SKI DE FOND | VISMA SKI CLASSICS – Après les innombrables tergiversations quant au maintien, ou non, de la Vasaloppet, celle-ci aura bien lieu dimanche 1er mars entre Sälen et Mora, en Suède. Présentation de la plus grande course de ski de fond du monde.
Dites le simple mot »Vasaloppet » à un inconditionnel de ski de fond. Regardez son visage s’illuminer et comprendre que cette course constitue un mythe pour les fondeurs. La pérégrination de 90 kilomètres en Sälen et Mora, dans le comté suédois de Dalécarlie, s’effectue tous les ans le premier dimanche de mars. Tous les fondeurs de la planète veulent la disputer au moins une fois dans sa carrière et passer le portique d’arrivée de la Vasaloppet en premier est un rêve pour tous.
Une course mythique remplie d’histoire
Née en 1922 sur l’idée d’Anders Pers, rédacteur en chef d’un journal suédois, la Vasaloppet commémore l’interruption de la fuite du roi Gustave Vasa vers la Norvège à Sälen en 1521 pour revenir à Mora après avoir obtenu le soutien des habitants de la Dalécarlie. Elle n’a été annulée qu’à trois reprises. C’est dire si une annulation cet hiver aurait été vu comme un événement historique, et comme un marqueur du réchauffement climatique en cours…
Si 117 athlètes ont terminé la toute première Vasaloppet, ils sont aujourd’hui plus de 15 000 fondeurs à se présenter au départ de la reine des courses. Le temps de parcours a également été largement raboté puisque Ernst Alm, le vainqueur inaugural, avait mis plus de 7 heures 30 minutes alors que Jörgen Brink, lauréat en 2012 et recordman de l’épreuve, l’a terminé en 3 heures 38 minutes. Le meilleur chrono féminin (les fondeuses participent à la Vasaloppet depuis 1981 mais la course officielle n’a vu le jour qu’en 1997) est détenu par la regrettée Norvégienne Vikebe Skofterud avec 4 heures 8 minutes lors de sa victoire, en 2012 également.
Le plus grand fondeur de la Vasaloppet est le Suédois Nils Karlsson, aussi appelé Mora-Nisse, vainqueur de la course à neuf reprises : en 1943, 1945, 1946, 1947, 1948, 1949, 1950, 1951 et 1953. Le Vosgien Jean-Paul Pierrat est le seul Français a avoir remporté la Vasaloppet, c’était en 1978, un an après un succès lors de la Marcialonga.
De nombreux favoris
Cette année encore, de nombreux fondeurs vont figures d’épouvantails. La Suédoise Britta Johansson Norgen (Lager 157 Ski Team), double vainqueure en 2017 et 2019, est l’immense favorite chez les dames. Sa compatriote Lina Korsgren (Team Ramudden), les Norvégiennes du Team Koteng, Astrid Oeyre Slind et Kari Vikhagen Gjeitnes, le sont également. La Tchèque Katerina Smutna (eD System Bauer Team), lauréate de la course en 2016 un an après la victoire de la Polonaise Justyna Kowalczyk, sera également à surveiller avec sa coéquipière jurassienne Roxane Lacroix.
Du côté des hommes, c’est bien plus ouvert. Si le vétéran norvégien Anders Auckland (Team Ragde Eiendom), vainqueur en 2004, sera encore une fois présent ce sont d’autres fondeurs de son équipe qui risquent de prendre la lumière. Andreas Nygaard, champion de la Vasa 2018, Tord Asle Gjerdalen et Petter Eliassen seront effectivement aux avant-postes. Morten Eide Pedersen (Team Kaffebryggeriet), Stian Hoelgaard (Team Koteng), Marcus Johansson (Lager 157 Ski Team), Tore Bjoerseth Berdal (Team Koteng) ou les coureurs du Russian Winter Team peuvent également tirer leur épingle du jeu. Comme le Français du eD System Bauer Team Alexis Jeannerod. Le e-Liberty Ski Team, le Team Vercors Isère et le Team Nordique Crédit Agricole Franche Comté seront également présents en Suède.
Le Suédois Oskar Kardin (Team Ragde Eiendom), neuvième l’année dernière et deuxième de la Jizerska au début du mois de février, n’est pas sûr d’être au départ. La faute à une commotion cérébrale. Il a effectivement chuté lors d’un entraînement et sa tête a tapé la neige gelée. Depuis, il a régulièrement des maux de tête.
« J’attends que ça s’améliore, mais en ce moment il y a peut-être 20% de chances que je commence. La Vasaloppet est une course pour laquelle je m’entraîne depuis un an, c’est très ennuyeux ce qu’il m’arrive. » (Oskar Kardin sur le site de la Visma Ski Classics)
Un parcours relativement roulant
Si la Vasaloppet est aussi mythique, c’est parce qu’elle est longue, très longue… 90 kilomètres séparent Sälen de Mora. Si un climb point est placé dès le kilomètre 3 pour la première fois de l’histoire, la suite du parcours ne présente pas de difficultés majeures puisqu’il est en descente. Deux sprints sont placés sur le chemin des fondeurs, à Mångsbordana (kilomètre 24) et Evertsberg (kilomètre 47). Tout au long du parcours, des stations de ravitaillement sont placées et permettent aux participants de goûter à la fameuse soupe du myrtille (blåbärssoppa) et à la »Brioche Vasaloppet ». Autant de petites attentions qui font le mythe de cette épreuve…
Photos : Vasaloppet.