CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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41 épreuves au calendrier du ski de fond
Avec une nouvelle tournée scandinave, ce sont 41 épreuves dont quatre tours (en Finlande, le Tour de Ski, en Norvège et Suède et au Canada) qui attendent les fondeurs et fondeuses l’hiver prochain.
Si le programme ne sera officiel qu’après le congrès de la FIS en mai, il irrite déjà certains athlètes à l’instar de Martin Johnsrud Sundby.
En effet, le Norvégien ne cache pas qu’il aime, au cours de la saison participer à des courses du circuit longues distances comme la Birkebeinerennet ou la Marcialonga, ce qui serait rendu impossible si cela lui fait manquer trop d’étapes de coupe du monde.
S’il espère, un jour, remporter les courses du circuit longue distance les plus prestigieuses, il tient tout de même pour le moment à privilégier la coupe du monde. « Malheureusement, Sundby devra faire un choix », analyse Åge Skinstad, membre du comité ski de fond de la FIS.
La raison est simple : si les longues distances sont populaires, ce sont les étapes de coupe du monde qui se vendent le mieux, il est donc intéressant pour la FIS de les multiplier.
Mais Sundby n’est pas le seul à tirer la sonnette d’alarme puisque, déjà à Québec, Federico Pellegrino proposait dans les médias de diminuer le nombre de courses coupe du monde afin d’empêcher que, sur certaines étapes, presqu’aucun grand nom du sport ne fasse le déplacement.
« Avec un tel programme, je peux espérer participer à seulement 27 ou 28 courses du calendrier, explique Sundby. Avec des compétitions rapprochées, ce sera aussi un défi au niveau physique, surtout pour ceux qui comme moi souffrent d’asthme. » Il reconnaît pourtant que proposer plus de tours, même si c’est un défi physique, est très amusant pour les fondeurs.
Emil Iversen, de son côté, a rapporté que leur entraîneur Eirik Myhr Nossum avait d’ores et déjà prévenu ses athlètes qu’ils ne pourraient participer à toutes les courses, même s’ils veulent jouer le général de la coupe du monde.
Le fondeur de Meråker prévoit néanmoins de participer à un total de 35 compétitions l’hiver prochain. Objectif réalisable ? Maintenir sa forme toute la saison sera difficile, Iversen en est conscient. Mais puisqu’il veut obtenir le gros globe de cristal, il doit tout tenter pour y parvenir.
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Klaebo en équipe toutes distances ?
Les sélections pour les équipes de ski de fond n’ont pas encore été annoncées.
Emil Iversen a donc tout naturellement proposé à son coéquipier Johannes Høsflot Klæbo de le rejoindre sur l’équipe toutes distances, le jeune fondeur ayant fait part de son souhait de s’améliorer sur les plus longues courses.
Pour Iversen, Klæbo pourrait tout à fait l’imiter : malgré ses capacités de sprinteur indéniables, le Norvégien de Meråker avait rejoint l’équipe toutes distances il y a deux ans et, s’il a eu des doutes l’été dernier, est finalement ravi de ce choix. « Il serait entre de bonnes mains au sein de l’équipe nationale et il pourrait vraiment s’améliorer, explique Iversen au micro de la NRK. Je crois que c’est le moment pour lui de changer d’équipe et que ce serait le meilleur choix à faire. »
Torgeir Bjørn, expert NRK, accorde du crédit à ce que dit le fondeur : « il est vrai que si Klæbo veut s’améliorer, quel meilleur moyen que de s’entraîner avec les meilleurs mondiaux : Holund, Sundby, Røthe… Ils ont tous pris une médaille d’or à Seefeld sur une course de distance et Klæbo devrait profiter de l’avantage de pouvoir s’entraîner avec eux. »
Pour encore tenter de le convaincre, Iversen assure même à son jeune compatriote qu’il l’emmènera gratuitement à tous les entraînements puisqu’ils habitent dans la même région de Norvège. Il n’omet pas non plus d’ajouter que l’équipe toutes distances pourrait aussi grandement bénéficier des qualités du jeune double vainqueur du gros globe de cristal.
La fédération norvégienne de fond, de son côté, a révélé qu’elle annoncerait qui composera les équipes nationales toutes distances et sprint vers la mi-avril.
Sélections 2019/2020 du biathlon
La fédération de biathlon norvégienne a déjà révélé ses sélections pour les équipes nationales pour la saison prochaine.
Du côté de l’équipe masculine, sans surprise, les frères Johannes et Tarjei Bø seront de la partie aux côtés de Lars Helge Birkeland, Erlend Bjøntegaard, Vetle Sjaståd Christiansen et, nouvel arrivant, Johannes Dale qui prend sa place à Henrik L’Abée-Lund dont les résultats cet hiver n’ont pas été assez satisfaisants tandis que son cadet remportait des courses sur l’IBU Cup.
Du côté de l’équipe féminine, la sélection faisait moins de doutes. On retrouvera Tiril Eckhoff et son amie Ingrid Landmark Tandrevold ainsi que Marte Olsbu Røiseland qui a montré de belles choses cette saison avec trois victoires. Thekla Brun-Lie, Emilie Kalkenberg et Synnøve Solemdal feront elles aussi partie de l’équipe nationale.
Deux équipes juniors ont aussi été élaborées. Aleksander Fjeld Andersen, Sivert Guttorm Bakken, Fredrik Gjesbakk, Sindre Pettersen, Endre Strømsheim et Vebjørn Sørum composeront l’équipe junior masculine et Jenny Enodd, Karoline Erdal, Ragnhild Femsteinevik, Karoline Knotten, Ida Lien et Kristina Skjevdal feront partie de l’équipe junior féminine.
