La semaine dernière, l’Américaine Tara Geraghty-Moats, 28 ans, étonnait le monde du ski nordique en annonçant son passage momentané du combiné nordique, sport qu’elle a porté de tout son poids et dont elle était l’égérie depuis de longues années, au biathlon, le sport qu’elle pratiquait durant ses années juniors. Pour Nordic Magazine, la native du Vermont a accepté de revenir sur les raisons qui l’ont poussé à faire ce choix. Entretien.
- Vous avez annoncé il y a quelques jours faire une pause dans votre carrière de combinée nordique : pourquoi ?
Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi il était temps pour moi de faire une petite pause dans le combiné nordique. Mais j’y reviendrai assurément à un moment donné. C’est un au revoir, pas un adieu.
- L’annulation de quasiment tout le calendrier de la première saison de la coupe du monde féminine de combiné nordique de l’histoire est-elle un facteur prédominant ?
J’étais vraiment triste de cela… Cet hiver a été triste et morose à bien des égards pour beaucoup de personnes. Je ne peux pas dire que c’est ce facteur en particulier qui ait amené à ma décision mais ça en fait partie.
« La situation actuelle offre des opportunités limitées pour le combiné nordique féminin »Tara Geraghty-Moats à Nordic Magazine
- Quelles sont donc les autres raisons de votre choix de vous concentrer sur le biathlon ?
Tout d’abord, permettez-moi de dire que je suis extrêmement reconnaissante envers la FIS pour son travail acharné afin de développer le combiné nordique féminin. Je pense qu’ils ont fait du bon travail au cours des cinq dernières années. Mais je dois réfléchir à ma carrière et mes choix de vie en prenant en compte la situation actuelle. Et celle-ci n’est pas en faveur du combiné nordique : il offre des opportunités limitées pour les dames.
- En l’état actuel des choses, vous pensez donc avoir fait le tour du combiné nordique féminin…
Je ne suis pas une athlète parce que j’aime gagner, mais parce que j’aime m’efforcer d’être une meilleure sportive. Avec les ressources limitées dont je dispose, je pense avoir atteint mon plein potentiel en tant que combinée nordique. J’avais le choix entre passer mon temps à chercher de meilleures ressources dans le combiné nordique et à m’entraîner en tant que biathlète tout en passant du temps avec les gens de j’aime et en terminant mes études.
« J’ai les installations nécessaires pour devenir une biathlète de classe mondiale à seulement dix minutes de chez moi »Tara Geraghty-Moats à Nordic Magazine
- En remportant l’épreuve de Ramsau (Autriche), la seule de coupe du monde de l’hiver, vous avez remporté le premier globe de cristal de l’histoire du combiné nordique féminin : quelle est sa valeur ?
Pour moi, elle est inestimable. Cela me donne une immense confiance en moi-même et montre que même mes rêves les plus fous sont réalisables si je fais tout pour les atteindre.
- Paradoxalement, vous avez reçu ce globe le soir de la course des championnats du monde d’Oberstdorf (Allemagne), où vous n’êtes pas montée sur le podium : était-ce un échec ?
Je ne pense pas que les Mondiaux aient été un échec pour moi. Je suis réellement très fière du résultat que j’ai obtenu [elle a terminé à la cinquième place, NDLR] avec mes moyens du moment.
- Vous étiez biathlète chez les juniors : maintenant que vous avez 28 ans, que voulez-vous y faire ?
J’ai les installations nécessaires pour devenir une biathlète de classe mondiale à seulement dix minutes de chez moi, dans le Vermont. Ce que je peux dans le biathlon avec cela reste à voir. J’espère juste travailler dur et profiter au maximum de l’opportunité qui s’offre à moi.
« Je ne suis clairement pas concentrée sur le résultat, mais juste sur le chemin pour y arriver »Tara Geraghty-Moats à Nordic Magazine
- Vous êtes-vous fixée des objectifs dans le temps ?
Je n’ai pas encore assez de données pour me fixer ce genre d’objectifs. Je pense juste que, pour le moment, ce serait bien de se qualifier pour quelques OPA Cup ou IBU Cup. Je veux vraiment profiter du processus d’apprentissage. Je ne suis clairement pas concentrée sur le résultat, mais juste sur le chemin pour y arriver.
- Vous ne faites pas partie des collectifs de US Biathlon : comment cela va-t-il se passer ?
Restez à l’écoute, vous verrez quelle équipe m’a généreusement donné une place… Je ne peux encore rien dire là-dessus !
- En 2012, lorsque vous avez terminé 18e du sprint des Mondiaux juniors de Kontiolahti (Finlande), Lisa Vittozzi, Chloé Chevalier, Dzinara Alimbakava, Hanna Oeberg ou Lisa Theresa Hauser participaient également à cette course : ce serait un joli clin d’œil de les retrouver en coupe du monde…
Ce serait aussi que je trouve un million de dollars sur mon compte en banque en me réveillant. Des miracles se produisent, et il en faudrait pour que cela m’arrive [rires] !
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