Trail : une édition record pour l’UTMJ
Après le nombre d’inscrits établi à plus de 3700 personnes, l’Ultra Trail des Montagnes du Jura a connu, samedi, un autre record : celui du meilleur temps sur sa plus grande course depuis son existence (175 km), même s’il demeure difficile de comparer d’une année sur l’autre en raison des parcours et conditions climatiques différentes. Sous un soleil éclatant et un climat idyllique pour cette quatrième édition, c’est le Jurassien Dimitri Jean-Morel qui s’est adjugé la victoire, avec une confortable avance du début jusqu’à la fin.
Un succès acquis en 22 h 9 min 52, et ce, pour une première sur un Ultra Trail. Le Haut-Savoyard Nicolas Firmin (23 h 18 min 48) et le Bisontin Benoit Robelin (23 h 38 min 27) suivent sur le podium. A noter que le double vainqueur de l’épreuve en 2021 et 2022, Johan Fernandez, avait dû abandonner vendredi. Du côté des femmes, c’est à nouveau la Suissesse Kerstin Dusch qui a remporté l’UTMJ en 28 h 7 min 00.
Le Pontissalien David Brulport, ancien membre de l’organisation de l’UTMJ, a remporté la Franco-Suisse de 105 km en 11 h 05 min 31, repassant au Suchet devant le Français Mickaël Bree, qui termine deuxième. Le Jurassien Ludovic Bourgeois prend la troisième place tandis que la première féminine est Célia Gigout.
Sur la Renarde, le détenteur du titre depuis trois ans, Aleandre Boucheix, a laissé filer son titre, mais termine deuxième ex æquo avec l’Italien Massimo Paladin, déjà vainqueur ex æquo l’année dernière sur la Franco-Suisse. C’est le Jurassien Antoine Sy qui remporte cette épreuve sept minutes devant le duo. Chez les dames, la Bourguignonne Cora Mariotte, connue sous le pseudo de Cora On The Rocks, décroche le titre en 8 h 52min 20. Marion Jeandet et Axelle Piot complètent le podium.
La Chamois de 10 km, organisée pour la première fois, a tenu son objectif en permettant de rendre accessible à un plus grand nombre la course, dont les plus jeunes. Une jeune licenciée de Pontarlier âgée de 16 ans, Hélia Cescon a remporté la course chez les féminines tandis qu’un autre Doubiste âgée de 18 ans, Guillaume Henriet, a gagné l’épreuve chez les hommes.
Déclarations
Dimitri Jean-Morel, vainqueur de l’UTMJ : « L’Ultra Trail, ça me faisait rêver et c’était une grande première pour moi. Je voulais finir la saison avec cette distance sans forcément faire un résultat et aussi me tester sur une course de nuit. Je ne m’attendais pas du tout à cela, je savais que je pouvais gérer une course en partant le matin mais la nuit, c’était l’inconnu total. Je termine les jambes en compote, même si la joie cache la fatigue ; les derniers kilomètres étaient interminables. Je suis donc super content. Je voulais me lancer cette année et je n’avais pas prévu de courses après. De plus, c’est à côté de chez moi, je me sentais bien, la météo était parfaite, mes proches étaient là pour me soutenir et sans eux, cela aurait été impossible. Mais attention, il faut bien se préparer, c’est un gros travail en amont. L’effort n’est pas anodin. J’ai l’habitude de courir des distances de 70 km mais là, c’est différent. J’aime bien être seul, courir aux sensations et là, initialement, je n’avais pas en tête un chrono ou une compétition. Mais tout a fonctionné. Cela donne envie d’en refaire. »
