Le leader de l’équipe de France de saut est en stage à Chaux-Neuve. En retrait comme ses collègues en ce début de saison, il tente de comprendre ce qui cloche. Entretien sans langue de bois.
Vincent Descombes-Sevoie dans le ciel de Kuusamo (Photo Alain Grosclaude Agence Zoom)
Vincent Descombes-Sevoie, vous êtes en ce moment en stage physique et de saut à Chaux-Neuve. Comment sont les sensations et quel est l’objectif de ce stage ?
Nous sommes en stage depuis samedi midi, au niveau des sensations c’est encore en dents de scie, il y a de bonnes choses, pour obtenir de la confiance il faut de la régularité ce qui n’est pas vraiment le cas en ce moment. Le but est de répéter les bons sauts et d’obtenir un maximum de confiance tout en se faisant plaisir !
La saison de l’équipe de France de saut a moyennement commencé puisque l’équipe a manqué le deuxième tour du concours de Kuusamo. Qu’a-t-il manqué au collectif ?
Le début de saison est très difficile oui, je pense qu’au niveau de la technique tout n’est pas clair pour tout le monde, c’est difficile de dire exactement ce qui ne va pas, je pense que le saut à ski est un sport où tout peu changer très vite sans savoir pourquoi des fois, nous sommes dans une mauvaise passe, à nous de nous en sortir. Nous n’avons plus de farteur et avons changé 3 fois d’assistant cet été du coup ça rend les choses un peu plus dures à gérer. C’est peut-être comme si on faisait jouer l’ETG contre le Barça!
C’est difficile à encaisser ! »
Et de votre côté, comment vous sentez-vous en ce début de saison ?
Pour ma part, ce n’est pas évident non plus, je pensais revenir gentiment à un bon niveau fin novembre après un été en dedans (gagné 2 tests lors du dernier stage d’été) puis lors des premiers sauts à Lillehammer mon niveau a dégringolé. C’est difficile à encaisser car j’ai beaucoup travaillé 1 mois et demi de plus que d’habitude, la fin de saison dernière m’a vraiment boosté avec ce record de France, le titre et des tops 20 peut-être en ai-je fais un peu trop ? Pas assez de coupures ? J’ai envie de dire quand on aime on ne compte pas! je préfère ne rien regretter, j’ai travaillé dur et ça ne paye pas. L’hiver n’est pas fini, il reste beaucoup de compétitions alors il faut y croire et se battre.
« L’hiver n’est pas fini, il faut y croire et se battre » (photo Stanko Gruden Agence Zoom)
En termes de tremplin, comment situez-vous le K118 de Chaux-Neuve flambant neuf ? Quelles sont ses forces et faiblesses par rapport aux autres tremplins notamment scandinaves et allemands que vous connaissez par ailleurs?
Le tremplin de Chaux-Neuve est très bien, le stade en lui-même est un bon centre d’entraînement, j’ai passé un peu de temps sur le k57 m cet été.
La courbe de vol est un peu différente des autres tremplins avec un peu plus de hauteur en fin de saut, je pense qu’il faut faire pas mal de sauts avant de trouver la bonne technique mais pour nous Français nous devons être contents d’avoir un tremplin comme celui-là.
L’été prochain, il vous sera possible de sauter sur ce même tremplin avec une aire de réception en synthétique. Sera-ce un vrai plus que ce soit pour la préparation estivale ou pour les concours internationaux ?
C’est vrai qu’avec la possibilité de sauter aussi l’été nous allons pouvoir varier avec Courchevel et c’est une bonne chose surtout que ma belle-famille habite à Mouthe!
Avec Coline Mattel, vainqueur en coupe du monde ce week-end, ou Ronan Lamy-Chappuis, une nouvelle génération de sauteurs arrive. Quel regard portez-vous sur ces deux jeunes espoirs français ?
Coline n’est pas une surprise, depuis très jeune elle saute très bien, un petit peu plus difficile l’année dernière mais elle sait ce qu’elle veut, elle a travaillé la preuve ce week-end, je pense qu’elle va aller loin ! Ronan est un très bon gars, je m’entends très bien avec lui, il sait sauter, je pense qu’il faut qu’il prenne le temps et tout va bien se passer pour lui.