CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
Sommerlandsprinten : Sundby et Falla en vedette
Ce week-end a eu lieu le Sommarlandsprinten, un sprint en ski-roues dans la ville norvégienne de Bø dans le Telemark. Northug absent, ainsi que d’autres grands noms du fond, c’est Martin Johnsrud Sundby qui s’impose lors du prologue bien que le sprint ne soit pas sa spécialité. Mais il termine en demi-finale, éliminé par ses concurrents. En finale, ce n’est donc pas le numéro 1 mondial qui l’emporte mais Ragnar Bragvin Andresen devant Magnus Kim (qui s’était illustré lors des JO de la Jeunesse à Lillehammer en 2016). L’Anglais Andrew Young est 5e derrière Simen Hegstad Krüger.
Côté filles, c’est logiquement Maiken Caspersen Falla, numéro 1 mondiale du sprint, qui s’est imposée lors de ce mini festival devant Ragngild Haga et Silje Øyre Slind. Falla s’est dit logiquement heureuse de cette victoire après sa déconvenue lors du Oslo Ski Show où elle avait été moins en forme face à une Reine Bjørgen imbattable.
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Johaug dit non à un sponsor
Alors que Therese Johaug attend le verdict du Tribunal Arbitral des Sports, elle a refusé l’offre de sponsoring de la société de jeux en ligne Betsson, basée à Malte. « Il s’est rapidement avéré que ce n’était pas fait pour elle », a expliqué son manager Jørn Ernst. La fondeuse, suspendue depuis octobre, dit ainsi non à un contrat de plusieurs millions de couronnes, soit plusieurs milliers d’euros, qui aurait pris fin dès son retour parmi l’équipe nationale à la fin de sa suspension. Mais Johaug a préféré ne pas s’engager auprès de ce sponsor, vivant très bien des revenus apportés par sa marque de vêtement, même si elle a dû se passer des primes liées à ses résultats en fond.
Betsson n’a pas tenu à commenter ce sujet, leur chargé de relations publiques assurant seulement que les partenariats avec les athlètes les intéressent, mais toujours dans l’optique que ceux-ci puissent combiner ce sponsorship avec leur carrière.
https://www.vg.no/sport/therese-johaug/johaug-takket-nei-til-milliontilbud-fra-bettingselskap/a/24079482/
Postes supprimés en biathlon
En perdant son plus gros sponsor Statkraft, l’équipe de biathlon norvégienne a aussi perdu 2,7 millions de couronnes, soit 285 000 euros. N’ayant pas retrouvé de remplaçant, la fédération a dû trouver des solutions. Pour faire des économies, elle a donc réduit son nombre d’équipes de recrutement à trois, et elle a réduit le coût des camps d’entraînement. Mais cela n’était pas suffisant pour combler l’écart.
Trois postes ont donc été supprimés au sein de l’administration de la fédération de biathlon norvégienne. L’entraîneur Arne Idland a ainsi confirmé à TV2 qu’il s’arrêterait en août, tout comme deux autres employés dont un consultant ne travaillant qu’à 30% pour la fédération.
Le président Erlend Slokvik a tenu à rassurer : « non la situation n’est pas dramatique, il faudra juste répartir différemment les tâches. » Il a réaffirmé que les équipes et les athlètes ne seront pas affectés par ces changements lors de la saison olympique, le but étant de faire une bonne saison pour ramener de nouveaux sponsors. L’association de biathlon norvégienne cherche d’ailleurs toujours activement des contrats de sponsoring.
Menaces terroristes aux Jeux de Pyeongchang
Récemment, la Corée du Nord a de nouveau menacé la Corée du Sud, jetant une ombre sur la préparation des prochains JO d’hiver 2018 à Pyeongchang. Mais si une menace terroriste existe bel et bien, Alexander Stöckl, entraîneur de l’équipe de saut norvégienne, préfère ne pas tenir de discours alarmiste : « le site des JO est l’un des endroits les plus sûrs au monde, ils y consacrent beaucoup de ressources pour s’en assurer », affirme-t-il.
S’il admet qu’un grand évènement tels les Jeux peut faire craindre une attaque, il préfère en revanche ne pas y penser, se concentrant plutôt sur la partie sportive et la préparation de ses athlètes. « Bien sûr, on peut penser à ce qui s’est passé à Manchester où un événement joyeux a été transformé en quelque chose de terrible, explique-t-il. Mais je pense que la Corée du Sud sera l’un des endroits les plus sûrs au monde en février prochain. »
Quant à la question de savoir ce que Stöckl fera si l’un de ses athlètes refuse de se rendre en Corée, il répond simplement qu’il ne forcera personne même s’il n’imagine pas que la situation se présentera.
Le ski, c’était différent avant ?
A l’heure des entraînements estivaux et de la bataille au plus grand nombre d’heures de formation, l’histoire de l’ancien champion Reidar Andreassen, 84 ans, rappelle ce que pouvait être le ski dans les années 60.
Cheminot, le fondeur n’a jamais cessé de travailler pour la NSB, la compagnie nationale de chemin de fer norvégienne, insérant ses entraînements au milieu de ses horaires de travail. Il a donc dû être inventif pour améliorer ses performances et il a ainsi obtenu une puissance hors du commun pour un skieur. Il a alors bouclé un 3000m en 8min12. Le seul champion à l’avoir battu est Anders Aukland mais les conditions de piste étaient bien différentes… Andreassen s’est même vu offrir une place dans l’équipe nationale d’athlétisme. Mais il n’avait d’yeux que pour le ski de fond et c’est entre deux postes pour la NSB qu’il se rendait aux compétitions. Un équilibre fragile qui paraît désormais inimaginable dans une époque où les athlètes de haut niveau peuvent s’entraîner près de 100 heures en un mois et où ils n’ont d’autres soucis que leurs performances sportives. En cela, Reidar Andreassen reste l’un des plus grands champions norvégiens. L’histoire de cet homme hors du commun est à paraître cette année dans le livre Sørlandsekspressen. Idrettsmannen Reidar Andreassen fra Herefoss par Thor Gotaas.