CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Retraite pour Martine Ek Hagen
A seulement 27 ans, Martine Ek Hagen a décidé d’imiter sa coéquipière, la reine du ski de fond, Marit Bjørgen et a annoncé qu’elle prenait sa retraite de skieuse professionnelle.
Arrivée en coupe du monde en 2015, ses deux premiers hivers ont été ponctués de blessures et de maladies. Revenue motivée après avoir participé à la TV réalité Farmen avec d’autres athlètes, la jeune femme avait établi un programme de 4 ans pour arriver aux Jeux olympiques de Pékin avec toutes les chances de son côté. « Mais à Pâques, j’ai senti que je n’avais finalement plus la motivation nécessaire, explique la Norvégienne en conférence de presse. Je n’éprouve pas plus de plaisir à terminer le 30 km d’Holmenkollen qu’à faire une balade à ski à Pâques alors je pense qu’il est temps. »
La jeune femme n’a pas encore réfléchi à son avenir, mais n’écarte pas de devenir coach de ski de fond. « Mon seul regret, c’est de n’avoir jamais eu une saison au mieux de ma forme », conclut celle qui a obtenu pour meilleur résultat une seconde place en 2015 à Rybinsk sur un skiathlon et plusieurs médailles aux mondiaux U23 d’Erzurum 2012 et de Val di Fiemme 2014.
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Le dilemme de Krogh
Lors des Mondiaux de Lahti en 2017, Finn Hågen Krogh avait majestueusement accordé la médaille d’or du relais à la Norvège lors d’un sprint épique face à Sergey Ustiugov. Presque certains d’aller aux Jeux olympiques et ce en qualité de dernier relayeur, un hiver brillant s’annonçait. Mais le Norvégien est souvent tombé malade et n’a pas été à la hauteur des attentes, les siennes ou celles de l’équipe nationale.
Il n’a donc assisté aux Jeux de Pyeongchang qu’en tant que remplaçant et n’a pris part qu’à une seule épreuve : le 15 km où il termine 18e, loin derrière le podium et son coéquipier Krüger, médaillé d’argent. « J’ai tout simplement raté ma saison, confie Krogh aux médias norvégiens. Ça a été très dur psychologiquement. Pendant une semaine, j’ai même cru que j’allais arrêter pour de bon mais ça va mieux, j’ai eu le temps de me reposer et je suis prêt à repartir. »
S’il a finalement choisi de ne pas prendre sa retraite, Finn Hågen Krogh n’est pas encore sûr de rester en équipe nationale toutes distances. D’après lui, c’est ce qui l’aurait pénalisé cette saison : la charge de travail a été bien trop différente des années passées et a entraîné une baisse de forme.
Le Norvégien rêverait donc de revenir en équipe de sprint. « Nous l’accueillerons à bras ouverts, déclare Johannes Høsflot Klæbo. Dans ses bons jours, il peut être le meilleur du monde, il est si rapide ! Je pense qu’il pourrait beaucoup m’apprendre et si moi aussi je peux l’aider, c’est gagnant-gagnant. »
https://www.youtube.com/watch?v=sTzOQxg8KCA&t=21s
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Johaug meilleure qu’avant ?
Depuis deux hivers, Therese Johaug est absente du circuit de coupe du monde. Une suspension difficile à vivre pour la fondeuse, tout particulièrement lors de cette saison olympique où elle a voulu prendre du repos, sans pour autant s’arrêter de s’entraîner.
Pour son entraîneur personnel, Pål Gunnar Mikkelsplass, la Norvégienne a d’ailleurs fourni le travail nécessaire pour rester à son meilleur niveau, malgré l’impossibilité de participer à des compétitions. « Beaucoup disent qu’elle est encore meilleure qu’avant et je dois dire que je suis d’accord avec eux, ajoute le coach. Je serais plus que surpris si à son retour elle n’est pas à son niveau d’il y a deux ans, voire mieux. »
Les coéquipières de la fondeuse seront fixées dès mai lors de leur premier stage d’entraînement. « Je pense que ce sera très excitant à voir, je suis impatient de savoir quel est son niveau », admet Mikkelsplass qui est prêt, s’il le peut et Johaug le veut, à continuer en tant que son entraîneur.