Nicolas Firmin, deuxième de l’UTMJ : « Je suis satisfait mais extrêmement fatigué ; physiquement, je n’étais pas au top très rapidement au bout de 4/5 heures mais le mental a pris le dessus. C’était très dur et je n’ai jamais autant souffert en course. Je suis allé chercher loin cette deuxième place. J’avais un petit peu en tête ce qu’il s’est passé l’année dernière (erreur de parcours qui lui avait couté sa place et rétrogradé à la 4e place) et je voulais prouver que j’étais capable de faire le même chrono que j’avais fait l’année dernière, même en faisant la boucle à l’envers. Mais j’ai même fait mieux en étant plus rapide cette année. J’avais regardé quels autres coureurs il y avait et pour Dimitri Jean-Morel, j’avais vu qu’il était très bon sur les formats 70/80 et qu’avec sa jeunesse, ça pouvait être quitte ou double ; nous mettre la misère ou finalement aller trop vite mais il a fait une super première très impressionnante. »
Benoit Robelin, troisième de l’UMTJ : « L’arrivée c’était chaud (Martin Perrier termine juste derrière à 1 minute), j’étais tellement rapide que je pensais lui avoir mis facilement 5 minutes d’avance. Mais non, j’ai bien fait de pousser car il était juste derrière. Ce sera mon dernier Ultra et je suis content de terminer là-dessus. L’Ultra demande un volume d’entrainement énorme et je souhaite passer plus de temps avec ma fille. J’avais deux objectifs pour conclure ce type de distance : faire un podium pour terminer et le faire en moins de 24h. Mais cela a été super vite et il y avait des pointures. Cela demande beaucoup d’énergie, je me suis entrainé plus de 20 heures par semaine et je continuerai mais sur des distances plus courtes car je ne veux pas avoir un tel volume d’entrainement. Je reviendrai ici car j’aime les parcours et les paysages magnifiques ici. »
Kerstin Dusch, vainqueure de l’UTMJ : « C’était dur car j’aime bien les montagnes mais j’ai plutôt l’habitude de courir moins et de monter plus. Ici, il y a beaucoup de montées et descentes, on court beaucoup plus et je ne suis pas habituée et là j’arrive très fatiguée. Et il faisait presque trop chaud pour moi, j’étais contente de courir la nuit avec plus de fraicheur. Mais j’aime bien le Jura, qui est comme la Suisse, niveau nature. Je voulais me rattraper par rapport à l’année dernière où j’avais eu une pénalité de 2 heures ici en raison d’une erreur de parcours. Je voulais la faire une 2e fois. Et tout était bien mis en place. »
David Brulport, vainqueur de la Franco-Suisse : « Que du bonheur d’avoir remporté cette course ! Tout s’est bien passé à part un coup de moins bien à la Chapelle des Bois pendant la course. J’avais la motivation, les jambes, le beau temps était au rendez-vous même si j’ai eu un peu froid. Je pensais mettre 11h30, j’ai mis 11h05. Je suis second pratiquement tout le long et je passe devant à la montée du Suchet. J’ai mis du temps à venir sur lui mais dès que je l’ai doublé, j’y suis allé fort pour ne pas le laisser revenir. J’ai l’avantage de connaitre cet évènement parfaitement et les Montagnes du Jura pour avoir été dans l’organisation et à la base du projet et j’évoluais au PC course. C’est moins fatigant finalement de le faire en tant que coureur (rires) car avant je travaillais 72 heures ; du coup, cela a été un bonheur de voir tous les bénévoles et c’est grâce à eux et au temps qu’ils donnent qu’on peut réussir cela. Cela m’a fait vraiment plaisir d’avoir fait cette course qui me tient à cœur. »
Antoine Sy, vainqueur de la Renarde : « Je me suis décidé mi- aout de faire un long en fin de saison car j’avais fait des petites courses jusqu’à maintenant. J’avais tout fait pour arriver en forme aujourd’hui. Casquette Verte avait un petit souci de santé et j’en ai finalement profité aussi. De plus, j’adore le massif jurassien, j’appelle ça JuraKiffLand, je viens du Nord de Douai et je me suis installé depuis plus de 5 ans ici avec ma famille. J’avais fait les deux premières éditions sur la Franco-Suisse qui étaient mes débuts sur le long mais cela ne s’était pas super bien passé. J’’ai pris de l’expérience depuis sur ses formats là. J’ai fêté mes 30 ans à Métabief avec tous mes potes et j’aime bien cet endroit, le Suchet, le Mont d’Or, … J’ai adoré voir le Mont d’Or dégagé aujourd’hui. Je suis parti dès le début devant, je me sentais très bien mais il a fallu tenir sur la fin et il m’en manquait un peu mais ça a tenu. Je visais le top 5, donc cette victoire c’est le bonus. »
