CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Vikersund retiré du calendrier
Pour le moment, le tremplin de Vikersund n’accueillera pas de compétition de vol à ski la saison prochaine. Le Raw Air devra donc peut-être se passer de cette étape impressionnante. Pourquoi ?
La FIS n’a pas délivré au tremplin la licence nécessaire pour faire partie du calendrier mondial. Les discussions ont été houleuses lors du congrès à Zurich cette semaine.
Pour Hans-Martin Renn, représentant norvégien du comité de saut à la fédération internationale, il est hors de question d’aller « faire une inspection du tremplin à la dernière minute comme l’année dernière ». Le Norvégien a ajouté : « c’est la FIS qui fait le règlement, elle n’a pas à s’adapter aux souhaits de chaque tremplin ou à délivrer des licences au dernier moment, dit-il. Je suis responsable de la sécurité des tremplins et je refuse d’agir ainsi. »
Contacté par la NRK, Renn a ensuite assuré que les organisateurs de la coupe du monde de Vikersund auraient pu obtenir le certificat de validité depuis des mois s’ils s’y étaient pris en avance. « Il semblerait que leur stratégie consiste à faire les choses au dernier moment et c’est fatiguant, continue-t-il. Et si je signe leur licence et qu’après les sauteurs ou entraîneurs me disent que le tremplin ne va pas, ce sera ma faute. »
Résultat : le Raw Air devra peut-être se passer de l’étape de Vikersund, à moins qu’un miracle arrive et que le tremplin n’obtienne sa licence lors d’une réunion prochaine. « C’est vraiment dommage, le Raw Air permet de faire rayonner notre discipline et perdre Vikersund pose vraiment problème », réagit Alexander Stöckl, coach de l’équipe norvégienne. L’Autrichien espère que la situation sera vite arrangée pour que la finale du Raw Air puisse finalement bien avoir lieu sur le tremplin de vol en mars prochain.
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Dyrhaug revenu à 100% ?
Mardi dernier, Niklas Dyrhaug a effectué son premier entraînement à ski-roues à 100% de ses capacités depuis longtemps.
Un soulagement pour le fondeur qui ne croyait jamais voir le bout de ses mésaventures. Blessé à l’épaule en avril, il avait dû renoncer à s’entraîner en mai, a eu des problèmes de santé en juin avant de se blesser de nouveau, à la jambe cette fois, fin juillet.
« La rééducation a été lourde après cette blessure, explique Dyrhaug à la NRK. Je pouvais à peine me servir de mes pieds. Et côté motivation, ça a été difficile aussi. »
Plus d’objectifs clairs et précis, plus d’entraînements avec son meilleur ami Didrik Tønseth.
Sur 60 jours, seulement trois sessions en commun contre presque 3 par jour habituellement. La vie de Dyrhaug a été chamboulée cet été. Mais il l’espère : ses soucis sont désormais derrière lui.
Johannes Høsflot Klæbo va même jusqu’à dire que ce retour est « inspirant et très motivant. » « J’espère que nous aurons deux camps d’entraînement ensemble cet automne, continue Klæbo. Et j’espère l’aider à revenir au plus haut niveau et qu’il terminera l’hiver dans les sommets du classement. »
De son côté, Niklas Dyrhaug a avoué prévoir sur le long terme et les Mondiaux de Seefeld. « J’ai demandé au Père Noël d’être en forme après la pause », dit-il en riant.
Et si Martin Johnsrud Sundby se motive en pensant aux Russes, le fondeur de 31 ans a dit utiliser cette technique avec le Suédois Johan Olsson. « Et n’oubliez pas : après Noël, je serais de retour au top », conclut-il en souriant.
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Iversen embaûche son frère
Emil Iversen a eu quelques soucis de santé et des résultats moyens la saison dernière.
Cette année, il reste parmi l’équipe nationale toutes distances de fond mais aura un nouvel atout de son côté : une personne de confiance à ses côtés à chaque instant pour tout lui faciliter pendant la saison.
Il a en effet engagé son frère pour l’assister dans sa carrière. « Il aura sûrement 10% de mes gains, de mauvaises blagues à supporter et si tout se passe bien et que je fais de bonnes courses, il aura un bonus », explique le fondeur en riant au micro de la NRK. Mats Iversen aura pour responsabilité d’aider son frère Emil à tester les skis, les farter si besoin, il devra aussi venir aux entraînements, cuisiner, servir de chauffeur si besoin.
En résumé : être partout où l’athlète aura besoin de lui. « Il sait comment ça se passe dans le monde du fond, il est très impliqué et il est ravi de pouvoir en profiter pour apprendre encore plus », continue le fondeur norvégien. Vidar Løfshus, directeur des équipes nationales de fond, est lui aussi heureux de cet arrangement qu’il pense bon pour Iversen. « Oui, je suis gâté et j’ai de la chance par rapport à beaucoup de mes concurrents, admet ce dernier. Mais je crois que ce sera bon pour moi, surtout que nous n’avons pas d’entraîneur habitant dans le Trøndelarg près de chez nous… Et j’espère que c’est un investissement qui en vaudra la peine pour lui et moi. »
https://www.instagram.com/p/BoMaziXCVST/?taken-by=emilivers
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Les sauteurs dans la soufflerie
En constante quête d’évolution, d’amélioration, les sauteurs à ski norvégiens ont décidé d’utiliser une nouvelle méthode d’entraînement.
