CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
Johaug : les Jeux menacés ?
Alors que la date de son audience a finalement été fixée au 6 juin prochain après une longue attente, le cas de Therese Johaug continue de tenir en haleine les médias norvégiens ainsi que ses coéquipières.
Si elle continue de s’entraîner avec intensité pour être prête pour le début de la saison et les Jeux Olympiques, la fondeuse reste réaliste, comme elle le confiait cette semaine au quotidien VG. Johaug affirme ainsi ne pas du tout être effrayée par le Tribunal Arbitral des Sports qu’elle devra affronter dans moins d’un mois après l’appel de la FIS à l’issue du premier jugement d’une suspension de 13 mois.
En revanche, si le TAS la condamnait à une suspension de 16 mois ou plus, la Norvégienne devrait alors dire adieu aux JO 2018. « Je dois être prête à cette éventualité, explique-t-elle. Je sais que ça peut arriver mais si je n’y vais pas, c’est certain que ce sera vraiment douloureux. » Elle conclut en expliquant qu’elle aura au moins retiré un enseignement de cette affaire : « la vie ce n’est pas que le ski. Il y a d’autres choses tout aussi voire plus importantes. »
Du côté de ses coéquipières, en revanche, on ne s’inquiète que très peu pour Johaug. Marit Bjørgen a ainsi dévoilé à la chaîne NRK qu’elle s’était entraînée avec son amie et était impressionnée par sa forme. Elle espère ainsi de tout cœur que Johaug sera présente sur la ligne de départ en novembre pour la coupe du monde 2017/2018. « Elle s’entraîne extrêmement bien et je me réjouis de savoir qu’elle sera de retour en très grande forme », conclut la reine Marit.
Quant à Heidi Weng, elle aussi se dit impatiente de la voir revenir dans le groupe national. « Mais elle sera terrifiante et elle risque bien de toutes nous battre », confie-t-elle. Et Weng fait bien de s’inquiéter puisque Johaug l’a d’ores et déjà annoncé : elle s’est plus entraînée que jamais. Son entraîneur personnel, Pål Gunnar Mikkelsplass, a lui aussi affirmé à Dagbladet que sa championne est bien plus forte qu’avant.
Si Johaug peut finalement débuter la saison dès novembre, les autres fondeuses du circuit mondial n’ont qu’à bien se tenir.
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Johannes Thingnes Bø de retour au fond ?
En 2012, Johannes Thingnes Bø décidait de se confronter aux meilleurs espoirs du fond norvégien lors des championnats nationaux juniors. Résultat : le biathlète est loin de n’être qu’un figurant. Lors du 10 km, il bat ainsi les fondeurs Sindre Skar Bjørnestad, Havard Solås Taugbøl et Simen Hegstad Krüger, tous trois faisant désormais partie de l’équipe nationale.
Désormais, la question se pose donc de savoir si le cadet des Bø serait encore capable de battre à plates coutures ses trois compatriotes figurant parmi les tous meilleurs mondiaux du fond. Johannes Thingnes Bø a avoué au journal Dagbladet que lui-même ne pouvait pas le dire. « Beaucoup de biathlètes auraient pu devenir des stars du fond s’ils s’étaient concentrés sur cette discipline », confesse-t-il. Le biathlète est en revanche heureux de pouvoir toujours dire qu’il les a battu…
En tous cas jusqu’à leur prochaine rencontre. Celui qui est, avec Martin Fourcade, le meilleur fondeur du circuit biathlon mondial avait même pensé à se lancer dans une carrière parallèle en ski de fond. Mais ce n’est plus d’actualité. « Je veux tout gagner en biathlon. Pour le moment, le gros objectif ce sont les Jeux et aussi le général. J’aimerais avoir le maillot jaune pendant quelques années », confie le jeune Bø. Après cela, peut-être pensera-t-il à faire comme Bjørndalen et Berger et il ira alors tenter de remporter des épreuves en ski de fond.
Direction Dubaï !
