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Beitostølen, tournant de la saison de Northug
Petter Northug Jr., comme tous les fondeurs norvégiens, n’a qu’un objectif cette année : les Jeux olympiques. S’il n’a pas encore décidé sur quelles distances il se concentrerait, du côté de la fédération, le ton est donné. Tor Arne Hetland, entraîneur de l’équipe nationale l’a annoncé dans les médias : « il faudra qu’il fasse un podium, voire gagner à Beitostølen si Northug veut avoir sa place aux JO. »
Dix places pour au moins 15 fondeurs : l’ouverture de la coupe du monde n’est même pas assurée à l’enfant terrible de Mosvik. « Nous donnons la priorité à ceux en équipe nationale pour Kuusamo et puis nous gardons quelques places pour ceux qui feront de bons résultats à Beitostølen », a expliqué Hetland au quotidien VG. L’entraîneur norvégien rappelle aussi qu’au vu de la densité du groupe national, il y aura toujours des déçus qui n’iront pas sur les étapes coupe du monde ou même aux Jeux olympiques de Pyeongchang.
De son côté, Northug préfère en rire, ajoutant que la fédération lui a aussi demandé de tondre la pelouse de Vidar Løfshus, de s’occuper du chien de Hetland, jouer les gardiens pendant deux semaines pour l’Olympiatoppen, ne pas intimider ceux qui n’ont pas encore de médaille d’or et repeindre la cabane d’Erik Røste, président de la fédération, à l’été 2018.
Une publication partagée par Petter Northug Jr (@jantelov1) le 5 Sept. 2017 à 11h51 PDT
Fredrik Aukland, l’expert du ski de fond, ne prend pas les choses autant à la légère que son compatriote. « C’est une exigence qui peut être controversée, déclare-t-il. Bien sûr que Northug doit se qualifier comme tout le monde mais il est difficile de gagner à Beitostølen ET aux Jeux. » Il continue en arguant qu’il faudrait bien sûr montrer sa forme lors de l’ouverture de l’hiver en Norvège mais aussi alléger les exigences. Jann Post, commentateur pour la chaîne TV NRK, pense quant à lui qu’au moins une chose positive en ressort : Northug est prévenu assez en avance pour ajuster son entraînement en fonction de ce nouvel objectif qu’est devenu Beitostølen.
Bjørgen-Bjørndalen : le duel
« Je ne suis qu’à trois médailles d’or aux JO d’Ole Einar Bjørndalen, déclare Marit Bjørgen aux médias. Et ce serait génial de terminer en le battant, ça peut être un objectif sachant que ce sont mes derniers Jeux olympiques. » Le duel est lancé entre la fondeuse et le biathlète : arrivera-t-elle à ramener assez de titres ? Bjørndalen pourra-t-il se défendre ? Si la Norvégienne espère donc battre son compatriote, elle affirme pourtant autre chose : elle ne lui veut aucun mal et serait ravie de le voir prendre de nouveaux titres olympiques. « J’ai perdu des médailles en 2014, ça ne s’est pas bien passé, continue Bjørgen. Quand j’y pense, ça m’embête parce que dans ce cas, j’aurais eu autant de titres qu’Ole. Mais c’est le jeu. » Un jeu qui la motive à travailler même si cela devient « de plus en plus dur au fil du temps », comme elle le révèle au quotidien VG. Mais même si elle ne devait pas battre Bjørndalen, la fondeuse repartirait avec un très beau palmarès et de précieux souvenirs. Sa plus grande fierté olympique ? « L’or en sprint à Vancouver, parce que c’était mon premier titre individuel », répond la championne sans hésiter.
