CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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La Norvège teste ses 4e relayeurs
Ce week-end a eu lieu le premier relais de ski de fond de la saison. L’occasion pour les équipes nationales norvégiennes de tester de potentiels quatrièmes relayeurs. Ce poste clé fait souvent rêver les fondeurs norvégiens. Auparavant, il était souvent dévolu à Marit Bjørgen chez les femmes et Petter Northug Jr. chez les hommes. L’une étant absente après avoir pris sa retraite et l’autre en raison d’une méforme en début d’hiver, il a fallu leur trouver des remplaçants dignes de ce nom.
Ce sont finalement Ingvild Flugstad Østberg et Finn Hågen Krogh (déjà dernier relayeur lors des Mondiaux de Lahti) qui ont été choisis. Ce dernier, malgré des difficultés sur les courses de distance, s’en est sorti à merveille bien que les médias auraient parié sur un sprinteur tel qu’Emil Iversen, très en forme en ce moment, mais qui a finalement pris le premier relais en classique.
Chez les femmes, en revanche, personne ne souhaitait obtenir ce rôle si particulier. « Nous avons perdu Marit qui occupait ce poste depuis 2010 », rappelle Therese Johaug. Difficile de marcher dans les pas de la championne. « J’avais peur avant le relais, je suis habituée à partir en 1e ou 2e position, pas dernière, avoue Østberg au micro de la NRK. Alors j’ai demandé conseil à Marit et on a envisagé ensemble les différents scénarios pour me préparer au mieux. »
Le résultat final est bon : la Norvège remporte le relais féminin. Mais il n’est pas exclu de voir des changements dans cette configuration de relais.
« Pourquoi pas donner le poste de dernière relayeuse à Ragnhild Haga ? » propose Marit Bjørgen. La jeune championne olympique en serait fière et ravie.
L’option Therese Johaug est aussi envisagée. « Ça ne me dérangerait pas mais il faut faire ce qui est le mieux pour l’équipe », réagit la Norvégienne.
Un choix qui ne déplairait pas à la Suédoise Stina Nilsson qui craint plus Maiken Caspersen Falla et verrait un affrontement contre Johaug comme un défi très intéressant.
En tous cas, si une chose est sûre pour le moment c’est que rien n’est décidé quant aux relais qui seront alignés aux mondiaux de Seefeld, les deux équipes préférant tester plusieurs combinaisons avant de se prononcer.
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Du combiné au biathlon
Sur le sprint de Pokljuka, un jeune biathlète norvégien de 22 ans, Sindre Pettersen, a impressionné en prenant une très belle 6e place.
Quelques heures auparavant, très peu connaissaient son nom ou son parcours. Car le jeune homme a un profil atypique. Jusqu’à l’an dernier, il se destinait au ski de fond ou au combiné nordique.
En 2017, il remportait même une médaille aux mondiaux juniors de combiné nordique tout en s’adjugeant le titre en biathlon. Son record en saut à ski se situe à 138,5m. Une marque tout à fait honorable.
Il aurait même pu arriver sur le circuit mondial cette année mais en raison d’une blessure, Pettersen a préféré se diriger vers le biathlon. Et au vu de ses premiers résultats, bien lui en a pris ! « Cette 6e place, c’est beaucoup de joie, je suis heureux d’avoir bien tiré et je suis totalement surexcité, il va me falloir un peu de temps pour redescendre », confiait le Norvégien à TV2 après sa belle course.
Mais pour en arriver là, Pettersen a connu des hauts et des bas. Polyvalent depuis toujours, le jeune athlète n’a pas échappé aux blessures et aux maladies comme le raconte son père, présent à Pokljuka : « il a eu deux mycoplasmes, le zona, des blessures à l’épaule trois fois, deux opérations du genou et des problèmes de dos », raconte-t-il.
« Le pire, c’était les mycoplasmes, dit Pettersen. On n’a pas l’impression d’être malade mais on doit être au repos complet, ça provoque une sorte de pneumonie et pour les athlètes de haut niveau, il n’y a pas d’autre choix que de s’arrêter. »
Désormais débarrassé de ses ennuis de santé, le Norvégien compte se concentrer sur le biathlon : « je suis un skieur qui monte, j’ai toujours été polyvalent mais là je me concentre sur une seule discipline et comme on dit, le ciel est la limite alors dans mon cas, le but est d’atteindre le niveau de Johannes », conclut Sindre Pettersen qui espère qu’on entendra de nouveau parler de lui.
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Løfshus s’exprime sur le cas Northug
« Aujourd’hui, même si Petter Northug Jr. répond bien à l’entraînement, il n’est pas prioritaire pour aller sur le Tour de Ski », annonce Vidar Løfshus dans les colonnes du quotidien Dagbladet.
Le fondeur espérait en effet, si tous ses compatriotes ne décidaient pas d’y participer, avoir l’opportunité d’enfin faire ses preuves sur le circuit mondial à l’occasion du fameux tour. Arild Monsen, entraîneur de l’équipe nationale du sprint, a assuré à Vidar Løfshus que Northug était en forme, ce dont il sera possible de juger en Suède ce week-end, tandis que la coupe du monde se déroulera à Davos. « Il est à Trondheim et suit son plan d’entraînement », assure Monsen. « J’attends de voir ses résultats au sprint », répond Løfshus.
