz
Quelques semaines après avoir quitté son poste d’entraîneur physique de l’équipe de France masculine de ski de fond, le Cluse Vincent Vittoz, 47 ans, devient, ce printemps, coach du groupe B féminin de ski de fond. De retour dans le giron de son sport de toujours, le champion du monde 2005 a accepté de revenir pour Nordic Magazine sur sa nomination. Entretien.
- Vous revoilà entraîneur de ski de fond à la Fédération française de ski : après la fin de l’aventure en biathlon, comment cela s’est-il passé ?
Très vite, Olivier Michaud [directeur des équipes de France de ski de fond, NDLR] m’a témoigné de sa confiance et m’a dit que si je voulais revenir sur un projet dans le ski de fond, il y aurait certainement des opportunités. Après cela, il a fallu qu’ils fassent [sous-entendu à la FFS, NDLR] leurs bilans et qu’ils analysent leur saison pour voir comment je pouvais être intégré au dispositif. En parallèle, j’avais une réflexion personnelle. Je me demandais si ce n’était pas l’occasion de tirer un trait sur le coaching et de repartir dans d’autres domaines.
- Finalement, la balance a penché vers la poursuite de votre chemin en tant qu’entraîneur : pourquoi ?
Je reste un passionné, j’aime le terrain et j’ai encore envie de partager mon expérience. Ce sont les raisons pour lesquelles j’ai accepté la proposition d’Oliver [Michaud] sur ce rôle à la fois d’entraîneur de l’équipe de France relève dames et de responsable OPA Cup, un circuit que j’ai déjà connu par le passé. C’est pour moi un nouveau challenge. Il y a forcément beaucoup de motivation. Quelque part, il y a du renouveau là-dedans. Ce qui est toujours important, c’est de garder de la motivation et de se remettre en question. J’espère pouvoir donner le meilleur de ce que je connais pour accompagner la relève féminine !
- Dans quel état d’esprit revenez-vous dans le monde du ski de fond après une aventure dans le biathlon qui s’est terminée plus rapidement que prévu ?
Cela ne faisait effectivement pas partie de mes projets il y a un an ! C’est pour cela qu’il y a eu un temps de réflexion personnelle. Maintenant, je reviens motivé et avec des objectifs élevés à atteindre. On a la chance aujourd’hui dans le ski de fond d’avoir des leaders, aussi bien dans l’équipe masculine que féminine alors que ce n’était peut-être pas le cas il y a sept, huit ans en arrière dans le secteur féminin.
- Quelle va être votre principale mission dans ce nouveau rôle ?
L’objectif va vraiment être de mettre de la concurrence et d’étoffer ce groupe coupe du monde dames en dispensant aux fondeuses toute la formation dont elles ont besoin comme la capacité à tenir un entraînement régulier de haut niveau. Il y a des leaders qui pourront nous montrer la voie et qui montreront que c’est possible [de performer au plus haut niveau mondial]. C’est intéressant.
- Après cinq ans comme coach physique de biathlon, va-t-il y avoir un temps d’adaptation pour redevenir entraîneur de ski de fond ?
Je ne pense pas. Avant le biathlon, j’avais fait cet entraînement du fondeur pendant sept ans avec le groupe U23 garçons. De toute manière, quand on est coach, on est en constante évolution en essayant d’apporter chaque année une petite touche de nouveauté. Je dirais que c’est une réflexion intellectuelle permanente de remise en question. Pour moi, le vrai changement, c’est de prendre en charge un groupe féminin, ce qui ne m’est encore jamais arrivé. C’est une nouveauté, mais j’espère avoir assez d’expérience pour les accompagner.
- Vous allez être en binôme avec Mathias Wibault sur le groupe OPA et avec Alexandre Pouyé, coach du groupe coupe du monde, sur la filière féminine : les connaissez-vous ?
J’ai pu côtoyer Mathias [Wibault] quand il était athlète et moi entraîneur sur le circuit OPA. On a encore peu échangé sur l’entraînement, mais je connais toutes ses qualités et sa passion pour le ski de fond. Alexandre [Pouyé], c’est quelqu’un que j’ai eu athlète pendant quatre ans dans le groupe U23. Je le connais bien. Il a bifurqué dans la voie du coaching avec beaucoup de motivation. Il apporte beaucoup d’analyses. C’est déjà intéressant de discuter avec lui.
- Pendant vos années biathlon, gardiez-vous un œil sur le ski de fond et, donc, sur les athlètes que vous allez coacher à partir de ce printemps ?
Bien sûr ! De loin, mais j’ai continué à suivre l’ensemble du nordique et je continuerai à l’avenir à suivre le biathlon. En revanche, j’ai perdu un petit peu le contact avec le ski de fond en n’étant plus sur le terrain. Je n’ai donc pas le regard pour juger des niveaux de performance. J’ai suivi certaines courses, mais c’était toujours un petit peu lointain.
- Au-delà de rôle d’entraîneur, vous être également responsable OPA : quel est le périmètre de ce poste ?
Sur la facette coordinateur OPA, il y a un projet sportif à monter en collaboration avec les cadres de région [comité] qui ont sous leurs ailes les U20. Il faut qu’on arrive à créer de l’échange pour qu’on puisse bien les intégrer une fois qu’ils viennent sur les OPA Cup et les Mondiaux juniors, qui sont un objectif important. Il faut que ces jeunes connaissent les personnes avec lesquelles ils seront en contact sur ces événements. Pour moi, la priorité va à l’entraînement, mais ce rôle de coordinateur OPA prend, cette année, une importance supplémentaire. Ce projet sportif m’intéresse parce que la relève se construit dès la catégorie des moins de 20 ans, qui est charnière. L’idée n’est pas de les laisser de côté, mais de tout faire pour pouvoir les accompagner et les intégrer rapidement à la relève du ski de fond français.
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