CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Quel avenir pour Northug ?
C’est LA grosse information de la semaine dans le monde du ski de fond et au-delà : Petter Northug Jr a annoncé sa retraite. Mais après une carrière de fondeur bien remplie, que va faire l’enfant terrible de la Norvège ? « Je ne peux pas ignorer que j’aimerais rester engager dans le fond », a dit Northug lors de la conférence de presse. Mais rien n’est encore planifié.
Le Norvégien l’admet : il va réfléchir sérieusement à ce qu’il veut faire au cours des prochaines semaines. « Il est important d’y réfléchir pour ne pas se tromper », explique-t-il au micro de la NRK. Northug veut un nouveau travail qui le motive comme l’a motivé le ski de fond ces dernières années. « Je connais cette situation, je l’ai vécue, réagit Bjørn Dæhlie. Mais je ne m’inquiète pas pour lui, quoi qu’il fasse, ce sera brillant. »
Marit Bjørgen, elle, lui conseille de prendre un peu de recul pour réfléchir, loin de l’effervescence du sport qui l’a porté au plus haut niveau.
Ce qui est certain, c’est qu’il continuera de s’entraîner pour le plaisir et a déjà signé un contrat avec TV2, même si les termes sont imprécis.
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Le plus grand fondeur de l’histoire
« Il a tellement donné aux Norvégiens », dit Fredrik Aukland. « C’est le plus grand fondeur de tous les temps, il n’y aura jamais un nouveau Northug, continue Morten Aa Djupvik. On savait qu’il prendrait sa retraite mais c’est étrange. C’est une époque qui se termine et c’est triste. »
Vegard Ulvgang, l’un des plus grands de la discipline en Norvège, est du même avis : « il a changé le ski de fond de si nombreuses manières », affirme-t-il à la NRK. En débarquant sur la coupe du monde de ski de fond, Petter Northug Jr. a en effet révolutionné la discipline. « Il y a un avant et un après Northug », assure Hans Christer Holund. De par son style sur et hors de la piste, l’enfant de Mosvik s’est imposé comme la référence du fond et en a inspiré plus d’un à l’imiter.
« Quand j’étais jeune, j’ai beaucoup travaillé sur les formats sprint et mass-start, je savais quoi faire et c’est comme ça que j’ai gagné », explique Northug dans les colonnes de Dagbladet. Une technique qui fait des étincelles lorsque le Norvégien dépose ses adversaires sur les sprints finaux après de longues courses passées dans les skis de ses adversaires.
« En revanche, ce que les jeunes doivent savoir, c’est qu’il faut beaucoup sacrifier si on veut être le meilleur, rappelle l’athlète tout récemment retraité. Il faut très vite choisir ce qui est important et ensuite, laisser de côté les distractions de type réseaux sociaux. »
Northug tient à souligner cet aspect très important de ses années juniors : il lui a fallu faire de nombreux sacrifices et il ne l’a peut-être pas assez dit, laissant croire qu’il avait été facile pour lui d’arriver à ce niveau et de laisser son empreinte sur le fond. « Je voulais être le meilleur et j’ai tout fait pour », conclut le Norvégien.
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Northug vu par ses proches
En partant à la retraite, Petter Northug Jr. laisse derrière lui des amis mais aussi de longues années passées aux côtés de ses frères et de son père. Tous racontent le Petter qu’ils ont connu.
« Depuis que je l’ai rencontré un jour à Meråker, quand j’étais jeune, il était devenu mon modèle », raconte Emil Iversen au micro de la NRK. De modèle, le champion est devenu ami. « Quand je suis arrivé en coupe du monde, c’était génial de partager ma chambre avec lui, il m’a montré la voie, m’a aidé à garder les pieds sur terre, continue le Norvégien. Je lui dois tellement. Ca a été difficile de regarder cette conférence de presse où il annonce sa retraite mais il vaut mieux se souvenir de lui comme un grand champion qu’un skieur médiocre en Norgescup. »
Iversen conclut en avouant que ce ne sera sûrement pas la dernière fois que les deux amis partageront un lit et de grands fous rires.
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Ses autres coéquipiers aussi lui rendent hommage. Car si Northug a toujours fait le show sur les compétitions individuelles, il était avant tout fier de représenter son pays et de concourir par équipe en tant que dernier relayeur. « Il était un super coéquipier, toujours gentil et jamais de mauvaise humeur avec nous », affirme Sondre Turvoll Fossli.
S’il faisait trembler ses adversaires, surtout les Suédois, les Norvégiens l’adoraient car il faisait toujours tout pour ramener la victoire à sa patrie et brandir le drapeau aux couleurs bleues, blanches et rouges sur la ligne d’arrivée. « A Lahti, il m’a laissé sa place sans qu’on ne lui demande rien, rappelle Hans Christer Holund dans les colonnes de Dagbladet. J’ai été très surpris mais très heureux, Petter est une personne merveilleuse et il l’a toujours été, on n’en parle pas assez. »
Mais ceux qui l’ont le plus côtoyé restent ses frères et son père. « Mes deux frères, Tomas et Even sont fondeurs, disait Northug lors de la conférence de presse mercredi. Après les Mondiaux de 2011, ils m’ont aidé à me motiver pour continuer le ski. Sans eux j’aurais arrêté. »
Le fondeur de Mosvik l’a toujours dit : ses frères le poussaient à faire mieux, il voulait être un exemple pour eux et donner le meilleur de lui-même.
