CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Le fond divisé ?
Comme tous les ans, les délégués du ski de fond ont mené une enquête auprès de l’élite mondiale avant de remettre les résultats à la FIS. La NRK a décrypté les résultats de l’étude de cette année. 118 fondeurs ont répondu cette fois, donnant leur avis sur les changements et améliorations nécessaires dans leur sport.
Mais il sera difficile à la FIS de satisfaire tout le monde puisque cette année, les athlètes sont très divisés.
49% ont par exemple répondu qu’il y avait trop de courses de coupe du monde chaque saison alors que 50% pensent le contraire.
De même, seule la moitié des coureurs aimerait que les courses des mondiaux soient comptabilisées dans les points de la coupe du monde.
Sur les questions en rapport avec le Tour de Ski (un fondeur doit-il terminer le Tour pour empocher des points ? Les compensations en secondes sont-elles justes ?), les athlètes ayant répondu sont toujours aussi partagés.
Certains fondeurs, dont Federico Pellegrino, se sont rassemblés derrière une seule demande : faire en sorte que les étapes rassemblent à chaque fois tous les meilleurs mondiaux. Pour cela, ils proposent de réduire le nombre de week-ends de course, d’inclure des périodes d’entraînement dans la saison et de réduire les coûts de déplacement pour les petites équipes en rassemblant les étapes les plus proches sur le calendrier.
Beaucoup se disent plus favorables aux courses uniques qu’aux mini-tours et à une meilleure répartition au calendrier des distances et des courses en classique. Le classique devrait d’ailleurs avoir encore un avenir puisque 93% des athlètes veulent conserver des courses dans ce style. Enfin, de nombreux athlètes aimeraient voir l’apparition de compétitions mixtes.
Vegard Ulvang, gérant le fond à la FIS, a assuré que ses équipes prenaient en compte toutes les demandes et toutes les suggestions pour améliorer encore la discipline. Le Norvégien s’est aussi dit heureux que 77% des fondeurs soient heureux de la nouvelle répartition des prix.
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Madshus perd deux champions
A Seefeld, Hans Christer Holund est devenu champion du monde du 50 km, graal de la discipline. Heidi Weng, malgré une saison en demi-teinte, reste l’une des meilleures fondeuses mondiales. Tous deux skiaient jusqu’à ce printemps avec un équipement Madshus, marque norvégienne. Mais tous deux ont annoncé qu’ils quittaient la marque pour désormais skier avec Fischer.
« C’est dommage, nous voulions continuer de travailler avec eux, nous aimons travailler avec les meilleurs fondeurs du monde, a déclaré le directeur marketing de Madshus, Per Wiik, dans les colonnes du quotidien VG. Maintenant, nous travaillons avec des coureurs plus jeunes mais des talents vraiment prometteurs. »
Désormais, seize fondeurs de l’équipe nationale font partie de l’écurie Fischer, cinq sont chez Rossignol, trois chez Atomic et trois chez Salomon. Madshus a donc été évincé du tableau. « Nous sommes des outsiders, une petite entreprise alors que Fischer est un géant mondial », rappelle Wiik. Mais Madshus n’abandonne pas, affirmant qu’aux Jeux 2022 de Beijing, la marque sera présente en fond et en biathlon et que ses futurs talents seront aussi doués que l’une des grandes égéries de la marque : Ole Einar Bjørndalen.
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Johaug : l’or olympique à tout prix ?
Après Sochi et les Jeux olympiques 2014, Therese Johaug était vue comme la grande favorite pour obtenir un titre ou plusieurs à Pyeongchang en 2018. Mais sa suspension pour dopage en 2016 mettait un terme à ses espoirs.
Revenue la saison dernière en compétition, elle a raflé les titres aux mondiaux de Seefeld et doit désormais se motiver pour une saison sans championnats ni Jeux. « Je crois que ce sera une bonne saison, j’ai déjà repris l’entraînement », confie-t-elle pourtant à TV2.