De son côté, la marque Fischer qui avait mis un terme au contrat de la Norvégienne lors de sa suspension, a annoncé être en discussion avec l’athlète pour signer un nouvel accord de sponsoring. Les termes exacts de ce contrat seront établis grâce aux résultats que Therese Johaug obtiendra la saison prochaine. « Je suis certaine que j’irai me battre pour une médaille », affirme la fondeuse à Dagbladet. Onze autres sponsors en sont d’ailleurs persuadés et ont continué de soutenir la Norvégienne, même pendant sa période de suspension.
Celle-ci prendra fin officiellement demain, mercredi 18 avril.
https://www.youtube.com/watch?v=msI2WwVTvUs
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Tournées de saut en Russie et en Norvège
La FIS l’avait annoncé à la fin de la saison : les sauteuses à ski auront bientôt droit à leur propre Tournée. Si les Norvégiens avaient envisagé de l’organiser eux-mêmes, la Russie les a devancé. Le Raw Air féminin devra donc être écourté : les athlètes ne sauteront qu’à Oslo, Lillehammer et Trondheim avant d’enchaîner avec une deuxième tournée en Russie.
« Les filles n’iront donc pas à Vikersund en 2019 mais peut-être en 2020 », explique Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut norvégien. « J’espère que la FIS arrangera le calendrier 2019/2020 pour nous permettre de faire du vol à ski ET la tournée en Russie », ajoute Maren Lundby.
Clas Brede Bråthen tient quand même à féliciter la FIS pour avoir fourni aux sauteuses un calendrier 2018/2019 largement amélioré. Avec trois tournées et beaucoup plus d’épreuves sur grand tremplin, les athlètes devraient se faire plaisir, tout comme les spectateurs. « J’espère vraiment que tout ce qui a été suggéré sera mis en œuvre mais je suis déjà ravi qu’elles aient le droit à une tournée en Russie et au Raw Air, cela promet d’être leur meilleure saison de coupe du monde », continue Bråthen.
Maren Lundby, quant à elle, se dit très excitée par ces nouvelles perspectives même si elle aurait aimée avoir droit à une épreuve sur grand tremplin pendant les mondiaux de Seefeld.
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Les Norvégiens face aux accusations contre l’IBU
Jeudi, la police autrichienne a confirmé mener une enquête sur l’IBU et son président, le Norvégien Anders Besseberg. Un vrai coup de massue pour la fédération de ski de Norvège et ses biathlètes. « C’est surprenant et choquant, confie ainsi Emil Hegle Svendsen à la NRK. Le scepticisme grandit, c’est comme si la foudre nous était tombée dessus alors que le ciel est bleu. J’espère que tout ce qui se dit est faux sinon, ce serait très dur pour notre sport. Rien que le fait que ce soit arrivé dans les médias… Le mal est déjà en grande partie fait. »
Le jeune retraité désire maintenant que tout soit réglé sans entacher plus la réputation du ski en général.
Johannes Thingnes Bø est dans le même état d’esprit : « l’IBU a fait du bon travail ces vingt dernières années et j’espère vraiment que ce n’est pas lié à des affaires de corruption, avoue-t-il à la NRK. Nous avons besoin de savoir que nos concurrents ne se dopent pas, que tout le monde est propre mais si on ne peut même plus faire confiance à l’IBU… C’est dur, très dur. »
Ole Einar Bjørndalen, a simplement répondu aux médias NRK et VG qu’il fallait laisser la police faire son travail pour que tout soit expliqué.
Northug : une autobiographie
Cette semaine, Petter Northug Jr. a confié aux médias norvégiens qu’il allait bientôt publier son autobiographie. « Ça me tient beaucoup à cœur, c’est ma toute première, explique le fondeur. Il est temps que tous ceux qui m’ont suivi, soutenu, sache ce que je pense, ce que je ressens réellement. »
Le co-auteur du livre, Jonas Forsang, a lui confié à la NRK que « c’est un livre raconté par Petter, à la première personne. » L’auteur a aussi été très impressionné par la capacité du Norvégien à prendre du recul sur sa carrière et ses actions.
De son côté, Northug promet que son livre sera croustillant même s’il n’y aura aucun règlement de compte avec la fédération norvégienne.
Un éditeur suédois a aussitôt acheté les droits du livre de celui qui, sur les skis, est peut-être leur pire ennemi. « Je ne suis pas surpris, dit Northug à Dagbladet. J’ai consacré un chapitre entier à la Suède. » L’éditeur, de son côté, pense avoir fait une bonne affaire, comparant Northug au footballeur Zlatan Ibrahimovic mais en version norvégienne. « Je ne m’inspire pas souvent des Suédois mais je veux bien faire autant de ventes que lui », répond le fondeur.