Ceux-ci seront déterminants pour savoir si Northug sera envoyé ou non sur l’ouverture du Tour de Ski où la Norvège prévoit d’envoyer en majorité des sprinteurs.
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Qui en pause avant le Tour de Ski ?
Heidi Weng l’a déjà annoncé : elle ne sera pas à Davos et ne reviendra donc pas sur la coupe du monde avant la pause de Noël et le Tour de Ski. Mais elle ne sera peut-être pas la seule.
Emil Iversen a en effet confié au micro de la NRK qu’il ne serait peut-être pas non plus de la partie. Même si un sprint est prévu au programme de l’étape suisse, l’un des meilleurs de ce début d’hiver pense sérieusement à faire l’impasse et à perdre des points au général de la coupe du monde. « Certes c’est l’une des étapes où il faut faire ses preuves pour être pris à Seefeld, admet Iversen. Mais je veux rentrer m’entraîner pour rester en forme. C’est un luxe que je peux me permettre après les premiers week-ends de cet hiver qui se sont très bien passés. » Il sera en revanche de retour dès le Tour de Ski après Noël. Ensuite, il devrait faire plusieurs sprints avant Seefeld, gros objectif de la saison mais rien n’a encore été déterminé. « Je crois qu’avoir pris le maillot jaune à Lillehammer montre que j’ai mûri en tant que skieur », conclut Iversen.
Et Johannes Høsflot Klæbo pourrait bien suivre son exemple. Absent à Beitostølen après une ouverture de saison à Ruka puis à Lillehammer difficile, le détenteur du globe a voulu retourner à l’entraînement. Il envisage même de ne plus revenir sur le circuit mondial avant Noël. « Je dois d’abord en parler avec Arild Monsen et mon grand-père, confie Klæbo à la chaîne TV2. Il faut construire un nouveau plan et décider aussi de ce que l’on fera pour le Tour de Ski. » Pour Monsen, en revanche, en ce début de semaine, il est toujours prévu que le jeune fondeur se rende à Davos.
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La salle de gym de Johannes Bøe
Il y a quelques saisons, Ole Einar Bjørndalen avait beaucoup fait parler en s’achetant un bus qu’il avait transformé en salle d’entraînement roulante. Johannes Thingnes Bø, cette année, s’est inspiré de son compatriote en faisant construire un petit gymnase personnel de 8m2 juste à côté de sa maison de Sjusjøen.
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A l’intérieur , tout l’équipement nécessaire pour s’entraîner avec les meilleurs appareils. « Je crois vraiment que ça me sera utile, surtout quand je rentrerai entre la dernière étape de coupe du monde de février et les mondiaux en mars, explique le maillot jaune de la coupe du monde au micro de TV2. Je pense que ça peut me donner une longueur d’avance sur le reste de mes adversaires. »
Petit trait d’humour, le biathlète a nommé sa salle « Beast mode box » (« la boîte où on se met en mode bête »). Malgré cela, le Norvégien pense réellement que le staff de l’équipe le prend désormais plus au sérieux : « je montre au monde mes ambitions, je prouve que je suis prêt à investir pour devenir meilleur », affirme-t-il.
Johannes Thingnes Bø compte bien passer autant de temps que possible dans cette salle de sport flambant neuf et il n’exclut pas d’y installer un écran pour regarder, tout en s’entraînant, son émission favorite : l’amour est dans le pré, version norvégienne.
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Une équipe nationale paralympique
Jusqu’à cet automne, les athlètes handisports de ski de fond ne profitaient pas en Norvège d’une structure telle que l’équipe nationale. Ce problème est désormais résolu puisqu’il a été annoncé lors des championnats nationaux à Beitostølen qu’une équipe nationale serait créée avec comme directeur sportif Vidar Løfshus. Les fondeurs paralympiques seront donc sur le même pied d’égalité que leurs compatriotes.
« C’est un changement majeur pour nous, déclare la fondeuse Birgit Skarstein à Dagbladet. J’ai hésité à poursuivre ma carrière au printemps, j’étais motivée sportivement mais fatiguée par les problèmes logistiques. Cet accord fait une grande différence, notre entraîneur se concentrera sur l’aspect sportif quand la fédération gèrera les accords de sponsoring, on aura plus d’argent et plus de temps pour s’entraîner. »
L’objectif de cette nouvelle équipe nationale sera aussi d’offrir l’opportunité aux personnes souffrant d’un handicap en Norvège de faire du sport, du loisir au plus haut niveau. D’après la fédération, c’est une injustice qui est ainsi enfin réglée. « J’ai du respect pour ceux qui osent avouer qu’ils se sont trompés, confie Skarstein. Je suis heureuse que la fédération essaie de se rattraper, j’en suis reconnaissante, je gagne peut-être quatre années de plus dans le haut niveau. » Car Skarstein en est persuadée : ce nouvel accord pourrait lui permettre de prolonger sa carrière jusqu’en 2022 et les JO de Pékin.
Photos : Nordic Focus Photo Agency