CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
Klæbo 3 – Northug 1
World cup seier på distanse smakte godt? ?: Modica/ NordicFocus
Une publication partagée par Johannes Høsflot Klæbo (@johanneshk) le 18 Mars 2017 à 14h07 PDT
Une publication partagée par Johannes Høsflot Klæbo (@johanneshk) le 19 Mars 2017 à 13h51 PDT
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Après les mondiaux, Klæbo menait Northug d’un point. C’est officiel : il a remporté ce match à Québec en remportant le petit globe du sprint, sa première course longue distance et le mini-tour. « Historique » titrent les médias norvégiens.
« C’est incroyable, jamais je n’aurais imaginé ça au début de l’hiver, s’émerveille le jeune fondeur de 20 ans après avoir remporté son premier globe de cristal. Il faut que je lui trouve une place à la maison maintenant. » Johannes Høsflot Klæbo brise aussi toutes les statistiques : en seulement 12 départs coupe du monde, il monte sur 6 podiums et ne termine jamais au-delà de la 15e position. « C’est la nouvelle norme du sprint, affirme son coéquipier Pål Golberg au micro de la NRK. Il est impressionnant. »
Mais ses compatriotes ne sont pas les seuls à être impressionnés. Ses concurrents aussi, à commencer par les Suédois. « Il n’y a aucun mot pour le décrire, il est encore plus impressionnant que Northug, déclare Emil Jönsson. Petter est l’un des meilleurs fondeurs de l’histoire, mais Klæbo peut le battre. » Et il ne croit pas si bien dire ! Les statistiques prouvent que le nouveau prodige norvégien est encore plus prometteur que son aîné.
Si Northug a remporté sa première victoire à 19 ans contre 20 pour Klæbo, il ne fait que 14,3% de podiums sur sa première saison contre 50% pour le nouveau chouchou des médias. Ses entraîneurs vantent aussi la maturité du jeune fondeur à qui une carrière éclatante est promise. Celui que les journaux surnommaient « le nouveau Northug » s’est désormais fait un nom et il est attendu impatiemment l’hiver prochain, lors de la saison olympique où il vise l’or du sprint.
Northug en biathlon ?
Ecarté des épreuves de Québec et particulièrement remonté contre la fédération nationale, Petter Northug Jr. n’a pas hésité à le faire savoir à Vidar Løfshus par médias interposés. « Ça a été difficile de choisir de ne pas l’emmener, confie le directeur sportif du fond dans les colonnes de VG. Mais ses résultats n’étaient pas suffisants cette saison. »
Celui qui a affronté vents et tempêtes sans plier cette année après les affaires Sundby et Johaug et le manque de médailles masculines à Lahti a ensuite demandé à Northug de revenir en forme pour l’année olympique : « nous avons besoin de Petter aux JO. »
Quant au fondeur de Mosvik, sa seule réponse a été : « Combien de médailles mondiales ou olympiques l’équipe de fond masculine de Québec compte-t-elle ? Aucune. » Vidar Løfshus affirme pourtant que les relations entre la fédération et Northug sont bonnes… Ou en tous cas, meilleures qu’elles n’ont pu l’être.
Sauf que Petter Northug Jr. pourrait bien trouver un meilleur allié avec l’équipe nationale de biathlon qu’il a côtoyé ce week-end lors des épreuves d’Holmenkollen. Egil Kristiansen, entraîneur national, explique que Northug pourrait peut-être faire des étincelles dans la discipline de Martin Fourcade. « C’est difficile d’être régulier en tir, mais il pourrait y arriver et le changement pourrait être une motivation supplémentaire, explique-t-il au quotidien VG. Il a un certain talent pour le tir en tous cas. » Johannes Thingnes Bø serait même prêt à le prendre sous son aile. Alors, reconversion pour Northug ?
Birkebeinerennet : incident motoneige et bataille de princes
Il a beau avoir été renversé par une motoneige, Sundby s’est imposé avec la manière sur la Birkebeinerennet. Mais ce n’est forcément pas ce qu’on retiendra.
Après la course, le fondeur a expliqué aux médias nationaux qu’il a voulu changer de trace et c’est alors que la motoneige l’a fauché, n’ayant apparemment pas compris la manœuvre du Norvégien. Plus de peur que de mal puisque seul son bâton était cassé. « On ne peut pas dire que j’en sois quand même très heureux, » raconte Sundby à l’arrivée. Le directeur de la course, lui, a promis que l’affaire serait très vite réglée, la sécurité des fondeurs étant primordiale. Niklas Dyrhaug, qui lui est allé au Canada, a tenu lui aussi a commenter l’incident : « il aurait pu avoir les bras et les jambes cassés, ça aurait pu être dévastateur pour la carrière de Martin », explique Dyrhaug.
Loin de ces préoccupations, le Prince héritier de Norvège Håkon et le Prince héritier du Danemark Frederik se sont voués une lutte acharnée, comme tous les ans sur la Birkebeinerennet. Et pour la deuxième année consécutive, la Norvège l’emporte puisque le Prince Håkon a complété les 54km en 3h58 contre 4h22 pour le Prince Frederik du Danemark. Tous les deux ont amélioré leur temps de l’an dernier et ont salué l’organisation.
