SKI HANDISPORT – À cause de la pandémie de Covid-19, les championnats du monde 2021 de para sports d’hiver de Lillehammer (Norvège), réunissant cet hiver le ski alpin, le ski nordique et le snowboard, ont été reportés à 2022. C’est tout simplement l’objectif de l’hiver qui part en fumée pour les équipes de France.
Ski handisport : « Une pilule difficile à avaler » pour Christian Fémy
Mercredi midi, Christian Fémy, le boss des sports d’hiver à la Fédération française handisport, a accusé le coup. « Pas très longtemps », explique-il à Nordic Magazine, mais la nouvelle était tout de même rude à accepter. C’est qu’il venait d’apprendre que les championnats du monde de para sports d’hiver 2021 de Lillehammer (Norvège), réunissant pour la première fois le ski alpin, le ski nordique et le snowboard, étaient annulés à cause de la Covid-19.
? Report des championnats du Monde des parasports de neige 2021 à Lillehammer, en 2022 en raison de la pandémie. ? Nos sportifs et staffs restent déterminés malgré ce coup dur. Direction les Jeux Paralympiques d’hiver #Pekin2022 ? #skialpin #skinordique #snowboard https://t.co/v9SeAkYPkI
— FFHandisport (@FFHandisport) November 26, 2020
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« On s’y attendait mais, paradoxalement, on s’y accrochait toujours un peu, confie-t-il. C’est sûr que c’est une grosse déception pour nos leaders parce que, dans leur projet de préparation aux Jeux paralympiques de Pékin, c’était une étape importante. D’abord pour valider le travail qu’ils ont fait cet été mais aussi pour leur palmarès. Ce sont des consécrations qui passent sous leur nez. C’est une pilule difficile à avaler. » Pour les nordiques, comme le Bornandin Benjamin Daviet, c’est la deuxième fois : en mars dernier, leurs Mondiaux de biathlon, censés être organisés à Östersund (Suède), avaient été annulés la veille des premières épreuves.
« On apprécie que cette décision ait été prise beaucoup de temps en amont, ça nous permet de nous adapter et de planifier », commente encore Christian Fémy. Si la déception est grande, la réaction de FFH, qui a directement réagi en enchaînant les réunions par visioconférences, a été à la hauteur. Après s’être attachés à rassurer les athlètes, comme le leader du para ski alpin masculin Arthur Bauchet qui était fortement contrarié par la nouvelle, il a été décidé de modifier le programme initial.
Une saison repensée
« Notre hiver devait être centré sur les Mondiaux et les épreuves tests sur les installations préolympiques. Tout cela ne sera pas possible dont nous allons changer notre programme en se projetant vraiment dans la préparation des Jeux sans les étapes intermédiaires de l’hiver », livre le directeur des sports d’hiver. Pas question pour autant de ne rien faire cette saison, même si les coupes du monde ne seront la priorité : « On regarde comment on va compenser cette annulation. On va peut-être aller sur des compétitions valides ou organiser des chronos avec certains pays, notamment les meilleurs de nos catégories. Pour le circuit de coupe du monde, toujours d’actualité, on n’ira pas s’il n’y a pas les Russes et les Ukrainiens, les deux meilleurs pays en ski nordique. Ça n’aurait aucune valeur », tranche-t-il.
L’heure est donc à la nouveauté pour les sportifs hivernaux handisports en cette année préparalympique. « On veut essayer de sortir du train-train habituel, confirme Christian Fémy. Notre priorité est de continuer à se préparer pour mettre nos sportifs élites dans une position de longue préparation en vue des Jeux de Pékin 2022 prévus dans 16 mois. »
L’hiver 2021/2022, marqué par les Mondiaux de Lillehammer en janvier puis les Jeux paralympiques en mars, sera ardu, mais le but ne sera pas de mener les deux projets de front : « Les Jeux seront clairement la priorité alors que les championnats du monde serviront de rampe de lancement. Il ne faudra pas se tromper d’objectif », termine le patron des sports blancs à la FFH.
Les nordiques n’ont pas été pénalisés par le deuxième confinement
« On ne peut pas dire qu’on a été trop pénalisés par le confinement pour l’équipe nordique. Ils étaient à Bessans la semaine dernière et ils y retournent le 3 décembre. Dans notre nouvelle logique, ils ont fait une course avec le comité du Dauphiné qui leur permet d’avoir une vision un peu différente grâce aux valides. On va regarder si on peut faire ça un peu plus souvent », révèle Christian Fémy. Rappelons que le groupe nordique de la FFH est composé d’Anthony Chalençon, Benjamin Daviet, Chloé Pinto, Karl Tabouret, Antoine Collomb-Patton et Loïc Cros.
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Photos : France Paralympique.