Bjørgen jouerait les prolongations
Therese Johaug ne reviendra pas avant novembre 2018 sur le circuit mondial. Marit Bjørgen, elle, pensait à prendre sa retraite en mars 2018. Les deux coéquipières n’auraient alors plus eu l’occasion de s’affronter. A moins que Bjørgen ne décide de retarder sa retraite pour participer aux mondiaux de Seefeld 2019 aux côtés de sa compatriote et amie. « Quand nous nous sommes vues à Livigno, nous n’en avons pas discuté. Je ne peux pas me projeter aussi loin, déclare Bjørgen au journal Dagbladet. Ce sera du travail d’être en assez bonne forme et il faudra que je sois vraiment motivée. Mais c’est vrai que j’aimerai beaucoup affronter de nouveau Therese en coupe du monde. Alors je ne ferme aucune porte. » L’amitié suffisante pour la motiver ? Marit Bjørgen le décidera au printemps 2018.
Pyeongchang : avantage Northug ?
« Les pistes de Pyeongchang sont faites pour Petter Northug Jr. », estime Fredrik Aukland. L’expert du ski de fond de la NRK est persuadé que le Norvégien aura un réel avantage s’il parvient à se qualifier dans les équipes olympiques. « La qualification sera difficile au cours de la saison mais s’il va aux JO, les compétitions seront adaptées à son profil », continue-t-il. Mais pour aller en Corée du Sud, Northug devra faire ses preuves très tôt et conserver sa forme. Pour cela, il a pris Niklas Dyrhaug comme partenaire d’entraînement. Un choix judicieux pour Aukland : « Petter a besoin de quelqu’un qui a un niveau élevé et Niklas est l’un des meilleurs au monde. Dyrhaug apportera à Northug l’endurance et au contraire, ce dernier pourra apprendre à son coéquipier à développer sa vitesse. Ils forment la paire parfaite. » Et de conclure : « s’il travaille vraiment fort, Northug a toutes ses chances aux JO et le connaissant, il n’ira pas pour terminer 2e. »
Les Chinois débauchent Bjørndalen
Pékin a obtenu les Jeux d’hiver 2022. Le Président chinois, Xi Jinping, espère donc que d’ici là, 300 millions de Chinois se seront mis au ski. Et pour réussir ce tour de force, ils auraient embauché une vedette de la discipline : Ole Einar Bjørndalen. « Je vais simplement apprendre aux Chinois à skier, révèle-t-il au journal suédois Expressen. Madshus a déjà de bons contacts et des relations établies là-bas et je vais donc m’impliquer aussi. » Le but de ce nouveau challenge pour le biathlète ? Apporter l’expérience norvégienne en Asie qui est un modèle d’excellence. De plus, le vétéran du biathlon espère bien développer les sports d’hiver en Chine pour améliorer la visibilité des sports d’hiver à l’international. « Avec une puissance majeure comme la Chine à nos côtés, on pourrait vraiment se développer », explique-t-il.
La Corée du Nord inquiète
Difficile d’être passé à côté : la Corée du Nord ne cesse de faire des essais de tirs de missiles. Ses voisins de Corée du Sud sont légitimement inquiets mais ils ne sont pas les seuls. A quelques mois des Jeux olympiques, certains athlètes s’inquiètent eux aussi. « Si la Corée du Nord décide de déclarer la guerre, c’est tout le monde du sport d’hiver qui pourrait disparaître, déclare Astrid Uhrenholdt Jacobsen. Mais je n’ai pas assez de connaissances pour savoir si la menace est réelle ou non alors je ne sais pas ce qu’il en sera. »
Et l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley a prévenu : si la Corée du Nord veut la guerre, ils seront durement réprimandés. Mais même face à cette menace de conflit armé, certains préfèrent relativiser : « dans ce cas, il se pourrait que les Jeux soient annulés, explique Marit Bjørgen. Si ce n’est pas le cas, alors je suppose que notre sécurité peut être assurée. » Maiken Caspersen Falla et Vidar Løfshus, chef du fond norvégien, sont du même avis et préfèrent appeler au calme. « La tension est élevée mais nous nous renseignons et pour le moment, il n’y a pas de raison de réellement s’inquiéter », assure Løfshus. La question principale pour la plupart des athlètes reste donc de savoir si oui ou non les Jeux Olympiques auront bien lieu.