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Une publication partagée par Even Northug (@evennorth) le 12 Déc. 2018 à 9 :41 PST
A l’annonce de la retraite de son frère Tomas en 2017, Northug avait été profondément touché. Désormais, ne reste qu’Even pour représenter la fratrie norvégienne dans la discipline reine du pays. « Mais le premier que j’ai prévenu, c’est mon père, confie Petter Northug Jr. Même s’il a parfois été dur avec moi, je lui dois beaucoup. » Un constat que son père, John Northug, admet : « oui, j’ai sûrement été dur avec lui mais j’ai fait de mon mieux pour le soutenir, je skiais avec lui depuis son enfance et j’ai toujours voulu qu’il se sente bien et je suis très fier de tout ce qu’il a accompli. Mais c’était l’heure, conclut-il. Quand son frère Tomas a annoncé sa retraite, j’ai senti que quelque chose avait changé, Petter pensait à l’imiter. Nous sommes soulagés avec sa mère qu’il ait pris la meilleure décision pour lui-même. Le haut niveau est brutal, tout ce qui nous importe c’est qu’il soit heureux. »
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Biathlon : Eckhoff de retour
Après avoir manqué l’étape d’ouverture à Pokljuka malgré son incroyable performance sur les championnats nationaux de fond de Beitostølen, Tiril Eckhoff était de retour sur le circuit mondial de biathlon ce week-end. « Ce n’était pas agréable de regarder le biathlon à la tv, j’étais jalouse des autres filles », confie la Norvégienne au micro de la NRK.
Après un beau week-end à Beitostølen qui promettait de bonnes performances en Slovénie, la biathlète est allée s’entraîner chez elle à Sjusjøen et en a profité pour voir sa famille et ses amis… Ce qui s’est soldé par un rhume la mettant au chômage technique pour toute la première étape de coupe du monde. Son retour a été en demi-teinte avec deux seizièmes places en individuel et deux pioches lors de son relais.
Malgré tout, Eckhoff a beaucoup travaillé son tir et ses efforts devraient rapidement payer, entre autres grâce à sa rapidité sur les skis.
« J’aimerais pouvoir faire comme Karsten Warholm, voir souvent mes amis mais je ne peux pas, je tombe trop souvent malade », raconte Eckhoff, quelques jours après. Son entraîneur, Sverre Waaler Kaas, confirme : « quand Tiril tombe malade, ça dure plus longtemps que les autres, elle doit faire extrêmement attention. » La Norvégienne ne verra donc pas ses amis avant février et n’ira voir sa famille qu’à Noël pour un court moment. Une vie en solitaire pour protéger son système immunitaire.
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Qui pour succéder à Warholm ?
Comme chaque année depuis 1990, Dagbladet demande à ses lecteurs qui est le meilleur athlète de l’année au moment de Noël. Alors qui aura la préférence des Norvégiens cette année ? Qui succèdera à l’athlète Karsten Warholm ?
Parmi les nominés, on retrouve l’un des meilleurs joueurs d’échecs au monde : Magnus Carlsen. Le ballon d’or féminin Ada Hegerberg est aussi en lice tout comme Karsten Warholm et Jakob Ingebrigtsen.
Les joueurs de volleyball Anders Mol et Christian Sørum se partageront le titre s’ils sont choisis. Côté Jeux olympiques d’hiver, le patineur de vitesse Håvard Lorentzen espère remporter le titre, tout comme le skieur alpin Aksel Lund Svindal.
Enfin, trois représentants du nordique tentent leur chance cette année : la sauteuse à ski Maren Lundby, qui a impressionné lors de l’hiver dernier en annihilant la concurrence dans sa discipline, et les fondeurs Johannes Høsflot Klæbo et Marit Bjørgen. L’un en étant devenu le plus jeune champion olympique de ski de fond et l’autre en ayant pris sa retraite après être devenue l’athlète la plus titrée de l’histoire des JO d’hiver.
Le dernier athlète du nordique à avoir été choisi était Petter Northug Jr. en 2015 après ses exploits à Falun. Avant, il fallait remonter à 2006 quand Ole Einar Bjørndalen avait remporté le titre.
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Diggins : interdiction de la toucher
Certes, elle n’est pas norvégienne mais Dagbladet a dévoilé l’un des secrets de la fondeuse Jessica Diggins. Tout le monde a pour interdiction de la toucher dans les secondes suivant son passage de la ligne d’arrivée. « Si quelqu’un s’approche d’elle, américaine, norvégienne ou autre, nous l’en empêcherons », assure les coéquipières de Diggins.
L’athlète a révélé sur son blog qu’elle souffre d’hyperventilation et d’attaques de panique, surtout à l’arrivée des courses. « J’admire et je remercie mes camarades de la façon dont elles m’aident à gérer tout ça, assure l’Américaine. Mais c’est vrai que c’est assez spécial quand une adversaire vient me féliciter à la fin d’une course et qu’elles se précipitent sur elle pour l’arrêter. » Heidi Weng, Ingvild Flusgatd Østberg, Therese Johaug et les autres sont prévenues : si elles ne veulent pas avoir à faire à la garde rapprochée de Diggins, elles savent quels gestes éviter.