CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Klæbo conseillé par Northug
Les deux dernières années, Johannes Høsflot Klæbo a choisi de ne jamais aller s’entraîner en haute altitude.
L’hiver prochain, sans aucun championnat, le Norvégien a décidé de changer ses habitudes et de partir en hauteur pour se former et se préparer au Tour de Ski.
« Je pense que c’est passionnant de tester de nouvelles choses même s’il y a un risque, confie Klæbo au micro de TV2. Je ne sais pas du tout comment mon corps va réagir… Avec les JO de Pékin qui seront en altitude, je voulais aussi avoir une première expérience même si, pour ces Jeux, le plus difficile sera encore le décalage horaire. »
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Pour tester ce type d’entraînement, le jeune fondeur pourra compter sur son aîné Petter Northug Jr. « En Norvège, Ole Einar Bjørndalen et Northug sont les meilleurs fondeurs norvégiens qui ont passé le plus de temps en altitude, rappelle Klæbo. Je tiens à avoir les meilleurs conseils, toutes les astuces et Petter a dit qu’il m’aiderait. Je ne pourrais pas avoir une meilleure aide, j’en suis ravi. »
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Røthe mécontent
La semaine dernière, la FIS révélait les changements apportés au mythique Tour de Ski. Si Åge Skinstad, représentant de la Norvège à l’instance internationale, se disait satisfait de ces modifications, c’est loin d’être le cas de tous les athlètes.
Sjur Røthe a ainsi tenu à s’exprimer. Cet hiver, il avait remporté la montée de l’Alpe Cermis au chrono. Il est donc vu comme l’un des favoris, maintenant que les changements ont été votés et que la montée finale sera une mass-start et non une poursuite.
Pourtant, Røthe est contre ces modifications. « Pour moi, celui qui arrive en premier en haut doit remporter le Tour, pas celui qui arrive 23e, réagit-il dans les colonnes de Dagbladet. Je pense que les spectateurs auront aussi plus de mal à suivre. »
Mais Røthe est réaliste : il sait qu’exprimer son mécontentement ne fera pas bouger les choses puisque d’autres sont satisfaits de cette nouvelle version de la finale du Tour de Ski. « Il faut aussi voir que cette année, les plus rapides de la montée partaient parfois à 5 minutes du leader, confie Åge Skinstad. C’était ennuyeux, pour les spectateurs mais aussi les fondeurs puisque beaucoup n’ont pas pris le départ. Cela poussera les athlètes à être plus complets et ça permet aussi aux sprinteurs d’aller jouer des points. »
Enfin, le Norvégien est persuadé que cela redonnera de la valeur à la dernière étape du Tour, comme l’arrivée sur les Champs-Elysées du Tour de France que tout le monde veut remporter.
Røthe, de son côté, s’il sait n’avoir pas gain de cause au Tour de Ski, est ravi d’avoir été entendu pour les compétitions d’Holmenkollen qui se dérouleront de nouveau avec un départ en intervalles.
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Skistad et Falla : une histoire de partage
Si elle ne fera pas partie de l’équipe nationale l’hiver prochain, Kristine Stavås Skistad espère participer à des étapes de coupe du monde et parfois s’entraîner avec ses compatriotes, dont Maiken Caspersen Falla. Et les deux fondeuses sont ravies à l’idée de travailler ensemble.
« Nous sommes différentes, mes forces sont ses faiblesses et inversement, explique Falla à nos confrères de TV2. Je pense donc que nous pouvons beaucoup apprendre l’une de l’autre. »
Skistad est du même avis : « je crois que je suis meilleure en termes de vitesse pure mais elle est bien plus endurante et stratégique », confie la jeune Norvégienne.
Pour preuve, Skistad a récemment remporté une course de 100 m, trophée que Falla n’a jamais accroché à son palmarès. « Je crois qu’il faut sans arrêt chercher à s’améliorer, à apprendre des autres, continue Falla. J’ai ma propre expertise à amener au groupe et mes coéquipières ont des choses à m’enseigner, c’est pour ça que nous avons une équipe nationale. » Et quid du duel Falla-Skistad annoncé ? «
S’il y a assez de côtes en compétition de ski-roues cet été, je devrais être devant elle », rit Falla.
Quant à l’hiver, les deux jeunes femmes n’ont encore rien révélé.
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Sundby soutient Klæbo
Johannes Høsflot Klæbo n’a pas encore signé son contrat avec la fédération norvégienne, se trouvant en désaccord sur plusieurs points.
