CHRONIQUE – Retrouvez chaque mardi toute l’actualité nordique norvégienne.
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Weng : favorite pour le gros globe
Avec la suspension de Johaug et le retour de Bjørgen émaillé de blessures, les médias norvégiens cherchaient leur fondeuse phare qui avait toutes les chances de remporter le gros globe. Avec deux week-ends de début de saison canons, Heidi Weng serait bien la grande favorite de l’hiver. Alors qu’elle ne comptabilisait que des podiums jusqu’à l’an dernier (une cinquantaine), Weng peinait à vaincre ses compatriotes. Une fois le compteur de victoires débloqué, la Norvégienne aussi semble s’être débloquée. Elle remporte ce week-end son premier sprint mais aussi son premier mini-tour avec l’art et la manière. Elle repart vers Davos avec le maillot jaune et 90 points d’avance, presque une victoire, sur sa concurrente directe Østberg.
« Puisque Charlotte Kalla et Marit Bjørgen ne feront pas le tour de ski, Weng et Østberg sont clairement les favorites », expliquait l’expert NRK Torgeir Bjørn dans le quotidien VG avant le week-end de Lillehammer. Il semblerait que ses prédictions ne soient pour le moment pas démenties.
Johaug : 14 mois de suspension
L’annonce est tombée cette semaine : l’agence anti-dopage norvégienne réclame 14 mois de suspension pour Therese Johaug. Une sanction assez lourde car la fondeuse a été jugée responsable de ce qu’elle avait ingéré et, fait aggravant, le sigle indiquant que la crème qu’elle a utilisée contenait des produits dopants était bien visible sur l’emballage. Heureusement pour elle, l’agence anti-dopage norvégienne a tout de même jugé que Johaug avait été négligente et n’avait eu aucune intention de prendre des produits dopants ce qui lui a permis d’échapper à une peine plus lourde. Bien entendu, la fondeuse peut encore faire appel même si les experts n’imaginent pas qu’elle pourrait être entièrement acquittée.
Heureusement, sa participation aux prochains Jeux olympiques n’est pas remise en cause. Elle pourrait même très bien s’y préparer bien qu’elle n’aurait que très peu de compétitions avant PyeongChang. Elle pourrait revenir plus forte que jamais et sa période de suspension ne serait pas plus longue que l’absence de Marit Bjørgen lors de sa grossesse. L’avantage est que Johaug n’aurait besoin de s’arrêter à aucun moment et pourrait se former tout au long de ces 14 mois.
La Norvégienne a d’ailleurs commencé à s’entraîner en solo, accompagnée tantôt par son frère, tantôt par le fils de l’ancien entraîneur national Skinstad. Lentement mais sûrement, la fondeuse met sur pied une petite équipe autour d’elle pour travailler au mieux durant sa suspension.
Martin Fourcade a d’ailleurs tenu à lui apporter son soutien lorsqu’il l’a rencontrée à Sjusjøen. « Je crois vraiment qu’elle est innocente », a-t-il déclaré aux médias norvégiens. « Je pense que la sanction est très, très dure. » Quant à l’affaire Sundby, le Français a appuyé sur le fait que les règles devaient être les mêmes pour tous. « Mais les médias ont peut-être été trop gentils avec Sundby, tout comme la sanction, et Therese Johaug en paye maintenant le prix », continue-t-il. « Son cas étant venu juste après celui de son compatriote, la peine est bien plus sévère que ce qu’elle ne mérite », termine le biathlète.
Northug vs Klæbo
Après le premier week-end impressionnant du jeune Johannes Høsflot Klæbo à Ruka, les médias l’attendaient au tournant sur le mini-tour de Lillehammer. Et Petter Northug Jr. aussi. Appelé le « nouveau Northug », le modèle original a bien évidemment été interrogé sur les capacités de son jeune compatriote. « C’est vrai qu’il y a des similitudes entre nous », avoue le fondeur au micro de la NRK : « Il est très impressionnant et je pense qu’il nous impressionnera encore. »
Du côté de Klæbo, il n’y a encore aucune stratégie mise en place pour battre Northug. En fait, le Norvégien voit même son aîné comme un véritable modèle. Néanmoins, pour sa famille et particulièrement son grand-père, hors de question de comparer Klæbo à son coéquipier : « on a déjà un Northug, ce n’est pas assez ? », s’indigne-t-il au micro de la NRK. Le grand-père est surtout fier de son petit-fils même s’il avoue que tout le tapage médiatique autour du jeune prodige les a pris de court. Et ça ne risque pas de s’arrêter de si tôt puisque Johannes Høsflot Klæbo a de nouveau frappé à Lillehammer où il n’a pas été seulement impressionnant sur le sprint mais aussi sur le 10km (avec une 13e place) et le 15 km (où il termine 2e). Bien mieux que Northug qui a terminé seulement 51e du 10 km et n’a pas pris part à la dernière course du week-end. La faute de son camarade de chambre Emil Iversen qui, selon ses propres dires, l’aurait fait dormir dans le fauteuil…
En tous cas, le premier duel terminé, les scores sont assez évidents :
Eckhoff : « le biathlon est plus intéressant que le fond »
« Le fond est un peu ennuyeux », a avoué Tiril Eckhoff publiquement. Aussitôt, elle s’est attirée les foudres de tout un pays. « Toute la Norvège est contre moi, maintenant », confie la biathlète à la NRK en riant. Mais Eckhoff maintient tout de même sa position, assurant au micro de la première TV norvégienne que le biathlon est bien plus excitant ces derniers temps que les compétitions de ski de fond. Pour preuve, au cours des huit dernières saisons, seules deux nations ont remporté le gros globe féminin de fond alors que, sur la même période, ce sont sept nations différentes qui se sont imposées en biathlon féminin.
