CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
Nouvelle tactique en biathlon
« Plus jamais ça n’arrivera. » Voilà la promesse des biathlètes norvégiens, Tarjei Bø en tête, faite à leurs supporters et aux autres équipes. « Nous n’avons jamais été aussi en colère », confie-t-il. Heureusement, le trio composé d’Emil Hegle Svendsen et des frères Bø semble en forme et est content de sa première période d’entraînement. Une nécessité lorsque les Jeux Olympiques sont les principaux objectifs de la saison. « L’hiver dernier, on a tous été au plus mal en même temps, explique Tarjei Bø. D’habitude, il reste toujours plusieurs athlètes pour remonter le niveau. »
Mais cette année, un tel « flop » ne peut pas arriver. Pour ça, les Norvégiens comptent bien sur leur arme secrète : le Français Siegfried Mazet. « Il a apporté une philosophie entièrement différente, affirme l’aîné de la fratrie Bø. Il nous oblige à penser comme des biathlètes, plus comme des fondeurs. » Bien évidemment, il a fallu du temps pour accepter ce changement de cap et mettre l’accent réel sur le tir afin de rivaliser avec Martin Fourcade et autres leaders mondiaux. De son côté, le coach français est satisfait des progrès l’hiver dernier et il espère bien que tous leurs efforts porteront leurs fruits aux JO.
Jacobsen et le CIO : une histoire d’amour ?
Astrid Jacobsen est l’une des candidats au poste de représentant des athlètes au CIO. Et la fondeuse pourrait bien l’emporter. Même si elle admet ne pas se concentrer que sur son élection, ce qu’elle trouverait peu judicieux avant les JO, elle a mis au point un programme. Pour elle, il est important que les athlètes s’engagent dans le développement de leur sport. Si elle est élue, elle souhaite bien sûr être le porte-parole des athlètes mais aussi du CIO auprès de ceux-ci. Astrid Jacobsen aimerait aussi promouvoir des Jeux en Norvège même si, d’après elle, il faudra encore du temps avant que ce ne soit réalisable, en partie à cause du coût de l’organisation. La Norvégienne promet aussi un réel engagement de sa part pour les autres athlètes dans sa tâche de représentante au comité olympique.
Si elle ne sait pas encore si elle aura le soutien d’un nombre suffisants de sportifs (qui voteront lors des Jeux Olympiques de Pyeongchang), Jacobsen peut compter sur celui de Gerhard Heiberg, membre norvégien du CIO. Le quotidien Dagbladet explique ainsi qu’il n’hésite pas à rappeler les nombreuses qualités humaines de la fondeuse : « elle est très réfléchie et elle serait très bien dans ce rôle, elle est ouverte et elle s’intéresse aux raisons qui motivent toutes les décisions. » Pour lui, il suffirait d’expliquer aux autres athlètes la philosophie de Jacobsen pour qu’elle soit élue. La fondeuse, elle, pense à reprendre le français, langue qu’elle a appris à l’école et qui pourrait lui être utile au sein du CIO. Car pour Astrid Jacobsen, si on peut changer les choses, c’est de l’intérieur qu’il faut le faire.
La Norvégienne affrontera, entre autres, l’Américaine Kikkan Randall, sa rivale sur les pistes de ski de fond.
Affaire Johaug : encore 15 jours d’attente ?
Pour Therese Johaug, l’attente n’en finit pas. Cela fera bientôt un an que la fondeuse est suspendue et le TAS n’a toujours pas rendu son verdict quant à la peine définitive de la Norvégienne. Prévu pour juillet, le Tribunal Arbitral des Sports ne délibèrera finalement pas avant le 18 août au mieux. « Le TAS vient de nous en informer », a confirmé Jørn Ernst, manager de Johaug. « Personne ne mérite d’attendre si longtemps, c’est beaucoup trop », s’insurge son amie Ingvild Flugstad Østberg avec qui elle est partie en camp d’entraînement aux Etats-Unis.
