CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Les sélections définitives
C’est officiel : les 109 athlètes de la délégation norvégienne aux Jeux olympiques de Pyeongchang sont désormais connus. Récapitulatif.
En combiné nordique, la fédération norvégienne a décidé d’emmener Jarl Magnus Riiber, Jørgen Graabak, Espen Andersen et bien évidemment Jan Schmid, leader de la coupe du monde jusqu’à la dernière compétition de Seefeld dimanche ou Akito Watabe lui a repris le maillot jaune. Magnus Krog complètera l’équipe en qualité de remplaçant.
Du côté du biathlon, pas de surprise puisque les sélections sont faites depuis plusieurs semaines : Eckhoff, Fenne, Olsbu, Solemdal et Tandrevold partent en Corée pour représenter l’équipe féminine aux côtés de Svendsen, Tarjei et Johannes Thingnes Bø, L’Abée-Lund, Birkeland et Bjøntegaard.
Pour le ski de fond féminin, 9 filles iront à Pyeongchang : Marit Bjørgen, Heidi Weng, Ingvild Flugstad Østberg, Maiken Caspersen Falla, Astrid Uhrenholdt Jacobsen, Ragnhild Haga, Kathrine Rolsted Harsem, Kari Øyre Slind et Mari Eide.
Chez les hommes, Eirik Brandsdal, Johannes Høsflot Klæbo, Emil Iversen, Pål Golberg et Sondre Turvoll Fossli ont été sélectionnés au moins pour le sprint. Pour la distance, Niklas Dyrhaug, Finn Hågen Krogh, Martin Johnsrud Sundby, Didrik Tønseth, Simen Hegstad Krüger et Hans Christer Holund ont tous obtenus leur ticket pour la campagne olympique.
Enfin, en saut, la fédération emmènera Maren Lundby et Silje Opseth ainsi que Fannemel, Forfang, Johansson, Stjernen et Tande. Le choix pour les athlètes masculins s’est avéré particulièrement difficile pour Alexander Stöckl après des mondiaux de vol plus que bons pour les Norvégiens. Si le jeune Marius Lindvik avait espéré faire ses preuves en Pologne où il a très bien figuré, il n’a pourtant pas été retenu, n’ayant pu prouver sa stabilité contrairement à ses compatriotes. A 19 ans, il aurait fallu que les Jeux se déroulent un an plus tard pour le jeune sauteur.
« Notre équipe est au complet et les noms ne changeront pas à moins de maladies ou de blessures. Les sélections pour les Jeux sont terminées », conclut le vice-président de la fédération Tore Øvrebø.
https://www.youtube.com/watch?v=nIwBdAYPNVg
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Le combiné a sa sélection
Après avoir choisi d’emmener aux Jeux olympiques Jarl Magnus Riiber, Jan Schmid, Jørgen Graabak et Espen Andersen, les sélectionneurs du combiné nordique devaient choisir entre Magnus Krog et Magnus Moan en tant que 5e homme de l’équipe. Meilleurs Norvégiens à Lahti, ils ne sont pas en aussi bonne forme qu’ils l’espéraient. Surtout Magnus Moan, tombé malade dans la Val di Fiemme.
Le directeur du combiné norvégien, Ivar Stuan, voulait pourtant qu’il se rende à Seefeld pour choisir qui emmener en Corée. Il a finalement regretté son choix puisque Moan n’a pas pu prendre part à toutes les épreuves, forcé au repos par le médecin de la fédération. Pour le rassurer, Stuan a tout de même confirmé que sa participation aux Jeux ne dépendait pas de ses performances en Autriche, sa réputation sur des skis de fond n’étant plus à faire. L’équipe a donc décidé de le sélectionner en qualité de remplaçant et 5e homme pour la Norvège.
C’était sans compter sur le caractère bien trempé du combiné qui a décidé de ne pas faire le voyage et de laisser sa place à son coéquipier Krog. « J’ai beaucoup réfléchi avant de prendre cette décision, explique Moan au micro de la NRK. Je ne veux pas aller aux Jeux en tant que remplaçant, je veux me battre pour la médaille, ça ne profite à personne que je reste sur le banc de touche. Et puis il y a eu des désaccords entre moi et la fédération sur la préparation qui font que je n’ai pas la forme nécessaire pour performer correctement. Je voulais me préparer le mieux possible mais on ne m’en a pas laissé l’occasion. »
De son côté, Ivar Stuan a confirmé les propos de son athlète, expliquant qu’ils avaient préféré le garder au sein de l’équipe plutôt que de le laisser se former seul. Finalement, ces désaccords auront mené à l’abandon de Moan aux Jeux. La Norvège emmènera donc Graabak, Riiber, Andersen, Schmid et Krog.