L’équipe s’est déplacée à Stockholm pour quelques jours où elle a pu profiter d’une ancienne soufflerie utilisée dans l’aéronautique pour s’entraîner aux techniques de saut.
Un nouvel outil bien utile puisqu’il permet de rester plus longtemps en l’air sans avoir à sans arrêt revenir en haut du tremplin. « On peut vraiment ressentir les réglages de nos bras, nos jambes, trouver la meilleure position… j’ai vraiment le sentiment de mieux sauter grâce à ce stage », réagit Johann Andre Forfang, double médaillé olympique à Pyeongchang.
Selon leur coach Alexander Stöckl, les Norvégiens sont les seuls à utiliser actuellement cette technologie avec les Suédois.
Un atout qui permet de régler le saut au millimètre près sans crainte de tomber et se blesser. « J’ai déjà pu voir les effets positifs de ce court voyage pendant les stages à Lillehammer et Trondheim, révèle Stöckl. Et quand on est dans la soufflerie, on peut profiter d’un temps de vol bien plus élevé que sur un tremplin et sans prendre de risques, c’est vraiment un bon compromis. »
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Krogh : la motivation de retour
Après sa magnifique performance sur le relais des Mondiaux 2017 de Lahti, les médias norvégiens promettaient une brillante olympiade en Corée à Finn Hågen Krogh. Malheureusement, ses JO se sont soldés par une seule 18e place.
C’est là que le fondeur a pensé à mettre un terme à sa carrière. « Cela fait 10 ans que je travaille pour être parmi les meilleurs skieurs du monde et je ne fais rien d’autre que ça, explique Krogh au quotidien Dagbladet.
Alors après les Jeux, impossible de me motiver, c’était comme si j’avais fait tout ça pour rien. Il a fallu que je fasse une pause pour retrouver suffisamment de motivation pour continuer. »
Résultat : le Norvégien a pris des vacances loin du ski de fond. « Mais je crois que je n’ai jamais réellement totalement abandonné, révèle le fondeur. J’étais fatigué, pas très optimiste et oui, j’ai pensé à prendre ma retraite mais en reprenant l’entraînement, je me suis dit que ce n’était finalement pas la bonne décision à prendre. »
Mais le retour à la formation n’a pas été des plus simples : n’ayant pas ou peu fait de ski au printemps contrairement à ses coéquipiers, Krogh a dû revenir doucement mais sûrement à leur niveau. « Mes progrès en stage avec les autres me motivent vraiment, c’est la première fois que ça m’arrive mais j’ai appris à être patient et je sens que je suis de nouveau en forme », conclut l’athlète norvégien.
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Reconversion pour Hetland
Tor Arne Hetland a vu son contrat en tant qu’entraîneur de ski de fond de l’équipe nationale masculine norvégienne arriver à sa fin avant la date prévue.
Les athlètes ne souhaitant plus travailler avec lui, il a été remercié et la fédération n’a ensuite pas réussi à lui trouver un autre poste qui lui convenait. Le Norvégien est donc parti vers d’autres horizons. Il est désormais entraîneur de la future équipe chinoise de fond olympique. « Nous allons prendre des athlètes qui n’ont presque jamais vu de neige pour en faire des skieurs », explique Hetland à la NRK. Un retour à la case départ qui semble ravir le coach, de retour au lycée de Meråker où il avait commencé sa carrière de fondeur.
Mais il l’admet lui-même, le défi est énorme : il faut non seulement apprendre la base du ski de fond à des athlètes qui n’ont jamais pratiqué la discipline tout en parlant des langues totalement différentes.
Pourtant, un contrat a été signé pour les quatre prochaines années afin d’instaurer un programme chinois en Norvège.
Dès le mois de septembre, 140 athlètes chinois ont ainsi fait le déplacement en Scandinavie et ont été répartis dans les villes de Lillehammer, Trysil, Heimdal et Meråker.
Tor Arne Hetland s’occupera d’une quarantaine de sportifs, espérant en amener quelques uns au niveau mondial avant l’échéance des JO 2022. « Les Chinois estiment qu’il est important d’avoir des représentants dans chaque discipline lors de leurs Jeux et je suis persuadé que ceux qui sont venus en Norvège seront prêts d’ici là, conclut Hetland. On espère les faire entrer dans le top 30 avant la prochaine saison olympique mais un top 10 serait un rêve. »
Et après tout, pourquoi pas ? Le Norvégien rappelle qu’il y a trois ans, personne ne savait que Johannes Høsflot Klæbo serait LA grande révélation des deux dernières saisons.