Cora Mariotte, vainqueure de la Renarde : « Je suis heureuse de terminer première. Cette année, j’ai toujours terminé deuxième ou troisième sur l’ensemble de mes courses de l’année et enfin ! J’en rêvais et j’ai mis tout ce que j’ai pu pour terminer cette course car j’étais en hypo à la fin ; j’ai mangé tout ce que j’avais sur moi pour aller au bout. J’ai sprinté les deux derniers kilomètres car j’avais peur de me faire doubler. Je ne pensais pas être passée sous les 9 heures, ouah c’est génial, je ne pensais pas que j’en étais capable avec la fatigue de mes dernières courses ! Je bats le temps de Manon Campano, vainqueur l’année dernière : je fais une meilleure performance et alors, là, c’est super. Je suis tellement fan de tout ce qu’elle fait. Je suis heureuse en plus de gagner ici dans le Jura car j’adore être ici. J’avais déjà participé l’année dernière et j’ai encore découvert des paysages. Et avec ce temps, c’était idéal. Cette victoire, je la garde sans problèmes. »
Guillaume Henriet, vainqueur de la Chamois : « J’avais prévu de partir fort, j’ai peiné un peu en montée, j’étais à bloc mais j’ai tout donné en descente. J’ai attendu le haut du Mont d’Or et j’ai réattaqué. C’était ma première participation car j’ai 18 ans et je ne pouvais pas faire les courses adultes avant car à partir de 20 ans. Le parcours était super sympa. C’est à côté de chez moi, je me suis donc inscrit et pourquoi pas la refaire l’année prochaine. »
Hélia Cescon, vainqueure de la Chamois : « Je ne m’y attendais pas du tout à gagner d’autant plus que je suis un peu malade. J’avais couru les deux dernières années sur l’UTMJ Kids et là, j’ai pu participer à la 10 km (ouvert à partir de 16 ans). J’étais cinquième longtemps et j’ai fait la différence en haut du Moron. »
Les classements
Podium UTMJ (175 km, 7000 D+)
- 249 partants dont 239 hommes et 10 femmes
- 69 abandons
- Barrière horaire 51 heures
Hommes
- Dimitri Jean-Morel : 22:09:52
- Nicolas Firmin : 23:18:48
- Benoit Robelin : 23:38:27
Dames
- Kerstin DUSCH : 28:07:00
- Joanne Remy : 34:52:04
- Lison Martinez : 39:04:24
Podium UTMJ en relais (175 km, 7000 D+)
- 17 équipes de 4 à 6
- Team Dole’Atre (Jonas Forot / Romain Jacquet / Arthur Grenier Boley / John Paget / Hugo Vuillet / Marie Janod) : 17:30:36
- Team Chaussettes (Hélène Mathieu / Benoit Jacquin / Anne Jacquin / Adrien Poty / Maxime Rouille / Sylvain Lambert) : 19:02:02
- Rail Junkies LKBG (Frédéric Guinchan / Florent Mousseron / Alexandre Buckhurst / Véronique Hansen / Richard Guinchan) : 21:25:15
Podium Franco-Suisse (105 km, 4000 D+)
- 450 partants dont 401 hommes et 49 femmes
- 23 abandons
- Barrière horaire 32 heures
Hommes
- David Brulport : 11:05:31
- Mickaël Bree : 11:05:31
- Ludovic Bourgeois : 11:26:4
Dames
- Célia Gigout : 12:54:09
- Delphine Monnier-Benoît : 14:25:06
- Aurore Tual : 14:42:36
Podium Renarde (75 km, 2600 D+)
- 528 partants dont 458 hommes et 70 femmes
- 32 abandons
- Barrière horaire 16 heures
Hommes
- Antoine Sy : 06:32:31
- Alexandre Boucheix et Massimo Paladin : 06:39:17
Dames
- Cora Mariotte : 08:52:20
- Marion Jeandet : 08:56:52
- Axelle Piot : 09:00:52
Podium Chamois (10 km, 900 D+)
- 305 partants dont 173 femmes et 132 hommes
- aucun abandon
Hommes
- Guillaume Henriet : 00:40:05
- Tony Scotton : 00:40:28
- Titouan Baud : 00:42:03
Dames
- Hélia Cescon : 00:56:34
- Montaine Soupizet : 00:56:51
- Virginie Bertrand : 00:57:04
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