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Le sprint de Seefeld trop court ?
Samedi, les fondeurs de la coupe du monde ont pu découvrir le tracé du sprint des mondiaux 2019 à Seefeld. Une bonne occasion de prendre toutes les informations nécessaires pour arriver fin-prêts l’hiver prochain.
Les filles ont en revanche eu une surprise en s’entraînant le vendredi. « Je pense que c’est une piste vraiment bien pour le public, elle offre du spectacle, explique Maiken Caspersen Falla. Il faudrait que toutes les pistes soient comme ça. Mais c’est trop court, on est sur une course de 2min au lieu de 3 min ! »
Pierre Mignerey, vice-président de la FIS, a fait le même constat auprès de la NRK : « nous ne voulons pas de cette piste l’an prochain, il faut au moins 200 m de plus », assure-t-il. Le Français a avoué être surpris que la piste ne soit pas entièrement prête, la FIS n’ayant pas été mise au courant au préalable du raccourcissement de la course.
De leur côté, les organisateurs de Seefeld assurent que ce parcours a été validé par la FIS mais aussi qu’ils sont prêts à faire des changements pour l’an prochain.
Plusieurs athlètes norvégiennes ont donné le début d’une solution dès le vendredi : donner la piste de la compétition masculine aux filles qui mesure 1,5 km et ensuite rallonger celle des hommes. Elles n’ont pas eu cette chance ce week-end à cause des contraintes liées aux droits TV.
https://www.youtube.com/watch?v=o7RF0VGKjpM
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La maladie : ennemi n°1 avant Pyeongchang
Les Norvégiens sont connus pour éviter tous les microbes comme la peste. Au moindre éternuement, les athlètes sont placés en quarantaine pour se soigner au plus vite et revenir tout aussi rapidement aux avant-postes. Mais malgré toutes leurs précautions, certains tombent parfois malades.
C’est le cas de Finn Hågen Krogh, malade et absent à Seefeld pour ne pas mettre en danger ses chances de médailles aux Jeux. Le fondeur souffre d’une infection respiratoire. Vidar Løfshus, directeur du fond norvégien, avoue être embêté, confiant dans les colonnes de Dagbladet que le week-end de Seefeld convenait à tous points de vue à son athlète. « Un sprint skate et un 15 km mass start skate, c’est tout à fait son genre de course, rappelle-t-il. Et bien évidemment, ce n’est pas idéal d’être malade juste avant les JO. Le mieux était donc qu’il rentre se reposer et se remette en forme. » Krogh a bien sûr obtempéré, espérant avant tout pouvoir faire partie du relais olympique en qualité de finisseur. S’il retrouve son niveau de l’hiver dernier, il pourrait aussi prétendre à des médailles individuelles.
Tout comme sa compatriote Astrid Uhrenholdt Jacobsen. Malheureusement, elle aussi a dû renoncer à l’étape de Seefeld mais pour cause d’allergie ! « Je ne prends aucun risque juste avant les Jeux et rester dans un environnement connu me donne plus de chance de rester en forme », explique-t-elle à Dagbladet lorsqu’elle décide de rentrer en Norvège.
Tiril Eckhoff, au contraire, n’est pas rentrée chez elle entre l’étape d’Anterselva et l’étape olympique coréenne. Elle préfère rester en Italie jusqu’au moment de prendre l’avion pour l’Asie. « Je n’ai pas eu une saison facile, se justifie-t-elle. Et je n’ai pas envie d’affronter ceux qui me diront que je n’ai aucune chance et qui anéantiront ma confiance en moi. » Si cela lui permettra aussi d’éviter de tomber malade, ce n’est pas ce qui inquiète le plus les experts de biathlon.
Liv Grete Skjelbreid confie ainsi : « elle doit s’endurcir, avoir une plus grande confiance en soi et ne pas fléchir mentalement. » Une mission qui pourrait s’avérer plus facile avec une médaille olympique autour du cou.
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Bjørndalen : la perte d’une nouvelle chance
Après sa non-sélection dans l’équipe olympique, Ole Einar Bjørndalen avait prévu de se rendre sur les championnats d’Europe pour refaire ses gammes et espérer aller sur les étapes coupe du monde de fin de saison. Finalement, il ne s’y est pas rendu, expliquant qu’il n’était pas assez en forme pour y participer, préférant laisser leur chance à d’autres plus à même d’aller prendre des médailles.