Des quotas non remplis en fond féminin : les athlètes mécontentes
Si des garçons sont sans arrêt écartés de l’équipe norvégienne malgré les plus grands quotas de la coupe du monde, les filles du fond ont elles d’autres problèmes : malgré leurs bons résultats, la fédération ne remplit jamais leurs quotas. Une situation qui a duré presque toute la saison et que les fondeuses dénoncent. « Le niveau est élevé, la fédération devrait avoir un peu de respect et envoyer un maximum de filles », déclare Silje Øyre Slind, non-sélectionnée pour Québec malgré ses bons résultats et le fait qu’il reste une place sur l’équipe. Vidar Løfshus, chef des équipes de fond, a quant à lui répondu qu’ils avaient déjà emmené une plus grande équipe que prévue. « Nous devions emmener celles qui font partie du top 15, nous en avons déjà emmené une de plus », explique-t-il à la NRK. Pas suffisant pour les fondeuses qui aimeraient être traitées comme leurs compatriotes de l’équipe masculine.
Une saison en demi-teinte pour les biathlètes
4 victoires individuelles, 2 victoires en relais. Les chiffres de la saison norvégienne de biathlon sont inquiétants. Juste avant le week-end d’Oslo où Johannes Thingnes Bø et Tiril Eckhoff s’imposent devant leur public, les médias n’hésitaient pas à parler du pire hiver depuis 30 ans. Si, lors de la saison 1986/1987, les Norvégiens avaient seulement accroché une 3e place pour meilleur résultat, contre une victoire à Antholz-Anterselva avant Oslo pour le jeune frère Bø, les experts parlaient quand même d’un véritable malheur pour le biathlon norvégien. Loin des bons résultats des hivers 2013/2014 et 2010/2011 où les Scandinaves ont remporté 15 des 26 courses possibles.
Avec orgueil, ils ont réagi à Oslo mais il faudra faire mieux l’année prochaine pour redonner à la Norvège sa place parmi les premiers pays mondiaux de biathlon et battre les 50 podiums de l’équipe de France cette année. Egil Kristiansen, entraîneur national, prévient donc que des changements vont se faire sentir cet été dans la formation norvégienne. Siegfried Mazet, le nouveau coach de tir depuis l’été dernier, promet quant à lui que la saison prochaine sera bien meilleure, toutes les conditions étant réunies pour avoir une équipe de Norvège rivalisant avec celles de France et d’Allemagne.
Emil Hegle Svendsen pourrait ainsi mettre un terme à plus de 50 courses de disette. Il faut en effet remonter à décembre 2014 pour le retrouver en haut du podium à Polkjuka ! Mais il ne fait aucun doute pour ses coéquipiers et toute l’équipe qu’il sera très bientôt de retour sur la première marche de la boîte.
33 minutes de bonheur pour Johansson
Vikersund est LE tremplin des records. C’est sur le tremplin norvégien que les hommes volants espèrent battre les records du monde de distance et cette année ne fait pas exception. Si c’est finalement l’Autrichien Stefan Kraft qui repart avec la plus longue marque mondiale à 253.5m, Robert Johansson a poursuivi la tradition nationale d’obtenir un record mondial pendant 33 minutes de pur bonheur.
« C’était fou, raconte-t-il après la compétition, Romøren m’a indiqué un petit coin où je pouvais me calmer et me concentrer pour le deuxième saut, j’étais tellement euphorique. » Mais si son record est battu juste après, Johansson se dit tout de même fier de son exploit, perpétuant la longue lignée de Norvégiens à empocher des records de distance en vol à ski. L’homme de Stöckl est d’ailleurs formel : quelqu’un d’autre pourra surpasser Kraft. « Il y a encore de la place, on peut atteindre les 255m ou plus », explique-t-il dans les colonnes de VG après-coup.
Quant à Anders Fannemel, détenteur du record à 251.5m jusqu’à samedi dernier, il assure ne pas avoir un seul moment regretté que sa distance soit battue : « c’était délicieux à voir, j’ai juste pensé que c’était formidable », affirme-t-il au micro de la NRK.
La seule chose regrettable, de l’avis de Stöckl et de ses sauteurs, est que le record du monde ait quitté la Norvège. Même si Kraft « le mérite après sa bonne saison », comme le déclare le coach des Norvégiens, ils espèrent bien dépasser les 253.5m l’hiver prochain.
Affaire Johaug : l’avocat de Contador et Sharapova embauché
Avec l’approche de l’audience au Tribunal Arbitral du Sport (TAS), Therese Johaug a choisi de s’entourer des tous meilleurs. Mike Morgan, avocat londonien, a ainsi été engagé pour défendre la fondeuse aux côtés de Christian Hjort. A son actif, l’anglais a entre autres fait réduire la peine de 24 à 15 mois de Maria Sharapova devant le TAS. Le cabinet de Mike Morgan, spécialisé dans le sport et les affaires de dopage, a aussi représenté le cycliste Alberto Contador, le rugbyman Patrick Tuipulotu, membre des All Blacks, et le footballeur français Mamadou Sakho. Christian Hjort a déclaré que Morgan avait été engagé car il semblait être le mieux placé pour assurer une peine minimale à Johaug. Il n’a en revanche pas encore été décidé si le célèbre avocat sportif se déplacerait à Lausanne au TAS en personne et de quel aspect de la procédure il s’occuperait.