Ski de fond : Vincent Vittoz emballé par les premiers stages passés avec son nouveau groupe
Depuis le mois de mai dernier, le Cluse Vincent Vittoz est de nouveau un entraîneur de ski de fond. Après de nombreuses années passées à coacher des biathlètes, le seul champion du monde français de fond spécial est effectivement revenu à ses premiers amours au printemps quelques semaines après avoir été contraint de quitter ses fonctions à l’équipe du groupe coupe du monde masculin de biathlon.
Pour Nordic Magazine, après avoir passé quatre stages en compagnie de ses fondeuses du groupe relève, Vincent Vittoz a accepté de se confier sur ses nouvelles missions. Entretien.
- Comment s’est passée la prise de contact avec votre nouveau groupe composé de Maëlle Veyre, Julie Pierrel, Liv Coupat, Clémence Didierlaurent et Eve-Ondine Duchaufour ?
Forcément, il y a eu un premier temps de prise de connaissance pour apprendre à se connaître. On a fait un regroupement fin mai dans cet objectif, avec le but d’échanger et de fixer des objectifs de travail. Je voulais aussi expliquer ma vision des choses aux files et les grandes lignes de ce que je voulais mettre en place sur cette préparation. En retour, elles ont exprimé leurs volontés de travail et d’objectif. Après, les trois autres stages ont chacun eu une priorité de travail.
- Quels étaient ces points précis travaillés sur chacun des stages ?
On a fait l’ensemble de nos stages sur Prémanon, ce qui nous permet de gagner du temps sur un lieu que l’on connaît très bien. On fait un gros travail avec les personnes ressources du CNSNMM, comme Jonas Forot sur le pôle recherche. On s’appuie également sur Philippe Monnier-Benoît, notre préparateur physique avec qui on a engagé un travail sur la préparation musculaire. En juin, le but était donc de faire tout cela en mettant en place du testing pour ensuite encore plus individualiser la préparation pour les filles en fonction de leurs points forts et faibles. Ce stage a vraiment été axé sur la prise en compte de la préparation physique pour établir la programmation de manière individuelle.
- Qu’avez-vous fait sur les deux autres stages ?
Le suivant, on a plus travaillé sur les VO2 max et le tapis roulant où j’ai pu mettre l’accent sur la technique à l’occasion de plusieurs séances individuelles. Sur le tapis, on a des retours rapides qui me permettaient, après avoir observé sur les premiers stages leur manière de skier, de mettre en place mes idées et les points sur lesquels je voudrais qu’elles évoluent. Le dernier stage en date, disputé la semaine dernière, était l’occasion d’être avec le groupe coupe du monde. On était dans la continuité du travail engagé, mais il y a eu un petit plus avec ces quatre séances partagées avec les filles de ce collectif. Il y a aussi eu de la cohésion avec une course d’orientation en binôme pour apprendre à mieux se connaître. Cela a permis de voir qu’il y avait encore de l’écart dans certains secteurs, mais que, sur d’autres séances, elles ne sont pas si loin du compte. Elles ont des atouts à faire valoir.
- Juste après votre nomination, vous disiez dans nos colonnes avoir des objectifs élevés avec ce groupe : maintenant que vous les connaissez mieux, comment voyez-vous les choses par rapport à ces objectifs ?
Il faut avoir des objectifs élevés. Il n’y a pas de limites à se mettre sur les résultats, mais il y a forcément des axes de progression pour les filles. Cela se fera avec le temps parce que la maturité est plutôt tardive dans les sports d’endurance comme le ski de fond. En tout cas, il y a des beaux potentiels dans ce groupe. Elles doivent envisager de réussir à très haut niveau, c’est une certitude.
- Vous parliez un peu plus tôt des objectifs de travail à mettre en place pour les fondeuses de votre groupe : pouvez-vous nous dire quels sont-ils ?
On doit faire des choix parce qu’on a une multitude de manières et de possibilités de travailler au cours d’une préparation. Personnellement, je n’aime pas trop piocher dans un secteur et ne pas y revenir. J’aime bien travailler par bloc quitte à délaisser un secteur pendant une période dans le but que cela serve à quelque chose et que les athlètes puissent progresser. Le but était donc de définir certaines périodes avec de grands axes à travailler selon le moment de la préparation. Par exemple, on a fait un gros cycle de PMA en course à pied sur stade en juin et, derrière, on va peut-être plus partir sur du ski à roulettes.
- A chaque stage, vous intégrez des fondeuses qui ne sont pas dans les collectifs fédéraux : pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous faites cela ?
J’essaye effectivement de faire une séance avec les U20 ou U23 des comités qui sont aussi sur Prémanon. J’ai ainsi pu voir les Vosges fin juin, le Jura, et notamment Cloé Pagnier, mi-juillet, ainsi que Justine Gaillard et Mélina Berthet, du Dauphiné, la semaine dernière. J’aurai un échange avec la Savoie en août et restera à caler une séance ou deux avec le Team Haute-Savoie Nordic et les Alpes-Provence avant la saison. L’objectif est d’avoir un regard un peu plus large sur la filière féminine et de partager un moment lors de cette préparation, notamment sur la relève U20 avant l hiver.
- D’un point de personnel, vous entraînez des féminines pour la première fois : comment cela se passe-t-il ?
Il y a forcément un petit peu d’adaptation. On demande beaucoup d’engagement et je pense qu’on met un petit peu plus de vigilance avec des filles, on pose peut-être un petit peu plus nos mots. C’est quelque chose de paternel ! Je suis d’ailleurs surpris par l’engagement qu’elles mettent au quotidien et sur le terrain en ski à roulettes. C’est super et je sens que les filles adhèrent au projet. C’est agréable !
- Cet été, vous redevenez un coach de ski de fond spécial après avoir été pendant de nombreuses années un entraîneur de ski de fond en biathlon : comment se déroule votre réadaptation ?
Il me manque encore un petit peu de repères sur certains timing, comme les KO sprint, quand je me projette sur l’hiver. J’ai perdu certains réflexes, mais cela revient vite quand j’y réfléchi. Après, je suis emballé par le fait de revenir avec du classique. Le côté technique qu’on a moins à peaufiner avec un groupe coupe du monde m’emballe également. Je sens qu’il y a moyen de faire encore progresser sur ces points-là avec un groupe jeune comme j’ai actuellement !
La composition du groupe dont Vincent Vittoz a la charge
- Eve-Ondine Duchaufour – Ski Club du Grandvaux (Massif Jurassien) 🇫🇷
- Julie Pierrel – Ski Club Grand Bornand (Mont Blanc) 🇫🇷
- Maëlle Veyre – Ski Club Montgenèvre Val Clarée (Alpes Provence) 🇫🇷
- Liv Coupat – Bessat Sport d’Hiver (Forez) 🇫🇷
- Clément Didierlaurent – Ski Club Vagney Rochesson (Massif des Vosges) 🇫🇷
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