Martin Johnsrud Sundby, représentant syndical au sein de l’équipe nationale, a confirmé à la NRK qu’il suivait de près l’affaire et si, initialement, il ne voulait pas s’inclure dans les débats, il a révélé qu’il avait commencé à en discuter avec les autres athlètes et qu’il soutenait son jeune coéquipier.
« Je crois que Johannes et son père Haakon soulèvent un problème qui permettra d’éclaircir de nombreux points pour tous les fondeurs, explique Sundby. Le problème, c’est que nous tendons vers un cadre où ne nous sommes jamais en « privé » puisque potentiellement, les médias peuvent être présents, même en été, pendant nos vacances… Pour Johannes et pour les autres athlètes, qui sont sur les réseaux sociaux, c’est forcément exigeant. On ne sait plus ce qui est dans le cadre du privé ou du travail. Il faut se mettre d’accord et il faut aussi que la fédération soit plus transparente sur cette affaire, nous tienne au courant », termine le Norvégien.
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En résumé, les athlètes se sont concertés et sont tous d’accord avec Klæbo : la fédération doit absolument clarifier et réglementer ce qui tient du ressort de la vie privée et de la vie professionnelle pour les fondeurs.
Sundby affirme ainsi qu’il travaillera dans les années à venir pour que ses coéquipiers aient le droit à leurs propres sponsors. Une aide bien venue pour Haakon Klæbo, père de Johannes.
« Il est dans le milieu depuis de nombreuses années et je crois qu’il a des idées vraiment intéressantes sur ce débat, avoue-t-il. C’est important que quelqu’un comme lui s’engage. »
Dans le même temps, il tient à rappeler que ce n’est pas qu’un problème pour Johannes Høsflot Klæbo mais bien pour tous les fondeurs de l’équipe nationale présente et à venir.
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Réduction des dépenses
Lors du congrès annuel de la FIS, le comité international du ski de fond a estimé que trop d’argent est consacré au fartage, désavantageant les petites équipes.
Une étude a estimé que 33% du budget des équipes étaient consacrés au fartage et à la préparation des skis sur la piste, contre seulement 15% pour les stages. « Cette évolution est d’autant plus flagrante sur les 5-10 dernières années », explique Vegard Ulvang, directeur du fond à la FIS.
Alex Harvey avait proposé, à la fin de l’hiver, d’instaurer une taxe de luxe, comme dans les plus grands sports américains. « Impossible », juge Ulvang. Tout comme la proposition que tous les skieurs reçoivent des skis fartés par une seule et même équipe, neutre.
« Un bon fartage fera toujours partie de la victoire mais il est vrai que s’il est possible de rendre les conditions plus justes pour tous, ce serait plus intéressant », reconnaît le Norvégien.
Finalement, décision a été prise de réduire le nombre de personnes autorisées à tester les skis sur la piste. De dix, le quota maximum passera ainsi à quatre l’an prochain.
Une décision qui n’a pas d’impact sur les petites nations, mais beaucoup sur les équipes telles que la Norvège, la Russie, la Suède ou la Finlande.
En effet, cela signifie que tous les athlètes ne pourront pas tester leurs propres skis avant chaque compétition. « Cela rend notre travail plus difficile, déclare à la NRK le directeur du fartage norvégien, Stein Olav Snesrud. Ils disent que cela nous fera faire des économies mais nous aurons toujours besoin de 14 à 20 personnes pour farter toutes les paires de skis. Cette décision signifie juste que le défi sera plus grand pour fournir à chaque athlète les bons réglages. Nous ferons donc de notre mieux, dans le respect des règles, même si ce sera plus difficile. »
Concrètement, les athlètes auront tout de même toujours le droit de tous aller s’entraîner sur les pistes des compétitions mais dans des plages horaires plus restreintes. Il leur faudra donc peut-être tester leurs skis hors des pistes officielles.
Malgré cela, aucun des membres de l’équipe nationale ne craint d’avoir de moins bons skis l’an prochain. « Il est vrai qu’étant l’un de ceux qui a eu l’hiver le plus difficile, j’aurais peut-être moins l’occasion que d’autres d’aller m’entraîner, c’est dommage », a réagi Finn Hågen Krogh.
Simen Hegstad Krüger, lui, espère que l’équipe de fartage réfléchit déjà un moyen de n’avantager personne et surtout, de ne désavantager aucun athlète. « Personnellement, je crois que si cela aide à ce que plus de nations se hissent au sommet, c’est une bonne décision », continue Maiken Caspersen Falla. « Et puis, ça évitera d’abîmer la piste », conclut Krogh.
Photo : Nordic Focus Photo Agency