Et cette année encore ne devrait pas faire exception à la règle avec au moins 6 prétendantes au titre d’après Eckhoff en biathlon : l’Allemande Dahlmeier, l’Italienne Wierer, la Française Marie Dorin-Habert, la Tchèque Koukalova et les deux Norvégiennes Olsbu et elle-même bien sûr. La Finlandaise Kaisa Makarainen pourrait aussi jouer le gros globe. Du côté du fond, d’après Tiril Eckhoff, seule la Finlandaise Parmakoski pourrait aller titiller les Norvégiennes Weng et Østberg.
« C’est quand même mieux de pratiquer un sport où il y a une vraie concurrence », conclut la biathlète.
Bjørndalen mécontent de Siegfried Mazet ?
L’ancien coach de Martin Fourcade aimerait en effet que le vétéran de la coupe du monde change ses habitudes au tir. La technique qu’utilise Bjørndalen depuis désormais une quinzaine d’années a fait ses preuves pour la légende du biathlon, mais elle est très exigeante et peut s’avérer difficile quand l’athlète est fatigué. Mazet lui a donc recommandé de s’améliorer en utilisant la technique la plus courante et utilisée par tous. « Je me suis beaucoup entraîné sur ma propre façon de tirer et ça marche pour moi », décrète pourtant Bjørndalen. Siegfried Mazet, quant à lui, assure au micro de la NRK ne vouloir qu’apporter sa philosophie à l’équipe norvégienne, tout en s’inspirant de la leur : « je ne suis pas une encyclopédie », affirme-t-il. Mais pour ceux qui penseraient que Bjørndalen n’apprécie pas le nouveau coach de tir, le vétéran du biathlon répond : « Siegfried est merveilleux et quelqu’un de génial pour échanger. Il a une grande expérience est c’est très agréable de l’avoir dans l’équipe. »
Saut : le plan de la Norvège pour remporter la Tournée des 4 Tremplins
Cela fait près de 10 ans qu’un Norvégien n’a pas remporté la Tournée des 4 Tremplins. Cette année, Alexander Stöckl a bien décidé d’y remédier. « Ca devrait venir vite maintenant même si je ne peux pas dire précisément quand », avoue le coach autrichien de l’équipe norvégienne dans les colonnes de VG. Si les premiers résultats de la saison ne sont pas les plus encourageants qui soient pour le moment, les performances de Daniel Andre Tande et son optimisme ont réussi à remotiver les troupes. « Je suis certain que le niveau des autres va bientôt revenir », expliquait encore la semaine dernière le sauteur.
Plus réaliste, Stöckl affirme que la seule manière de remporter la Tournée est d’avoir deux de ses athlètes parmi les meilleurs sauteurs de la coupe du monde. « On le voit bien avec l’Autriche », déclare Stöckl, « ils sont toujours deux à se battre pour la victoire comme ça, si l’un d’entre eux a une faille, l’autre prend le relais. Si seul Tande peut se battre pour la victoire, ce sera bien plus difficile. » L’entraîneur a aussi admis qu’il aurait aimé avoir Gangnes dans l’équipe mais, puisque le Norvégien est blessé, il devra faire sans et s’assurer que ses troupes s’améliorent assez vite pour être prêtes après Noël.
Conseils à Magnus Carlsen
En Norvège, les échecs sont considérés comme un sport de haut niveau. Grâce au jeune Magnus Carlsen, c’est même presque devenu glamour. Alors, forcément, quand le Norvégien s’apprête à affronter le Russe Sergey Karjakin en coupe du monde, les médias s’y intéressent de très près. Et puisque le ski est le sport national, les journaux n’ont pas hésité à demander aux fondeurs et biathlètes quels conseils ils donneraient à leur compatriote, joueur d’échecs.
« L’important est qu’il se concentre sur ce qu’il doit faire, pas sur la compétition et l’enjeu. S’il donne le meilleur de lui-même, il sera imbattable », affirme Ole Einar Bjørndalen dans les colonnes de VG. « Le résultat, l’attente de ses proches, ça ne doit être utilisé que d’une manière positif et tout ira bien », continue-t-il. Emil Hegle Svendsen est du même avis et ajoute : « il faut garder son sang-froid. »
Côté fondeurs, les journalistes n’ont pas hésité à les interroger en conférence de presse sur ce qu’ils pensaient de Carlsen. « C’est un peu n’importe quoi », s’étonne le spécialiste du fond suédois Pettersson face aux questions des médias. « Ca n’a rien à voir, les échecs ne peuvent être comparés au fond, c’est trop différent. » Pas question, donc, de donner des conseils au joueur d’échecs qui a dû se débrouiller avec ceux des biathlètes seulement. Bien lui en pris puisqu’il est de nouveau champion du monde.
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