BIATHLON – Le patron du biathlon français, Stéphane Bouthiaux, revient sur la superbe performance du relais mixte champion du monde à Oslo. Il adresse aussi un coup de chapeau à ses athlètes, notamment Martin Fourcade en route pour un cinquième globe consécutif !
Stéphane Bouthiaux, de toutes les courses des mondiaux, un titre en relais mixte récompense vraiment la valeur d’une nation. On vous imagine forcément heureux ?
Oui forcément, les relais sont très prenants, c’est le genre de course qui récompense toute l’équipe : hommes, dames, staff et techniciens. Ça montre la vraie valeur de la nation. Et c’est vraiment une entame excellente pour ces mondiaux. Le relais mixte, je l’ai dit depuis longtemps, est la course la plus relevée avec chacun des deux meilleurs biathlètes de chaque nation. La course d’hier l’a encore montré.
Comment avez-vous vécu cette course sur le bord de la piste ?
C’était très anxiogène jusqu’à la fin de la course, du début à la fin en fait. Après les trois pioches d’Anaïs, ça partait pas top top, la chute de Marie est ensuite anecdotique et après coup, ce n’est pas plus mal qu’elle ait lancée Quentin dans le groupe de tête plutôt que tout seul devant.
Les filles comme les garçons ont tenu leur rang de favoris hier dans un relais pourtant ultra disputé, du rarement vu sur des championnats du monde…
Une arrivée à quatre biathlètes ensemble au dernier tir c’est rarissime ! La densité était énorme. Mais j’imagine que devant la télévision, les téléspectateurs se sont régalés !
Hier, Quentin a été le meilleur sur la piste
Quentin Fillion-Maillet a été impressionnant sur les skis face à Johannes Boe ou Arnd Peiffer. A-t-il retrouvé sa forme du début de saison ?
Hier, c’était le meilleur sur la piste, il réalise le meilleur temps de tous les relais. S’il garde cette forme et met les balles, ce sera le podium à la clé…
Martin Fourcade s’est vraiment employé dans le dernier tour pour décrocher le seul titre mondial qu’il lui manquait. Le collectif a-t-il joué un rôle dans sa performance ?
Oui et non. Quand on est en tête dans le dernier tour, on fait tout pour gagner. Il ne pensait pas forcément au collectif, il voulait passer la ligne devant et montrer aux autres qu’il est présent sur ces mondiaux. Par contre, une fois la ligne franchie, la joie collective a repris le dessus.
Individuellement, Martin Fourcade a marqué les esprits notamment de Schempp et de Boe dans ce dernier tour de piste. L’impact psychologique peut-il jouer un rôle dans les confrontations directes à venir ?
Oui, bien sur. Pas ce samedi sur le sprint ou sur l’individuelle la semaine prochaine, mais sur la poursuite et la mass-start, ça comptera, c’est évident. Tout le monde était dans le dur sur la piste, y compris Martin dans des sensations moyennes. En fait hier, à part Quentin, on n’a pas vu d’avions sur la piste.
Les adversaires de Martin ont baissé pavillon très tôt cet hiver pour le général
Martin Fourcade n’est plus qu’à deux doigts d’un cinquième globe consécutif. Imaginiez-vous une saison aussi énorme de sa part ?
Ça dépend aussi du niveau de ses adversaires. Il avait retrouvé la plénitude de ses moyens cet été après la mononucléose. On savait qu’il pourrait jouer le général de la coupe du monde. Ce qui différencié de l’an passé, c’est la qualité de ses opposants : Shipulin, dès janvier, avait perdu le général après un début de saison raté. Schempp, qui manque de régularité et a été malade, ont senti qu’ils n’avaient pas les moyens de jouer contre lui et ont baissé pavillon pour le gros globe en tout cas. Martin est plus fort et régulier cette année que l’an passé.
Il reste désormais quatre courses individuelles et deux relais à disputer. Décrocher une médaille d’or d’entrée de jeu enlève-t-il un peu de pression ?
Ça enlève surtout les doutes qu’on a toujours en tête avant une grande compétition, dans le staff, les techniciens. Ce résultat met en confiance et montre qu’on est dans le coup. On sait qu’on va pouvoir jouer devant sur toutes les courses.
Quelles sont vos attentes sur la suite des mondiaux aussi bien chez les dames que chez les hommes ?
Je ne me risque jamais à des pronostics… J’attends seulement que les athlètes soient à 100% de leur potentiel, qu’ils puissent s’exprimer du mieux possible. S’ils skient vite et mettent les balles comme ils savent le faire, les podiums seront au bout.
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Photo : Agence Zoom –
