CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Comment sauver le Tour de Ski ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 57% des athlètes engagés au début du Tour de Ski ne sont pas allés jusqu’à la montée finale de l’Alpe Cermis.
44 hommes et 30 femmes ont passé cette mythique ligne d’arrivée, pour 58 abandons masculins et 41 féminins. « C’est très triste pour la discipline. Quand on commence le Tour, il faut le finir », n’hésite pas à dire Fredrik Aukland, expert NRK du ski de fond. Un constat inévitable, pourtant, d’après Åge Skinstad, membre de la FIS : « Les sprints sont tous au début du Tour, donc tous les sprinteurs s’en vont très vite », rappelle-t-il. Dès lors, faut-il changer le calendrier ? Faut-il demander aux fédérations de forcer les athlètes à terminer le Tour ?
Autre problème : face à la Tournée des Quatre tremplins qui rassemblent des milliers de spectateurs à chaque compétition, certaines étapes du Tour de Ski sont délaissées. « Il faut trouver quoi faire, c’est inquiétant, rapporte Jürg Capol, directeur de la FIS. Peut-être faudrait-il commencer le Tour dans une grande ville avec un City event ? »
Le désintérêt des Allemands pour la discipline, face au saut à ski par exemple, inquiète beaucoup le chef de la fédération internationale. « Il faut de nouveau populariser le Tour, l’amener là où il y a du monde pour le refaire connaître », finit Capol. Suffisant pour sauver cette compétition ?
Rien n’est moins sûr, surtout que l’un de ses plus grands défenseurs, Martin Johnsrud Sundby, pense ne plus y revenir chaque année après un Tour difficile et décevant. « Je vieillis, je ne réagis plus de la même façon à un tel effort, s’explique le fondeur au micro de TV2. Je récupère plus lentement alors, quand il y a des grands rendez-vous dans la saison ou si je veux me battre pour le globe, peut-être dois-je renoncer à aller sur le Tour de Ski et y revenir plus tard, quand ce sera la priorité de ma saison. »
Si Sundby avoue adorer cette compétition, il rappelle qu’il doit préserver son état de santé. « Dans la tente, avec Dario Cologna et d’autres, on se trouve tous à tousser à l’arrivée, on a vieilli et on doit faire attention », explique-t-il. Mais si le fondeur est prêt à faire une croix sur son étape favorite de la saison, il promet que ce ne sera pas pour toujours.
https://www.youtube.com/watch?v=ddyiCwiS_M8
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Objectif Seefeld
Les Mondiaux de Seefeld approchent à grands pas. Pour tous les skieurs nordiques, c’est LE gros objectif de la saison.
Dès lors, comment faire en sorte d’arriver en Autriche frais et prêts à remporter des médailles ?
Pour les fondeuses norvégiennes et particulièrement Ingvild Flugstad Østberg, en tête du général, il faudra peut-être renoncer à ce maillot jaune et au gros globe. « Il faut qu’elle choisisse ce qui compte le plus, explique son entraîneur Ole Morten Iversen. Si ce sont les Mondiaux, alors elle devra peut-être manquer des étapes de coupe du monde. »
Si le coach a déjà assuré que, comme Johaug, elle serait presque certainement alignée sur le 10 km, le skiathlon et le 30 km, il pense aussi que son athlète doit faire des choix et peut-être laisser son maillot jaune à une autre si elle veut des titres mondiaux. « Je crois que physiquement, elle tiendrait le coup mais mentalement, entre la pression des courses, les médias et le voyage, elle arriverait peut-être fatiguée à Seefeld », continue Iversen. Østberg, elle, n’est encore sûre de rien : elle tient aux mondiaux mais aimerait aussi empocher le gros globe. Dilemme en perspective…
Du côté de Johannes Høsflot Klaebo, le dilemme est tout autre : sera-t-il aligné ou non sur le 15 km ? S’il sera à coup sûr au départ du sprint, il devra gagner sa place pour la course de distance lors de l’étape de coupe du monde d’Otepää en Estonie, ce week-end.
« Ensuite, nous devons décider de son programme pour les semaines à venir, avant Seefeld, dit Vidar Løfshus. Comme tous les meilleurs athlètes de coupe du monde, nous voulons prendre soin de sa préparation pour qu’il arrive dans les meilleures conditions. » Y aurait-il même une chance que Klæbo prenne part à d’autres courses de distance comme le skiathlon ou le 50 km ?
En tous cas, si rien n’est décidé du côté norvégien, les organisateurs de la coupe du monde, eux, ont d’ores et déjà annoncé que le parcours du sprint des Mondiaux serait rallongé de 30m pour répondre aux normes de la FIS. « Je suis content de chaque mètre ajouté », a réagit Emil Iversen, l’une des chances de médaille norvégienne.
De son côté, Maiken Caspersen Falla aurait même aimé gagner encore quelques mètres de distance, arguant que les 10km faisant toujours 10 km, un sprint ne devrait jamais faire moins de 1,3 km. « C’est un bon changement, conclut Pierre Mignerey, membre du comité FIS. Et ça ne changera pas complètement le profil de la piste alors tout le monde est heureux. »
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Graabak évite les caméras
Jørgen Graabak a vécu un beau week-end sur les pistes de Val di Fiemme ce week-end avec une 2e place en individuel et la victoire par équipe en combiné nordique.
Mais lors du pocket jump jeudi, il a frôlé la catastrophe au tremplin. « Ça commençait comme un saut normal, on m’a mis le feu vert alors je pars et là, j’ai vu la caméra en face de moi, explique le Norvégien. Elle était beaucoup trop près, j’ai essayé de me mettre le plus à droite possible mais je n’ai pas pu totalement l’éviter. »
La caméra, suspendue à une perche, qui est censée filmer les athlètes avant leur départ en haut du tremplin, est en effet restée en plein milieu de la trajectoire du combiné. « C’est désastreux et ça aurait pu être bien plus grave, heureusement qu’il n’a pas été blessé », réagit son entraîneur Kristian Hammer au micro de la NRK.
