CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
Skarverennet : Sundby et Østberg s’imposent, L’Abée-Lund blessé
Ce week-end se tenait la Skarverennet, course de ski de fond de 38 km, remportée en 2011 par Jean-Marc Gaillard. Cette année, chez les femmes, c’est Ingvild Flugstad Østberg qui s’est imposée, reprenant ainsi confiance après des mondiaux de Lahti manqués. Elle devance Marit Bjørgen et Krista Pärmäkoski. De quoi rassurer la fondeuse norvégienne qui avait pensé à mettre un terme à sa carrière à l’issue de l’hiver. « Je suis impatiente de reprendre l’entraînement en mai/juin désormais », assure la jeune femme.
Chez les hommes, c’est Martin Johnsrud Sundby qui l’emporte devant le Suisse Toni Livers, vainqueur l’an dernier. Sjur Røthe termine 3e, après une intense bataille avec le biathlète Henrik L’Abée-Lund qui a terminé la course avec le visage ensanglanté. « J’étais trop près de lui, j’ai ressenti un choc, tout est devenu noir, raconte L’Abée-Lund. Je ne sais pas à quoi je ressemble mais je pense qu’il faut que j’aille me laver le visage. En tous cas, c’est ce que j’ai entendu dire. »
Si le biathlète en rit, son compatriote fondeur a été plus embêté. « Je l’ai vu arrivé et je me suis demandé si c’était ma faute… Heureusement, on est toujours amis. »
Plus de peur que de mal, si le coup était près de l’œil, L’Abée-Lund portait de toutes façons des lunettes. « Ce sont des choses qui arrivent quand on se bat pour une place », commente-t-il.
Quant à Sundby, vainqueur discret, il a annoncé qu’il allait prendre deux semaines de repos avant de reprendre l’entraînement.
Fin de l’aventure pour le team LeasePlan

Andrew Musgrave (Photo : Giovanni Auletta/Agence Zoom)
Il y a quatre ans était créée l’une des plus grosses équipes privées de Norvège : l’équipe LeasePlan Go, renommée l’an dernier LeasePlan. L’histoire de ce team avait commencé il y a dix ans avec les fondeurs Thomas Alsgaard et Anders Myrland. La perte de leur sponsor principal signe malheureusement la fin de cette équipe privée. « Nous nous retrouvons dans une situation impossible. La saison entière a été difficile pour le fond norvégien », explique Alsgaard. L’ancien fondeur espère tout de même que les autres équipes survivront au printemps, promettant un hiver 2017/2018 plus clément. « Les équipes privées sont extrêmement importantes chez nous, ajoute-t-il. Elles permettent de dénicher les futurs talents. »
Parmi les stars du team LeasePlan qui devront trouver une nouvelle équipe : Petter Eliassen mais aussi le Britannique Andrew Musgrave. Celui-ci s’est exprimé au micro de la NRK : « c’est ennuyeux pour moi bien sûr, mais encore plus pour les autres », dit-il. Le fondeur tient aussi à remercier son ancienne équipe pour les résultats qu’elle lui a permis d’atteindre. « J’ai aussi eu de très bons coéquipiers, de bons entraîneurs et je ne serais pas là où j’en suis sans le team LeasePlan », assure-t-il. Pour lui, comme pour Alsgaard, la perte de cette équipe privée est désastreuse pour le monde du ski de fond norvégien où les places en équipe nationale sont plus que limitées au vu du nombre de talents.
Pas de vacances pour Johaug
Toujours en attente de son audience au Tribunal Arbitral du Sport, Therese Johaug espère revenir à temps pour les prochains Jeux olympiques en février 2018. Dans cette optique, elle a décidé de prendre le moins de vacances possibles et de s’entraîner plus que jamais pour arriver dans une forme optimale et aller chercher un titre olympique.