PHOTO : HELGELAND EVENT
Les mois d’avril et mai riment souvent avec vacances et reprise de l’entraînement pour les skieurs. Mais c’est dans un endroit inattendu qu’on a retrouvé les fondeurs Dyrhaug et Klæbo et le combiné Graabak : Dubaï ! Les trois Norvégiens ont décidé d’aller reprendre l’entraînement en plein désert tout en visitant des lieux qu’ils ont peu l’habitude de voir. « C’était très amusant mais il faisait aussi très chaud. C’était limite », explique Dyrhaug. En effet, les températures montent souvent jusqu’à 40°C dans cette partie du monde. Mais il en faut plus pour faire peur aux Scandinaves ! « Les gens passaient à côté de nous en voiture et ils étaient très curieux de savoir ce qu’on faisait », continue-t-il en riant, parlant de leurs sorties en ski-roues sur des routes plus habituées aux bolides de grande marque qu’aux skieurs…
La télévision norvégienne NRK révèle qu’une entreprise a en fait organisé ce voyage pour promouvoir le ski dans des environnements non-conventionnels. Cela pourrait même aboutir dès l’année prochaine à une compétition de fond à Dubaï… Même si Jørgen Graabak est dubitatif : « c’est une expérience brutale pour n’importe qui », assure-t-il. Mais les deux Norvégiens sont heureux de faire partie des tout premiers skieurs à inaugurer Dubaï. « Ce serait passionnant de réunir les meilleurs mondiaux ici », dit même Dyrhaug. Et son rêve pourrait bien devenir réalité dès 2018.
Les teams privés : une bagarre de tous les instants
Après la disparition de son team privé LeasePlan, Thomas Alsgaard tient à mettre en garde les autres équipes du même type en Norvège : elles ne doivent pas disparaître. « Qu’une équipe disparaisse, passe encore. Mais s’il y en a une ou deux autres, voire plus, ce sera la crise », affirme-t-il au micro de la NRK. Les teams privés savent qu’ils sont tous les ans en sursis, ne pouvant se projeter plus loin que le printemps suivant. « On est au moment critique », explique Alsgaard.
De son côté le team United Bakeries cherche de nouveaux sponsors pendant que le team Santander a décidé de réduire son nombre d’athlètes pour faire face aux possibles baisses de budget. Leur gestionnaire, Jørgen Aukland, reconnaît que les différentes affaires autour du dopage en Norvège (avec les cas de Sundby et Johaug) ont fait une mauvaise presse au ski de fond. Pour lui, le nombre de courses du championnat Ski Classics doit aussi être réduit : « un nuage noir plane au-dessus de nous et autant de courses, 13 week-ends, ça coûte cher. »
Alsgaard conclut avec un dernier avertissement : « en Norvège, ces équipes ont un rôle extrêmement important. Leur disparition signifie la réduction du nombre de fondeurs au plus haut niveau. Beaucoup sont au moins passé une fois par les teams privés. Ce serait vraiment regrettable. »
Condamnation pour Romøren
En mars, Bjørn Einar Romøren, ancien sauteur à ski et désormais l’un des gérants de l’équipe norvégienne, a été arrêté au volant en état d’ébriété. Comme a pu le prouver l’affaire Northug en 2014, la Norvège prend ce genre de cas très au sérieux, ancien champion national ou non. Romøren a donc écopé de 62 000 couronnes d’amende (soit plus de 6.000 euros) et de 18 jours de prison avec sursis, comme le demandait la partie adverse. L’ancien sauteur perd aussi son permis pour 14 mois et devra ensuite le repasser.
L’avocat du Norvégien a demandé un raccourcissement de cette peine, le travail de Romøren en tant que responsable du marketing de la fédération de saut nécessitant de se déplacer souvent. Le tribunal a en revanche jugé qu’aucune raison ne justifiait une peine moins lourde que 14 mois de retrait de permis, les intérêts en termes de sécurité routière prévalant. Romøren devra donc se trouver un chauffeur pour la prochaine saison de saut…