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La reconversion de Moan
Magnus Moan a mis fin à sa carrière de combiné nordique cette année. Il l’avait annoncé à Trondheim, lorsqu’il n’avait pas été sélectionné pour les Mondiaux de Seefeld, et avait pris part à sa dernière compétition à Oslo.
Mais s’il n’avait pas encore d’idée précise de reconversion, le Norvégien a très vite avancé. Depuis le 1e avril, il travaille pour la fédération de ski norvégienne.
Restant proche du milieu du combiné, il est devenu le manager marketing de l’équipe. Son travail consistera donc à trouver de nouveaux sponsors pour ses anciens coéquipiers et plus particulièrement pour la jeune équipe féminine. « Magnus compte bien se baser sur la très bonne saison que l’on vient de faire pour vendre le combiné norvégien aux sponsors, indique Ivar Stuan, directeur sportif. Nous pensons qu’il peut apporter beaucoup dans cette recherche et il sait que nous voulons avant tout que les nouveaux contrats de sponsoring puissent s’ouvrir à l’équipe féminine qui fera son arrivée aux mondiaux en 2021. A terme, nous voulons que le combiné féminin devienne plus populaire et que nos athlètes aient les mêmes opportunités que leurs compatriotes masculins. »
Magnus Moan, de son côté, est ravi de cette opportunité : « je suis très chanceux de pouvoir travailler avec la fédération, confie-t-il. Je veux pouvoir offrir les meilleures conditions aux équipes masculine et féminine. Nous avons déjà des sponsors fabuleux mais on peut encore en trouver d’autres et je suis impatient de relever ce challenge et d’offrir, aux filles comme aux nouveaux sponsors, la même expérience incroyable que j’ai pu avoir au cours de ma carrière. »
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Rønning confie son émotion
Il y a désormais 4 ans, Eldar Rønning a pris sa retraite de skieur de fond. Même s’il a totalement changé de milieu, il garde un œil attentif sur ses anciens coéquipiers, dont Martin Johnsrud Sundby.
A 34 ans, le Norvégien a enfin remporté son premier titre Mondiaux de Seefeld en février sur le 15km classique. « J’étais au travail et je dois avouer que j’ai versé quelques larmes en voyant Sundby l’emporter, admet Rønning dans les colonnes de Dagbladet. Voir mes amis Martin et Sjur (Røthe) devenir champions du monde individuels, c’est incroyable. »
L’ancien fondeur confie ainsi qu’il avait beaucoup travaillé avec Sundby lors de leur préparation pour les Mondiaux d’Oslo en 2011. « Et voir quelqu’un avec qui l’on a tant travaillé réussir, c’est vraiment génial. Il le mérite, il est très exigeant et perfectionniste et c’est une grande qualité, continue Rønning. Il a aussi beaucoup fait pour l’équipe en partageant tout. »
Informé des propos de son compatriote, Sundby a avoué être très touché : « Eldar me manque, c’était un coéquipier merveilleux, affirme-t-il. Je suis ému par ce qu’il dit de moi, ça fait chaud au cœur. Mais il me semble normal dans une équipe de partager tous nos secrets, ça permet d’avancer plus vite. Et ma médaille montre que cet état d’esprit et le travail acharné payent un jour. »
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Scandales au tremplin
Lors du Raw Air, les organisateurs ont dû faire face à plusieurs problèmes sur les tremplins d’Holmenkollen et de Vikersund.
A Oslo, tout d’abord, l’entraîneur de l’équipe polonaise, Stefan Horngacher, a assuré au quotidien Dagbladet qu’il avait dû s’occuper lui-même d’expulser un groupe de supporters ivres des zones habituellement réservées aux équipes.
Deux Polonais, cherchant à prendre une photo avec Kamil Stoch, auraient pénétré dans la zone très restreinte du tremplin d’Holmenkollen. « C’était une situation très étrange et j’en ai immédiatement fait part au directeur de course, Walter Hofer, confie Horngacher. J’espère que cela ne se reproduira plus. »
Le site polonais Sportowe Fakty a précisé que le coach avait dû servir de garde du corps pour ses sauteurs.
Horst Nilgen, en charge de la communication à la FIS, a aussitôt réagi en expliquant que les spectateurs ayant pénétré dans l’enceinte du tremplin ne semblaient pas représenter un réel danger. « Néanmoins, il nous faut comprendre comment cela est arrivé pour que ça ne se reproduise pas, c’est inacceptable », ajoute-t-il.
Mais si rien d’aussi fâcheux n’était censé se reproduire ensuite, la police de Vikersund a pourtant signalé aux médias plusieurs incidents autour du tremplin de vol durant le Raw Air. Certains spectateurs, quelque peu éméchés, ont posé problème lors du concours. L’un d’eux, se voyant refuser l’accès à cause de son état d’ébriété, s’en est pris physiquement à un bénévole en charge de l’admission dans le stade.
Deux autres se seraient battus dans une file d’attente pour pénétrer dans l’enceinte du Vikersundbakken. Enfin, trois autres auraient été arrêtés, se servant d’une luge improvisée sur la route pour rentrer chez eux. Les policiers ont confirmé ces faits sur leur compte twitter, indiquant que lors de grands évènements tels que le Raw Air, la tolérance zéro était appliquée dans un pays aux règles déjà très strictes sur la consommation d’alcool.
« Nous sommes très heureux de la façon dont les forces de l’ordre ont géré ces évènements », rapportent les organisateurs du Raw Air à Vikersund.
Photos : Nordic Focus Photo Agency et Agence Zoom