CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
-
La Norvège s’ouvre à l’Estonie
Depuis hier, le 8 juillet, l’équipe de combiné nordique norvégienne a gagné un membre parmi ses rangs.
Mais, loin d’être norvégien, il est estonien ! Kristjan Ilves, vainqueur du Grand Prix d’été en 2017, a décidé de s’entraîner avec l’équipe de Jarl Magnus Riiber, en commençant avec le camp d’entraînement d’Oberhof qui a débuté hier.
Voir cette publication sur Instagram
L'article continue sous la publicité
Une publication partagée par Kristjan Ilves (@kristjan.ilves) le 4 Juil. 2019 à 8 :35 PDT
Il ira ensuite en Norvège pour continuer de s’entraîner avec l’équipe nationale. « C’est une énorme chance pour moi, confie Ilves. Ça me motive énormément de voir ce que je peux faire mieux, de voir comment les meilleurs athlètes du monde parviennent à ce niveau. »
De son côté, la fédération norvégienne a assuré que l’Estonien, qui a adjugé un podium à sa nation après 26 ans de disette en 2018, recevrait la même aide que ses nouveaux coéquipiers d’entraînement. « Notre objectif est de lui permettre de se développer pour atteindre le meilleur niveau, tout comme nos athlètes », affirme Peter Sandell, nouveau coach de l’équipe norvégienne.
-
Dyrhaug : le retour
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Niklas Dyrhaug (@niklasdyrhaug) le 5 Juil. 2019 à 5 :09 PDT
Le 30 juin, Niklas Dyrhaug a fait son grand retour sur les pistes de ski-roues en participant à la Kanalrennet à Bø.
Le Norvégien s’est classé 11e du 50km, remporté par Håvard Solås Taugbøl.
Un beau retour après une année difficile. Lors de la pause estivale de l’an dernier, Dyrhaug avait en effet du mal à ne serait-ce que sortir de son lit. « C’était extrêmement difficile, confie-t-il au quotidien VG. Je ne comprenais pas ce qui n’allait pas. »
Finalement, il a été diagnostiqué et opéré d’une blessure à l’aine en janvier dernier, mettant définitivement un terme à tout espoir de revenir en coupe du monde pour l’hiver 2018/2019.
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Niklas Dyrhaug (@niklasdyrhaug) le 15 Janv. 2019 à 4 :43 PST
L'article continue sous la publicité
Mais en juin, lors du premier camp d’entraînement à Sognefjellet, il avait pu participer sans aucune douleur. « Je suis très content mais j’ai toujours la petite appréhension que la douleur revienne, admet le fondeur. Alors pour l’instant je m’assure que tout cela est bien fini. »
Eirik Myhr Nossum, coach de l’équipe nationale de fond norvégienne, prône quant à lui la patience. « Il doit apprendre à son corps à fonctionner de nouveau correctement, affirme l’entraîneur. Cela prend du temps, il ne peut donc pas s’entraîner autant que ses coéquipiers. Je ne m’attends pas à ce qu’il soit à 100% avant la fin de l’automne. »
Pour Dyrhaug, l’objectif est pourtant clair : être assez en forme pour être sélectionné pour l’ouverture de la coupe du monde à Kuusamo en novembre. « Pour la première fois depuis longtemps, je n’ai plus mal et c’est amusant de voir ce que mon corps peut supporter désormais », conclut l’athlète.
-
Tandrevold part en altitude
Jusqu’ici, Ingrid Landmark Tandrevold n’était pas particulièrement adepte de l’entraînement en altitude. En fait, elle n’y avait passé aucun jour l’an dernier.
Mais cette année, elle y restera un total de 80 jours lors de trois différents camps d’entraînement. « Je crois que ces camps en altitude sont importants pour moi pour m’éviter d’avoir de gros passages à vide », explique Tandrevold au micro de la NRK. L’an dernier, en effet, elle avait eu de gros soucis lors des coupes du monde d’Anterselva en Italie et de Soldier Hollow aux Etats-Unis, des sites tous deux situés en altitude. En Italie, elle avait même manqué de s’évanouir après la mass-start. « Quand on participe à une étape en altitude sans ne s’être jamais entraînée, on pousse trop fort et d’un coup, plus rien, admet la biathlète. Je dois absolument habituer mon corps à l’altitude. »
Elle y passera donc un total de 80 jours à s’entraîner, entre autres lors de la période de Noël. La biathlète norvégienne confie ainsi qu’elle ne retournera pas chez elle pour acclimater son corps à la performance en hauteur, spécialement avec les Championnats du monde 2020 qui se joueront à Anterselva, à 1600m d’altitude, tout comme les Jeux olympiques de Pékin et, juste avant cela, les mondiaux à Pokljuka en République Tchèque en 2021.
« Nous avons décidé de mettre en place ces camps d’entraînement avec l’équipe féminine un an avant les garçons, raconte le coach Patrick Oberegger. Nous avons une équipe jeune et nous devons les préparer au mieux. »
Tiril Eckhoff est elle aussi enthousiaste : « je crois que ce sera bon pour Ingrid, ça lui permettra de mieux performer, assure la Norvégienne. Nous avons un bon suivi de la fédération alors je ne suis pas inquiète du tout. » A l’équipe d’encadrement d’éviter désormais à ses athlètes les déboires qu’a connu Petter Northug Jr. en ski de fond.
-
Nossum : avocat pour une meilleure équipe de recrutement
Coach de l’équipe nationale de ski de fond norvégienne, Eirik Myhr Nossum n’hésite pas à s’engager pour le futur du sport. « Il nous faut une équipe de recrutement solide, admoneste-t-il au micro de la NRK. Certains de nos piliers vont prendre leur retraite dans les années à venir et il faut absolument qu’il y ait des athlètes déjà prêts derrière et pas que tout s’effondre pour recommencer quelques années après. »
L’entraîneur s’est donc attelé à la tâche, rappelant que jusqu’ici, le lien entre l’équipe de recrutement et l’équipe nationale a été trop faible. Nossum s’est rendu aux réunions de la fédération norvégienne au printemps pour expliquer son point de vue, inquiet de voir qu’aucune équipe masculine de recrutement n’avait été formée et que beaucoup voulaient un retour à des équipes régionales fortes.
« Les jeunes athlètes doivent s’entraîner, concourir, se prendre des raclées et continuer d’avancer pour devenir les meilleurs, affirme l’entraîneur. Je veux que la prochaine génération de fondeur profite de ce qu’ont à offrir mes athlètes. Il est vrai que l’an dernier, en prenant mon poste, je n’étais pas enclin à partager avec l’équipe de recrutement mais c’est différent désormais, je regarde vers l’avenir et mon équipe a déjà une moyenne d’âge de 30 ans. Prenez l’exemple de la Suède, en deux ans ils ont perdu beaucoup de leurs piliers et ils ont désormais du mal à revenir au top. Je veux qu’en Norvège, le changement de génération soit moins marqué, moins abrupt. »
Mais rien n’est gagné, certains voulant l’arrêt complet des équipes nationales juniors et de recrutement. La question est donc loin d’être réglée, pourtant Nossum espère qu’il aura été entendu.
Photo : Nordic Focus Photo Agency