Un choix qui rend son retour vers l’équipe de coupe du monde plus difficile. « Nous prendrons en priorité sur les dernières courses ceux qui sont allés à Pyeongchang, si l’un d’entre eux tombe malade, alors nous évaluerons nos autres choix », révèle Per Arne Botnan, chef du biathlon norvégien. Mais Bjørndalen n’est pas le seul en lice, et encore moins le meilleur remplaçant au vu de ses derniers résultats.
« J’admets que je ne suis pas au mieux de ma forme, physiquement et mentalement, dit le biathlète à VG. Il y avait une grande pression des médias, de tout le monde autour de moi et ça a ajouté de la fatigue. Je ne m’y suis pas bien pris, je ne me suis pas entraîné au bon moment et je n’ai pas profité d’une formation optimale. » Le vétéran de la discipline ajoute que sa famille l’a beaucoup aidé à traverser les dernières épreuves.
Il se rendra d’ailleurs à Pyeongchang avec l’équipe biélorusse pour soutenir sa femme Darya Domracheva. Si le comité olympique de Biélorussie ne sait toujours pas s’il pourra être accrédité ou quelle fonction il occupera, ils aimeraient avant tout qu’il soit là pour apporter son soutien à leur meilleure chance de médaille : Domracheva et, pourquoi pas, à d’autres athlètes de l’équipe.
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Fin du rêve olympique pour Northug
Petter Northug Jr. l’a annoncé : il n’ira pas aux Jeux olympiques. Cette semaine, son entraîneur Stig Rune Kveen est revenu sur le début de saison de l’athlète, analysant comment Northug a perdu tout espoir de voir se réaliser son rêve olympique. La plus grande controverse concerne le Tour de Ski : pour le fondeur et son équipe, il aurait dû avoir sa chance ce qui lui aurait permis de faire ses preuves et d’être sélectionné. Vidar Løfshus, lui, reste sur ses positions, arguant qu’il n’était pas au niveau et qu’il n’aurait pas été juste de le sélectionner au détriment d’un autre athlète plus en forme. « Il avait besoin d’un entraînement solide en décembre et il n’a pas choisi cette option », explique Løfshus.
Ses diverses périodes de maladies n’ont pas non plus aidé Northug à se préparer correctement, avant et après Noël, expliquant ses nombreuses absences de la Coupe du monde et de la compétition en général. « Nous allons nous concentrer sur la situation actuelle, qu’il se remette en forme, affirme Kveen. S’il veut revenir, il reviendra et il trouvera la motivation nécessaire. » Du côté de Northug, le Norvégien a décidé de ne pas s’exprimer depuis le 1e décembre mais son coach a révélé que s’il était déçu de ne pas aller aux Jeux, il n’aurait jamais voulu y aller avec cet état de forme ou en qualité de remplaçant.
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Les Norvégiens réagissent à la suspension d’Ustiugov aux JO
La semaine dernière, le comité olympique russe a annoncé qu’ils n’emmèneraient ni Anton Shipulin ni Sergey Ustiugov aux Jeux olympiques puisqu’ils ne figuraient pas sur la liste des athlètes russes autorisés par le CIO. « C’est une situation tellement étrange, irréelle, commente Martin Johnsrud Sundby dans les colonnes du quotidien Dagbladet. Il court contre nous tout l’hiver, il est quelqu’un d’important sur le circuit, l’un des meilleurs. C’est vraiment étrange qu’il ne soit pas aux Jeux. » Le Norvégien admet même que sans son adversaire russe, la compétition n’aura pas la même saveur. « Mais je suppose que cette décision est basée sur des évaluations sérieuses », ajoute-t-il.
Son compatriote Emil Iversen a lui aussi été très surpris. « Je n’ai jamais entendu aucune accusation à son encontre, affirme-t-il à VG. J’espère et je crois qu’il est propre. Je suis peut-être idiot d’y croire mais je fais confiance à ceux qui sont encore sur le circuit tant que le contraire n’a pas été prouvé. » Iversen regrette surtout de perdre le temps des Jeux un concurrent redoutable sur les skis et un athlète sympathique en dehors des courses. « J’aurais préféré pouvoir le battre à Pyeongchang, ça aurait été bien plus cool comme victoire », explique le Norvégien.
Vidar Løfshus, directeur du fond norvégien, assure quant à lui qu’il espère seulement que cette décision a été prise pour de bonnes raisons et que s’il reste encore des tricheurs et des dopés dans les rangs de la coupe du monde, ils seront jugés. « Il faut aussi prendre de vraies mesures contre ce fléau », conclut-il.