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Bjørndalen hors de l’équipe nationale ?
Après une saison en demi-teinte, marquée par sa non-sélection aux Jeux olympiques de Pyeongchang, Ole Einar Bjørndalen n’a pas encore décidé s’il mettrait un terme à sa carrière ou non, assurant au micro de la NRK qu’il prendrait la décision à tête reposée, après avoir fait le bilan de son hiver.
« Je suis en phase d’évaluation, je m’interroge, je sais que je dois effectuer des changements pour l’année prochaine si je veux être meilleur alors je dois tout prendre en compte », explique-t-il.
En revanche, s’il continue comme le croit son coéquipier Johannes Thingnes Bø, le vétéran du biathlon n’a pas encore choisi s’il resterait ou non en équipe nationale. Cette année, sept hommes ont été choisis pour en faire partie mais Siegfried Mazet a révélé que l’hiver prochain, ils pourraient bien n’être plus que six.
Or, en terme de résultats, Bjørndalen n’est que le 7e de l’équipe. Il pourrait donc ne pas être sélectionné en équipe nationale. Peu importe, pour le biathlète, il peut être aussi bon hors de l’équipe qu’en son sein : « je suis prêt à parier que même si je ne suis pas sélectionné, je serai pris pour les épreuves d’Östersund, affirme-t-il. Je sais ce que j’ai à faire, je ne m’entraîne plus autant avec l’équipe nationale qu’avant alors je laisse ma place aux jeunes s’il le faut, ça ne changera pas grand chose à ma préparation et à mes résultats. »
Ole Einar Bjørndalen devrait annoncer s’il prend sa retraite ou non dans les prochaines semaines.
8 questions sans réponse
La saison olympique 2017/2018 se termine. Mais quelques questions restent sans réponse dans le monde du fond norvégien.
A commencer par la question Petter Northug qui ne semble toujours pas réglée. Le fondeur de Mosvik ne s’est pas exprimé dans les médias depuis décembre et la coupe du monde de Lillehammer ce qui en inquiète certains. Reviendra-t-il en équipe nationale ? Reviendra-t-il en coupe du monde ? Est-il encore capable de skier au plus haut niveau ? Northug devrait se rendre aux championnats nationaux d’Alta où ses résultats permettront peut-être d’obtenir un début de réponse à ces questions.
Une autre problématique qui taraude les médias norvégiens : Marit Bjørgen mettra-t-elle un terme à sa carrière ce printemps ou continuera-t-elle encore un an pour de nouveau se confronter à sa grande amie Therese Johaug ? Celle-ci devrait faire son retour très prochainement sur des compétitions et a pour objectif les titres de Seefeld 2019. Bjørgen sera-t-elle là pour l’empêcher de rafler toutes les médailles d’or ?
D’ailleurs, qui d’autre pourrait prendre sa retraite parmi les fondeurs de l’équipe nationale ? La NRK rappelle en effet qu’Astrid Jacobsen et Eirik Brandsdal ont déclaré aux médias qu’ils n’avaient encore rien décidé et devaient réfléchir avant d’annoncer une retraite ou qu’ils continuaient encore un an.
Avec ces possibles départs, et peut-être plus, se pose aussi la question de l’équipe de coachs : à part Tor Arne Hetland, tous sont arrivés en fin de contrat. Qui restera ? Qui partira ? Qui entraînera l’une des meilleures équipes de fond du monde ?
Dans le même esprit : qui dirigera cette équipe ? Qui sera le directeur sportif du fond norvégien ? Vidar Løfshus, lui aussi, arrive en fin de contrat l’hiver prochain et il n’a encore rien annoncé sur sa volonté de continuer ou non.
Encore du côté de l’équipe technique : qui sera le chef des farteurs ? Knut Nystad a en effet pris sa retraite. Et celui qui a permis à la Norvège bien des évolutions dans ce champ n’a pas encore de remplaçant officiel.
Dans une toute autre mesure : quels exercices seront conservés en ski de fond ? Le sprint classique semble plus que jamais menacé et la FIS n’a pas encore décidé de l’avenir de certains formats. Ca devrait être chose faite dès le mois de mai lors du congrès de la FIS, ce que les Norvégiens attendent avec impatience pour être fixés une fois pour toutes.
Enfin, qu’en est-il de la forme de Therese Johaug ? Après deux ans loin des compétitions de haut niveau, la fondeuse fera son retour le 21 avril sur la Skarverennet. Un bon point de départ pour évaluer si elle est au niveau de ses concurrentes ou non. Médias et athlètes norvégiens s’accordent pourtant pour dire qu’elle serait encore plus forte qu’avant.