Tant qu’il y a de la neige à Sjusjøen, la fondeuse peut continuer de chausser les skis. Entre mai et juin, elle devrait ensuite se rendre sur le glacier du Sognefjellet pour éviter de passer trop vite à l’entraînement ski-roues. Elle s’entraîne aussi avec son petit ami Nils Jakob Hoff, rameur olympique, avec qui elle avait commencé ces dernières années à pratiquer l’aviron, sport complémentaire du fond sur bien des points.
Outre le soutien de son petit ami, elle peut aussi compter sur son entraîneur personnel Pål Gunnar Mikkelsplass. Celui-ci a même admis en interview que, si la situation était très dure pour Johaug, aucun autre athlète ne s’en serait sorti aussi bien qu’elle. « Elle est très motivée, travaille dur, explique-t-il. C’est plus facile en ce moment car il n’y a plus de compétitions même si elle est impatiente. »
La date de son audience n’est toujours pas connue mais, si la sanction reste la même que celle délivrée par le premier jury, elle pourra revenir dès les compétitions d’ouverture à Beitostølen.
Raw Air : « il faut évoluer avec son temps »
Le Raw Air assuré d’être au calendrier l’an prochain, le saut norvégien s’est attelé à sa nouvelle tâche : rendre ce tournoi encore plus impressionnant que cet hiver. Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut, se dit d’ailleurs étonné de voir à quel point cet événement et son organisation intéressent la Norvège.
Une nouvelle fois, Bråthen a laissé entendre que la finale du Raw Air se tiendrait certainement sur les tremplins de vol de Vikersund. Le format des qualifications et des compétitions pourrait aussi changer, même s’il doit toujours correspondre à celui imposé par la coupe du monde FIS.
Mais ce qui fait le plus jaser, c’est la possibilité que le concours d’ouverture ne soit pas à Holmenkollen, ce qui repousserait donc l’épreuve de la capitale au jeudi au lieu du traditionnel dimanche. « Il nous faut trouver un itinéraire plus facile que l’actuel trajet Oslo-Lillehammer-Trondheim-Vikersund et mettre Trondheim en ouverture serait une solution », explique Bråthen.
Une idée soutenue par la FIS et les athlètes étrangers. Mais en Norvège, la situation est plus épineuse : historiquement, le concours d’Holmenkollen a toujours eu lieu un dimanche. « Ce n’est plus ce que c’était, réagit Bråthen. La nostalgie n’est pas la meilleure des raisons pour continuer à mettre cette compétition un dimanche. » Le directeur sportif du saut norvégien en profite pour rappeler qu’historiquement, son pays a toujours été contre les avancées dans le ski, avancées qu’il a ensuite saluées, tels les Jeux Olympiques ou coupes du monde à Oslo, le style en V en saut, le ski de fond pour les femmes, le relais en fond aux JO et encore bien d’autres points désormais ancrés dans la pratique du ski. Le verdict est sans appel : il faut avancer avec son temps et le Raw Air devra donc peut-être se passer de la compétition à Holmenkollen le dimanche.
Le fartage, mauvais pour l’écosphère
Des études avaient déjà révélé que les produits de fartage étaient particulièrement mauvais pour la santé des farteurs et pouvaient provoquer des cancers. Ces produits avaient donc été remplacés. Mais la plupart contiennent encore du fluorure. Or, ce produit est très mauvais pour la nature et les animaux qui y vivent. Une étude a ainsi montré qu’un produit de fartage contenait 628 fois plus de composés fluorés que la limite autorisée par l’Union Européenne selon le FIOH, l’institut finlandais de santé professionnelle. Le directeur par intérim, Christoffer Klyve, en a profité pour tirer la sonnette d’alarme auprès des médias norvégiens.
Trond Nystad, chef des farteurs norvégiens, ne se dit pas inquiet. « Cela fait longtemps maintenant que nous avons pris nos précautions », assure-t-il au quotidien Dagbladet.
Dès 2020, les produits composés de plus de 25 microgrammes de PFOA par kilo seront interdits dans l’Union Européenne.
Articles similaires
