CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Une dernière chance pour Northug ?
« Northug est dans une position très spéciale, nous voulons qu’il soit en forme pour les Jeux olympiques. Maintenant, reste à voir ce que cela signifie pour le Tour de ski », confie Tor Arne Hetland au micro de la NRK. Si Petter Northug Jr. n’a fait le déplacement ni à Davos ni à Toblach, il pourrait bien être au départ de la tournée qui permettra de basculer de 2017 à 2018. Le coach de l’équipe nationale assure qu’il est en dialogue presque permanent avec Stig Rune Kveen et son fondeur pour savoir si Northug est assez en forme ou non pour rejoindre le circuit coupe du monde. « Mais il a encore besoin de temps pour s’entraîner », juge Hetland.
#Road2PyeongChang #IkkeSponset
Une publication partagée par Petter Northug Jr (@jantelov1) le 14 Déc. 2017 à 9 :20 PST
Pourtant, Northug pourrait être propulsé sur la ligne de départ grâce à ses coéquipiers. En effet, si un grand nombre d’entre eux choisit de ne pas faire le déplacement, l’athlète de Mosvik pourrait avoir sa chance. Jann Post, journaliste norvégien, estime que l’avenir proche de Northug sera déterminé par les désistements de ses compatriotes : « il faut savoir si Dyrhaug et Røthe peuvent tenir la distance, si Krüger ne va pas laisser tomber le tour, si Krogh est assez en forme… » explique-t-il au quotidien VG.
De son côté Hetland reconnaît que Northug a ce petit « extra » qui fait de lui un athlète capable d’aller puiser au plus profond de lui pour sortir des performances incroyables au moment opportun, comme aux Jeux olympiques par exemple.
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Sundby malade ?
Martin Johnsrud Sundby ne comprend pas pourquoi il ne skie pas aussi vite qu’il le devrait. Il ne sait pas pourquoi son corps ne réagit pas correctement. Pour les fêtes, le Norvégien s’offrira donc un examen médical complet dès son retour à Oslo plutôt que de se rendre à Davos pour un stage d’entraînement. « Nous allons pouvoir vérifier si tout va bien ou si quelque chose l’empêche d’avancer aussi bien qu’il le veut », commente l’entraîneur de l’équipe nationale Tor Arne Hetland. Le coach conseille la prudence, préférant garder ses hommes forts en forme pour les Jeux olympiques.
Selon les résultats, Sundby devrait décaler de quelques jours son départ pour le séjour en altitude à Davos avant de prendre de façon assez certaine la route pour le Tour de ski.
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2013-2017 : Johannes Thingnes Bø réitère l’exploit
Johannes Thingnes Bø a encore vécu un week-end de rêve au Grand-Bornand avec deux victoires et une 2e place. Des résultats qui ont comme un air de déjà-vu… Rappelez-vous, en 2013, au même endroit : le Norvégien remportait ses premières victoires en réalisant le doublé comme lors de ce week-end.
Déjà, le biathlète était ravi d’avoir gagné mais surtout d’avoir battu Martin Fourcade sur ses terres. « C’était incroyable en 2013 parce que je n’étais qu’un petit jeune contre les cadors de la discipline », rappelle le cadet de la fratrie Bø. Martin Fourcade, de son côté, se méfiait avant même d’arriver à Annecy : « je sais qu’il aime cet endroit, il y a été très fort auparavant et cette année il l’est encore plus. »
De quoi faire craindre au Français de ne pas pouvoir s’imposer à domicile. Heureusement pour lui et ses fans, il réussira à vaincre le Norvégien sur la dernière épreuve du week-end et de l’année 2017. Mais de nouveau, Johannes Thingnes Bø a fait le show et ne compte désormais que 20 points de retard sur le maillot jaune.
https://www.nrk.no/sport/johannes-thingnes-bo-tilbake-i-fourcades-lekegrind_-_-vet-at-han-misliker-det-1.13824796
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Gangnes tente le tout pour le tout
S’il y a peu de temps, Kenneth Gangnes n’était pas encore sûr de tenter un retour à la compétition après une nouvelle blessure, il a finalement changé d’avis. « C’est tellement étrange d’être à la maison pendant la saison, explique-t-il au micro de TV2. Je vais essayer de reprendre ce que j’aime le plus au monde et on verra si mes jambes tiennent le coup. »
Le Norvégien a donc décidé de tenter le tout pour le tout et d’essayer de revenir au plus haut niveau même si cela veut dire risquer de se blesser à nouveau. Ses médecins, eux, pensent qu’il y a peu de chances que cela arrive, une prédiction de bon augure pour le sauteur. « Il me reste 9 mois avant de remonter au tremplin, mais je commence déjà à m’entraîner un peu de nouveau », confie Gangnes. Son nouvel objectif, au-delà de revenir en coupe du monde, est donc la campagne olympique 2022 à Pékin. « Mais ce sera difficile de rester à la maison en février pendant les JO de Pyeongchang », admet l’athlète avec quelques regrets.