Huit questions qui attendent encore des réponses. Huit questions qui mettent en porte-à-faux le fond norvégien, discipline phare du pays. Huit questions qui animent tous les experts et fans et qui, espérons le, trouveront petit à petit des réponses.
Changement de coachs en fond ?
Lors des finales de coupe du monde à Falun, les fondeuses norvégiennes ont peut-être dit au revoir à leur coach Roar Hjelmeset sans le savoir. « Mon contrat se termine cette saison et je n’ai encore reçu aucune nouvelle offre », explique l’entraîneur à la NRK.
Tout comme pour ses collègues Sjur Ole Svarstad qui l’aide à s’occuper de l’équipe féminine et Arild Monsen, entraîneur du sprint masculin, la fédération norvégienne n’a pas encore décidé si elle voulait continuer de travailler avec eux ou non.
Seul Tor Arne Hetland est assuré de faire partie de l’équipe de coach qui conduira l’équipe de fond aux mondiaux de Seefeld. « Nous voulons tout ré-évaluer, explique Vidar Løfshus. Il faut que nous nous assurions que les bonnes personnes sont aux bons postes pour permettre à toute l’équipe d’avancer dans la bonne direction. »
Apparemment, ce serait aussi un souhait de quelques athlètes de voir des changements parmi les coachs pour renouveler les pratiques et continuer d’évoluer dans les plus hautes sphères du haut niveau. « Je le comprends très bien, affirme Hjelmeset. Je suis là depuis longtemps et même si je suis encore motivé, je sais bien que les filles ont sûrement besoin de changement, c’est naturel. »
Løfshus a indiqué de son côté que des décisions devraient être prises vers la fin du mois d’avril, que la fédération décide de continuer avec certains des anciens coachs ou non. Il a aussi révélé que son contrat prendrait fin après la saison prochaine. En 2019, la fédération de fond norvégienne pourrait donc faire entièrement peau neuve si elle perdait son directeur sportif.
A la recherche de sponsors
Depuis déjà l’hiver dernier, les équipes de biathlon norvégiennes ont d’énormes difficultés à trouver un sponsor principal. Si quelques marques et entreprises sponsorisent les biathlètes, il leur manque encore beaucoup de fonds. Lorsque le contrat de la DNB Bank prendra fin le 1er mai, les Norvégiens se retrouveront donc face à un problème monétaire assez important.
Odd-Bjørn Hjelmeset, directeur des sponsors à la fédération de biathlon norvégienne, tient tout de même à rassurer tout le monde : « nous avons encore du temps, il ne faut pas stresser, nous trouverons des fonds et il n’y aura pas de réel problème », affirme-t-il à la NRK.
Du côté des experts de biathlon, on est plus circonspects : la fédération sait en effet depuis déjà 3 ou 4 ans que la DNB arrêtera son contrat de sponsoring ce printemps. Ils auraient donc dû avoir le temps de se préparer et de trouver une autre entreprise pour prendre le relais.
Mais l’intérêt pour le biathlon a un peu baissé en Norvège, il y a moins de pratiquants qu’il y a quelques années. La fédération norvégienne devra donc lancer une grande opération séduction pour trouver un nouveau sponsor principal, peut-être en mettant en avant les bons résultats de Johannes Thingnes Bø.
Klæbo s’exporte en Chine
Le sprint d’après saison qui s’est déroulé en Chine a confirmé de belles promesses : le marché chinois pourrait bien amener de nouveaux et très nombreux fans mais aussi de nouvelles opportunités pour le ski de fond à l’international. Johannes Høsflot Klæbo qui avait fait le déplacement en est bien conscient.
« Si la Chine atteint son objectif d’amener 300 millions de personnes à pratiquer le fond, c’est très excitant pour nous », confie le grand-père du jeune athlète à VG. Le Norvégien veut même aller plus loin et réfléchit à proposer des sous-titres chinois sur ses vlogs, ces vidéos qui racontent sa vie pendant et entre les saisons.
« Nous devons y réfléchir et prendre en compte les difficultés, entre autres le fait que les Chinois n’utilisent pas les même plateformes que nous, explique Klæbo. Mais ce serait très intéressant. » Le père du champion a quant à lui rappelé aux médias que son fils avait toujours à cœur de développer l’intérêt de tous pour sa discipline, entre autres en étant proche de ses fans et des spectateurs.