Très fière de ce qu’elle a accompli cet hiver, la Norvégienne sait pourtant qu’il manque quelque chose à son palmarès bien fourni : une médaille d’or olympique individuelle. « Oui, je n’en ai pas dans ma collection, admet Johaug. Et je crois avoir assez de motivation pour aller jusqu’aux prochains JO mais après ce qui s’est passé en 2016, quelque chose s’est cassé. Je ne sais pas si je pourrais avoir la même force, la même volonté qu’à ce moment, quand je me préparais pour 2018. Et pour moi, tout a changé aussi, un titre olympique n’a plus la même signification, la même importance pour moi. »
Johaug n’assure donc pas qu’elle sera encore là en 2022 ou même qu’elle voudra à tout prix remporter une médaille d’or.
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Hommage à Gjermund Eggen
Lundi 6 mai, à 17h, le Norvégien Gjermund Eggen s’est éteint à l’âge de 77 ans. Il était l’une des plus grandes stars du fond scandinave. En 1966, il avait ainsi remporté trois titres mondiaux en un seul championnat sur quatre possibles, à Oslo : le 15km, le 50km et le relais. Avec son frère jumeau, au cours des années 60, il s’était imposé comme l’un des meilleurs fondeurs au monde. Après son impressionnante réussite en 1966, le public l’avait même surnommé « skikongen », le « roi du ski ».
Dès 1969, il faisait profiter sa ville natale de sa popularité en aidant à la création d’une fabrique de skis, le plus gros employeur de la ville jusqu’en 1983, année de fermeture de l’usine. Il a aussi obtenu la médaille Holmenkollen en 1968, la statue d’Olav et le titre de meilleur sportif de l’année en 1966.
Mais cette popularité venait aussi avec des inconvénients : pour échapper aux fans trop envahissants, Eggen s’était réfugié dans la forêt et devait compter sur ses voisins pour chasser les nombreuses personnes qui venaient sonner à sa porte pour le rencontrer et voir ses médailles. « C’était trop pour moi, confiait-il à la NRK en 2016. J’étais un simple fondeur, je n’y étais pas préparé. » Avec l’arrivée de la télévision en masse dans les années 60, il a été l’une des premières superstars du fond norvégien et a marqué l’histoire de son sport, qu’il continuait à aimer puisqu’il était encore aperçu à Holmenkollen cette année lors du mythique 50km.
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Jürgen Klopp fan de biathlon
Mardi dernier, le club de football de Liverpool s’est qualifié en finale de la Ligue des Champions. Nombre de biathlètes et sauteurs à ski norvégiens ont déjà confié être fan du club de foot anglais.
Mais ce qu’ils ne savaient peut-être pas, c’est que l’entraîneur de Liverpool, Jürgen Klopp, est un grand fan de biathlon. Ole Einar Bjørndalen, avec la chaîne TV2, est allé rencontrer le coach sur le terrain du stade anglais. « Vous n’imaginez même pas à quel point je suis heureux », sourit Klopp en apercevant Bjørndalen. L’Allemand a ensuite confié au Norvégien que depuis tout petit, il regarde le biathlon. « Et je ne crois pas qu’Ole ait un plus grand fan que moi, raconte l’entraîneur. En Angleterre, ils ne connaissent rien au biathlon mais moi… C’est comme rencontrer Mohamed Ali pour un fan de box. Bjørndalen, c’est le biathlon. Il est impressionnant, il continuait de gagner même lorsqu’il était le plus vieux en coupe du monde. 13 médailles d’or olympiques, 40 titres mondiaux, il est spécial. »
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Une publication partagée par Ole Einar Bjørndalen (@oleeinarbjorndalen) le 6 Mai 2019 à 11 :35 PDT
Jürgen Klopp, accompagné de son idole du biathlon, a ensuite entamé la visite des locaux du club de Liverpool : le banc, le vestiaire, le restaurant… Tout en continuant à parler de ski. « J’ai grandi dans la Forêt Noire, mon rêve était de participer aux Jeux d’hiver », confie Klopp. L’entraîneur allemand rappelle aussi, en conclusion, à quel point ce qu’a fait Bjørndalen est incroyable, soulignant comme il est difficile de pratiquer au plus haut niveau, si longtemps, un sport alliant concentration et endurance.
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Une publication partagée par Johannes Thingnes Bø⚪️⚪️⚪️⚪️⚪️ (@johannesbo) le 7 Mai 2019 à 2 :07 PDT
Photo : Nordic Focus Photo Agency