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Des inégalités hommes-femmes toujours présentes
La NRK, avec l’aide des chaînes finlandaise YLE et suédoise SVT, a récemment publié une étude prouvant que dans une majorité de sports, y compris le ski de fond et le biathlon, les athlètes masculins gagnaient significativement plus que leurs homologues féminins. Les meilleurs hommes des disciplines évaluées ont en moyenne gagné 100 millions de couronnes norvégiennes de plus que les meilleures femmes, soit 10 millions d’euros de différence selon le sexe des athlètes.
En ski de fond, plus précisément, les hommes gagnent 400 000 couronnes de plus [40 500 euros], 1,2 million pour un biathlète. Des chiffres exorbitants qui ont fait réagir le monde du ski. Comment expliquer ces différences ? Les sponsors seraient plus nombreux et les droits TV plus chers pour les compétitions des athlètes masculins. Il y aurait aussi en moyenne plus de pratiquants que de pratiquantes.
Pour Johannes Thingnes Bø, ces chiffres et ces explications n’ont rien de surprenant : « les compétitions masculines sont souvent plus populaires, il y a plus de téléspectateurs et donc plus de sponsors et donc plus d’argent », confirme-t-il au micro de la NRK. Et de continuer : « bien sûr que l’égalité hommes-femmes est importante mais ici nous ne parlons que des faits. »
Emil Hegle Svendsen, lui, insiste sur le fait qu’une athlète féminine qui remporte des compétitions gagne autant qu’un homme : « Tiril Eckhoff ou Therese Johaug et Marit Bjørgen ont à peu près les mêmes salaires que leurs coéquipiers masculins », déclare-t-il.
La fondeuse Ragnhild Haga, elle, est prête à monter au créneau pour l’égalité hommes-femmes afin qu’elle et ses paires soient mieux entendues. « Nous avons déjà demandé plusieurs augmentations et nous recommencerons s’il le faut, affirme-t-elle. Mais ce que nous voulons aussi c’est avoir le même respect, la même reconnaissance. »
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Le fond menacé ?
Le ski de fond serait-il menacé ? C’est en tous cas ce que semblent penser de plus en plus d’acteurs de la discipline. A commencer par certains sponsors. Tom Arnøy, entrepreneur et sponsor, explique ainsi lors d’une interview pour VG qu’à son avis, les fondeurs sont trop lisses, trop polis. « Ce qu’il nous faut, ce sont des athlètes qui provoquent une réelle sympathie ou qui provoquent, affirme-t-il. Il nous faudrait une vingtaine de Petter Northug et de préférence venus de plusieurs pays. »
Dans cette optique, Arnøy a décidé de sponsoriser Johannes Høsflot Klæbo, Niklas Dyrhaug et Jessica Diggins. Créateur d’applications, le Norvégien pense aussi qu’il faut plus parler aux jeunes, penser qu’il faut trouver un moyen de les attirer vers le ski de fond. « L’engouement en Norvège et en Suède est toujours aussi fort, mais ce n’est pas suffisant, assure Arnøy. Il faut rendre la discipline plus internationale avec des athlètes qui figurent au plus haut niveau venant de pays plus variés. »
Pour Åge Skinstad, ce serait plus que faisable : « le fond peut avoir lieu presque partout du moment qu’il y a de la neige, on peut l’internationaliser », confirme-t-il dans les colonnes de VG. Le cas qui inquiète le plus reste celui de l’Allemagne, les Norvégiens espérant que leurs concurrents trouveront vite une tête d’affiche pour faire repartir la popularité du fond allemand et contrer la domination scandinave.
Pour Martin Johnsrud Sundby, il est aussi nécessaire de revenir aux bases de la discipline. « Il faut maintenir l’identité du ski de fond, confie-t-il au quotidien Dagbladet. C’est avant tout une discipline qui demande du travail et ce n’est pas que du spectacle. Bien sûr que nous voulons que le fond soit attrayant et international mais il n’y a pas que ça et il faut donc définir dès maintenant ce que nous voulons que le fond soit dans les dix prochaines années. » Le Norvégien affirme aussi, comme ses compatriotes, que le retour de l’Allemagne en haut des classements permettrait de donner un nouveau souffle à la discipline et de la rendre de nouveau populaire.