Alexander Bolshunov est rentré en Russie. Le triple champion olympique a récemment effectué un stage à Seiser Alm, dans les Dolomites italiennes. Le 13 février, il a également participé à une course amateur, la Sudtirol Moonlight Classic, qu’il a remportée. Une présence qui n’est pas passée inaperçue et qui a été largement commentée, notamment dans la presse scandinave.
« Sa mission est désormais de se préparer du mieux possible pour le championnat de Russie », a déclaré l’entraîneur du skieur, Yuri Borodavko. La compétition débutera le 1er mars à à Kazan, capitale de la république du Tatarstan.
Dans les médias russes, le coach a laissé entendre que son protégé pourrait de nouveau se rendre à l’étranger pour s’entraîner. Sans donner plus de détails, si ce n’est pas que ce ne sera pas en mars, ni en avril.
Trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’exclusion des Russes et Biélorusses des compétitions sous l’égide de la Fédération internationale de ski (FIS) et de son équivalent pour le biathlon, l’IBU, faut-il s’attendre à un prochain retour des compétiteurs russes dans le concert des nations nordiques ? En janvier, le président de la Fédération internationale de ski (FIS), Johan Eliasch, avait ouvert la porte en estimant qu’ils pouvaient être réintégrés sous certaines conditions, comme cela avait été possible lors des JO de Paris 2024 : pas de drapeau russe, pas d’hymne national et aucun lien avec les forces de sécurité russes. « Les athlètes ne sont pas responsables de l’endroit où ils sont nés et ils ne devraient pas être pris entre deux feux », avait-il expliqué, comme le rapporte le Sweden Herald. Rappelons que Johan Eliasch brigue la présidence du CIO. Sept candidats seront en compétition lors de la 144e Session du CIO qui se tiendra du 18 au 21 mars en Grèce.
Après le Tour de Ski, la FIS a d’ailleurs sondé ses skieurs afin de mesurer leur état d’esprit sur cette question. L’enquête était anonyme. 51,8% ont prôné un statu-quo, 48,2 % une évolution de la situation, dont 13,7 % sans aucune restriction.
« Il y a eu une évolution ces dernières semaines. De plus en plus de gens pensent que les Russes reviendront et qu’ils participeront aux Jeux olympiques », constatait récemment le Franco-Britannique James Clugnet, élu à la commission des athlètes de la FIS, dans les colonnes du quotidien norvégien Dagbladet.
En Russie, le sujet fait en tout cas parler. « Il faudra attendre le printemps, lorsque les élections au CIO auront lieu, et voir dans quelle direction le vent va souffler », a par exemple déclaré Elena Välbe, la patronne de la fédération russe de ski de fond, dans une interview accordée à Sport 24.
Les instances sportives ne seront de toute façon pas hermétiques à ce qui se passe dans le monde. Depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, le contexte géopolitique se transforme. Le président russe Vladimir Poutine a parlé le 12 février avec le successeur de Joe Biden (le 12 décembre dernier, déjà, ils s’étaient téléphonés), les deux dirigeants devraient se rencontrer « avant la fin du mois » en Arabie saoudite. Qu’en ressortira-t-il ?
Pendant ce temps, les armes ne sont toujours pas tues. Depuis plusieurs mois, le biathlètes ukrainien Dmytro Pidruchnyi récolte les dossards des différents athlètes de la coupe du monde dans le but de les revendre sous la forme d’une tombola qui servira à financer un abri dans une école de son pays encore durement touché dans son conflit face à la Russie. Il y a quelques semaines, il avait posé sur Instagram avec le Suédois Sebastian Samuelsson qui avait volontiers accepté de participer à cet élan de solidarité, tout comme Elvira Oeberg, Johannes Thingnes Boe, Simon Eder, Julia Simon ou encore Justine Braisaz-Bouchet.
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