CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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L’équipe nationale moins attractive ?
L’équipe nationale de ski de fond norvégienne est inquiète. La fédération voulait initialement proposer plus de noms pour les équipes de recrutement, visant à trouver et développer la relève de l’équipe A actuelle. Et pourtant, certains athlètes ont refusé d’entrer dans le giron de l’équipe nationale, dont Hedda Østberg Amundsen, 20 ans et considérée comme un grand talent norvégien.
Pour Fredrik Aukland, expert en ski de fond pour la NRK, cela prouve que la fédération a de nombreux défis à relever pour offrir les meilleures possibilités sportives aux athlètes sélectionnés pour rentrer en équipe nationale.
Pour lui, comme pour son collègue Torgeir Bjørn, il est pourtant certain que celle-ci propose les meilleurs moyens de développement et d’entraînement. « Passer de l’équipe junior au niveau senior est très exigeant, rappelle Bjørn. Filles comme garçons ont besoin de plusieurs années d’acclimatation et il est important que cela se déroule sous le giron de la fédération. »
Pourtant, Hedda Østberg Amundsen comme son frère jumeau Harald ou encore Thomas Bucher-Johannessen ont choisi de dire non à cette équipe de recrutement pour continuer avec leur équipe privée à Asker et Bærum.
« C’est une meilleure offre car le suivi est plus local, notre entraîneur habite au même endroit que nous, explique la jeune fondeuse à la NRK. Nous avons aussi plus de camps d’entraînement et ce n’est pas négligeable. »
Dans cette équipe Norconsult, coachée par Ola Kvisle, tous les meilleurs athlètes de la région s’entraînent ensemble, à l’exception de Sindre Bjørnstad Skar, membre de l’équipe de sprint.
Espen Bjervig, en charge des équipes de fond nationales, estime que ces coureurs pourront quand même participer à quelques étapes de coupe du monde. Il affirme aussi que la fédération comprend la volonté des athlètes de garder une équipe locale plutôt que nationale, donc plus éloignée. « C’est pourquoi nous considérons que c’est un cas spécial, confie Bjervig. Nous voulons que les jeunes développent leurs capacités et nous comprenons qu’ils aient des besoins parfois différents de ceux des équipes nationales. »
Mais cela risque-t-il de créer un précédent permettant aux athlètes actuellement en équipe nationale d’en partir pour une équipe plus locale ? Astrid Uhrenholdt Jacobsen, qui avait envisagé cette solution pour l’hiver prochain, s’est vue recevoir un refus catégorique.
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Tom Hilde entraîneur
A la fin de l’hiver, Kristian Hammer, entraîneur de l’équipe de combiné nordique norvégienne, avait révélé qu’il quittait la fédération et son poste. L’équipe masculine se retrouvait donc sans coach.
A charge pour Ivar Stuan, directeur du combiné norvégien, de leur trouver des remplaçants. Celui-ci s’occupera désormais de l’aspect sportif mais aussi économique et des relations avec les sponsors.
Du côté des entraîneurs, Peder Sandell coachera l’équipe pour tout ce qui touche au ski de fond et le poste de coach de saut sera partagé par Stian Kvarstad et Tom Hilde. Ce dernier est un ancien sauteur spécial de l’équipe norvégienne.
Il avait pris sa retraite en mars 2018 après plusieurs saisons difficiles mais l’athlète est apparemment incapable de se tenir éloigné des tremplins…
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Un entraînement peu commun
A 15 et 16 ans, Emil Ottesen (équipe nationale junior) et Jakob Skillingstad ont fait parlé d’eux pour un exploit en combiné nordique. Les deux jeunes athlètes de Trondheim se sont en effet entraînés pendant 12 heures d’affilée, en pleine nuit du 1e mai, de 19h30 à 7h30 du matin pour un total de 145 km à skis.
En ce premier jour de « Russ », fête de plusieurs jours pour les élèves en dernière année au lycée, voyant que leurs amis comptaient sortir faire la fête jusqu’au petit matin, les deux jeunes garçons ont décidé de faire de même, mais à skis ! Ils ont mis leurs amis au défi. Qui tiendra le plus longtemps : les combinés à skis ou leurs amis à la fête ?
Ottesen et Skillingstad l’ont emporté haut la main, au grand dam de leur entraîneur. « J’aurais voulu qu’ils m’en parlent, explique le coach Nyeng Olsen. Nous devons adapter l’entraînement en conséquence, surtout que je ne pensais pas qu’un tel exploit soit possible ! Ils ont montré à quel point ils sont persévérants et acharnés, c’est un bel exemple. »
Les deux amis, eux, voulaient « tester quelque chose qui n’a jamais été fait », révèle Ottesen. « C’est un bon entraînement, surtout mentalement, confie Skillingstad. Mais je ne le referai pas toutes les semaines et je dois avouer que ça faisait du bien de s’allonger à la fin. »
Jørgen Graabak, membre de l’équipe nationale, a partagé la course folle de ses deux compatriotes sur twitter, les félicitant.
https://www.fis-ski.com/en/nordic-combined/nordic-combined-news-multimedia/news-multimedia/news/2019-20/an-extraordinary-training-session-for-two-norwegian-teenagers
To kombinertløpere fra Heimdal VGS og Granåsen Skiteam bestemte seg for å trene like lenge som russen festet natt til 1. Mai. ?
Gikk ut klokken 19:30 30. April, var ute i 12 timer og tilbakela drøye 13 mil (!) på rulleski. Det er rått! ? pic.twitter.com/NYL2nbB7KD— Jørgen Graabak (@JrgenGraabak) 4 mai 2019
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Histoires de sponsor en biathlon
Comme au niveau international, le biathlon norvégien n’entre pas dans le giron de la fédération nationale de ski et profite donc de règles particulières. Notamment en ce qui concerne les sponsors.
Il y a quelques temps, l’équipe de biathlon a fait savoir qu’elle était en peine pour trouver des sponsors nationaux suffisants pour subvenir à ses besoins. Les athlètes n’ont donc eu d’autres choix que de trouver des sponsors personnels. Heureusement pour eux, contrairement au skieur alpin Henrik Kristoffersen ou au fondeur Petter Northug Jr. qui ont tous deux eu des ennuis avec la fédération, les biathlètes sont autorisés à avoir 5 sponsors personnels maximum sur leurs équipements lors des compétitions.
« Je vis grâce à mes propres sponsors, révèle ainsi Johannes Thingnes Bø au micro de TV2. J’ai un salaire de l’équipe nationale mais il est bien inférieur au salaire minimum norvégien. En réalité, si un athlète n’a pas de sponsor personnel, même s’il est en équipe nationale, il aura de grandes difficultés à vivre de son sport. »
Vetle Sjåstad Christiansen fait le même constat. « Nous dépendons de cette autorisation à avoir des financeurs personnels, nous en dépendons pour vivre et investir dans le biathlon », explique Christiansen.
Pour Marte Olsbu Røiseland, l’affaire est plus compliquée. « C’est important d’avoir ce droit mais il faut aussi que les sponsors nationaux couvrent entièrement les frais des camps d’entraînement, affirme la Norvégienne. Il faut trouver un équilibre profitable à tout le monde. »
Henrik Kristoffersen, lui, espérait avoir le droit d’utiliser ses propres sponsors, comme Red Bull. Malheureusement, il n’aura pas obtenu gain de cause au tribunal. S’il s’est avoué déçu, il tient à noter que cette affaire aura mis en lumière le manque de droit individuel des athlètes norvégiens dans ce domaine, non seulement en ski alpin mais aussi en ski de fond ou en saut et en combiné.
Photo : Nordic Focus Photo Agency