Par chance, Graabak n’a pris la caméra que dans l’épaule. Lasse Ottesen, directeur des courses de combiné nordique, a aussitôt décidé que pour les jours suivants, cette caméra ne serait plus autorisée à s’approcher d’aussi près des athlètes, pour leur sécurité. « C’est bien d’être proche des sauteurs, d’avoir du spectaculaire mais la sécurité passe avant tout », conclut Ottesen.
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Iversen ne doit pas se reposer sur ses lauriers
Comme prévu avant de se rendre sur le Tour de Ski, Emil Iversen avait abandonné avant la fin.
Il a ensuite décidé de ne pas se rendre à Dresden ni à Otepää. Une décision qui a quelque peu énervé son entraîneur Arild Monsen.
Petter Skinstad, expert du fond pour TV2, comprend la réaction du coach : « Iversen doit comprendre qu’il ne peut pas tout se permettre, seuls ceux qui ont été dans le top 3 mondial plusieurs saisons peuvent choisir de cette façon où ils iront ou non, explique-t-il. Si quelqu’un n’a pas besoin d’aller en Estonie, c’est Klæbo, pas Iversen. »
Pour Skinstad, seuls Bjørgen et Northug pouvaient se permettre le luxe de ne pas aller sur certaines étapes avant des championnats du monde, tout en étant assuré d’être alignés sur la plupart des distances. Johannes Høsflot Klæbo, de l’avis de l’expert norvégien, pourrait avoir les mêmes passe-droits, excepté pour le 50 km des Mondiaux. Mais il tient à rappeler un point important : « notre plus grande force et notre plus grande faiblesse, c’est cette incroyable concurrence qui existe entre nos propres athlètes, on ne peut jamais être sûr d’être qualifié si tôt », affirme-t-il.
Si Emil Iversen a donc prouvé qu’il était très en forme depuis le début de la saison, il devra gagner son ticket pour les mondiaux comme ses coéquipiers. Et si, comme il le disait la semaine dernière, il veut être aligné sur 5 distances sur 6, il devra faire des concessions et se rendre à Otepää ou l’une des trois autres étapes qui se dérouleront avant Seefeld.
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La nouvelle génération biathlon
Pour les experts du biathlon, il n’y a aucun doute : la Norvège assiste en ce moment à un renouveau de son équipe. « Une nouvelle génération est apparue, l’équipe nationale n’a pas eu de concurrence depuis des années en Norvège mais on voit que c’est en train de changer », raconte Johannes Dale qui a fait son apparition en coupe du monde avant Noël.
Le jeune biathlète de 21 ans, tout comme ses compatriotes Sindre Pettersen, 22 ans, et Sivert Bakken, 20 ans, poussent ainsi dans leurs retranchements des athlètes comme Lars Helge Birkeland. « Mais c’est tout de même bon signe pour la discipline », analyse ce dernier.
Per Arne Botnan, directeur du biathlon norvégien, est lui aussi ravi de l’arrivée de ces jeunes en coupe du monde : « c’est exactement ce dont nous avions besoin et ce que nous voulons voir », affirme-t-il au micro de la NRK.
Avec le départ à la retraite d’Ole Einar Bjørndalen et Emil Hegle Svendsen, l’émergence de ces nouveaux talents est une bouffée d’air frais pour le biathlon norvégien.
Ola Lunde, expert NRK, explique ainsi que ces athlètes représentent les meilleurs espoirs de la discipline aux JO de Pékin 2022. « Et s’ils sont assez bons, je les vois bien monter très vite en coupe du monde », conclut Lunde.
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Weng non-sélectionnée aux Mondiaux ?
Sur le Tour de Ski, Heidi Weng est arrivée 7e après s’être battue jusqu’au bout pour donner le meilleur d’elle-même, bien loin de son niveau ces deux dernières années. Mais si elle est à son maximum, la Norvégienne craint tout de même de ne prendre qu’une place de remplaçante à Seefeld, aux championnats du monde.
« En ce moment, j’ai l’impression d’être celle qui sera écartée de certaines courses », explique Weng dans les colonnes de VG. Avec seulement 4 places par course et une densité énorme dans l’équipe de fond féminine norvégienne, la fondeuse sait qu’elle doit faire encore mieux pour être au départ de toutes les distances.
« C’est une sensation très difficile de ne pas réussir à être aussi en forme qu’on le voudrait, continue la Norvégienne. Alors pour le moment, je vais rentrer me reposer après le Tour et j’espère revenir à mon meilleur niveau même si je sais que la marche est haute. »
Ole Morten Iversen, entraîneur de l’équipe féminine, est bien plus optimiste : « oui, elle aurait pu faire quelques meilleures courses, admet-il. Mais je m’y attendais et rien n’est encore décidé. »
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1 Commentaire(s)
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Hervé
15/01/2019 à 10 h 27 min
Le problème est que le sprint à pris beaucoup trop d’importance avec deux étapes en trois jours.
Le parcours est fade,et on a enlever la fameuse traversée de Toblach de 35 km,et les distances ne dépassent jamais les 15km.
Ensuite, le calendrier de janvier fait vraiment pas rêver.
Comment motiver les nostalgiques avec Dresde ou Lathi avec des sprints et team sprint à gogo.
Ensuite, le sprint intéresse sûrement le marché asiatique, mais à la base le ski de fond est un sport de longues distances,
Et puis le coup de grâce est le 50km mass start (surtout en skate) où il ne se passe rien.