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Car ce type de formation, c’est tout ce qui reste pour le moment à Therese Johaug. Interdite de séjour avec l’équipe nationale, elle n’est pas non plus autorisée à se rendre sur des courses d’exhibition. Elle a ainsi refusé l’invitation de la Norway Cup. A la place, elle est partie affronter les ours américains lors d’une course en forêt avec sa coéquipière Østberg. Elle s’est aussi acheté une nouvelle maison avec son compagnon, l’avironneur Nils Jakob Hoff à Holmenkollen. Johaug continue de s’entraîner, jusqu’à la levée de sa suspension, avec son frère.
« J’attends avec impatience qu’elle revienne dans l’équipe », conclut Østberg.
Riiber, retour gagnant
Loin des tremplins et des pistes pendant plusieurs mois à cause d’une blessure à l’épaule, Jarl Magnus Riiber a fait son grand retour sur le devant de la scène du combiné nordique ce week-end lors de la coupe de Norvège à Trondheim. Et le jeune athlète ne fait pas les choses à moitié puisqu’il a remporté l’épreuve après avoir annihilé la concurrence sur le tremplin et engrangé 1min46 d’avance pour son départ sur la course de fond. Heureusement pour lui, malgré un temps canon de 25 minutes sur le 10km, il a pu contenir Magnus Moan, arrivé 2e. Jan Schmid complète le podium devant Magnus Krog et Jørgen Graabak.
Petite nouveauté : les filles avaient droit aussi à leur compétition qui a été remportée par Marte Leinan Lund devant Mari Leinan Lund.
Pas de réservistes aux JO ?
Aux Jeux Olympiques, les quotas sont plus stricts qu’en coupe du monde. Chaque nation a droit, le plus souvent, à quatre participants pour chaque épreuve. Habituellement, les équipes emmènent avec elles des réservistes, au cas où l’un des sélectionnés tombe malade. Mais cette année, certains sports pourraient se voir priver de ces réservistes comme l’expliquent les équipes de saut et de combiné norvégiennes. Les participants de ces deux disciplines doivent en effet fournir une liste de leurs participants quelques semaines avant les Jeux avec un maximum de quatre noms. « Le vrai défi, explique Kristian Hammer, ce sera de choisir les quatre athlètes assez tôt et de les garder en bonne forme. » Même défi pour les sauteurs à ski qui auront les mêmes contraintes. Le CIO explique son choix, arguant qu’il sera ainsi plus facile pour les petites nations de se qualifier.
Seul répit : tous les pays pourront avoir un réserviste pour les compétitions par équipe. Lasse Ottesen, chef du combiné à la FIS, promet quant à lui que la fédération internationale va se battre pour que les équipes aient aussi droit à un réserviste sur les épreuves individuelles, comme avant. « Je pense que nous pouvons atteindre cet objectif avant les JO », affirme-t-il.
La retraite après 2018 ?
Si Marit Bjørgen ne sait pas si elle continuera après les Jeux Olympiques 2018, elle n’est pas la seule qui pourrait laisser tomber l’équipe de fond norvégienne. En effet, Astrid Jacobsen a confié cette semaine qu’elle pensait elle aussi à la retraite aux horizons de l’hiver 2021. Une raison simple à cela : il lui reste encore 3 ans d’étude de médecine et le ski ne lui permet pas de mener à bien tous ses semestres à la faculté. « Je n’avance que lentement et ça m’ennuie mais ça ira mieux après la saison olympique », confie Jacobsen au quotidien VG. A 30 ans, la fondeuse aimerait ne pas faire les choses à moitié et se donner à fond dans tout ce qu’elle entreprend, d’où sa candidature pour un siège au CIO. « Je pense que ce seront mes derniers Jeux, continue-t-elle. Me projeter sur quatre ans de plus, ça me semble absurde. »
L’équipe féminine norvégienne de fond pourrait donc bien se renouveler en grande partie après cette échéance olympique.
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